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PSG/Monaco (4-0), le débrief

Publié le dimanche 5 août 2018 à 12:29 par Philippe Goguet
Le PSG s'est baladé 4-0 face à l'AS Monaco ce samedi lors du Trophée des Champions, retour sur les points clés de la rencontre.

La composition : le PSG entre valeurs sûres et hommes en forme 

Pour sa première composition d'équipe officielle, Thomas Tuchel avait décidé d'aligner un mélange entre joueurs majeurs du PSG à peine prêts, d'autres qui ont fait toute la préparation et les jeunes qui lui avaient apporté le plus de satisfactions lors des amicaux. On retrouve notamment Thiago Silva, Verratti ou encore Di Maria dans la première catégorie, Buffon, Rabiot, Diarra voire Nkunku dans la seconde et enfin N'Soki, Rimane, Dagba et Weah dans la troisième. Débarqués trop tardivement, Marquinhos et Neymar n'ont finalement pas débuté alors que la question se posait. Tuchel avait dit qu'il ne prendrait pas de risques, il a en grande partie respecté ses engagements. 

Le dispositif choisi : retour en arrière pour une première 

Après avoir expérimenté durant toute la préparation à grand renfort de défense à trois ou d'attaque à deux, l'entraîneur du PSG s'est finalement placé dans la continuité la plus totale de ses prédécesseurs en alignant un 4-3-3 que n'auraient renié ni Blanc ni Emery. On a même retrouvé Diarra en 6 plutôt qu'en défense centrale, Verratti en relayeur droit et pas en sentinelle comme contre l'Atlético et les deux ailiers en faux pieds et très libres au cœur du jeu. Le tacticien a fait le choix de la continuité et des repères pour cette première, cela a pu sonner comme un retour en arrière mais le score et la maîtrise affichée lui donnent raison.

Pour les nouveautés tactiques, il a fallu attendre que la rencontre soit bien avancée et ce sont uniquement les entrants qui y ont eu droit : Marquinhos a ainsi joué comme milieu de terrain, un poste où il a dépanné dans le passé, Neymar est entré en pointe tandis que le jeune Antoine Bernède a eu droit à quelques minutes devant la défense, lui qui est un pur relayeur. C'est l'un des rares choix dans la continuité des amicaux puisque c'est déjà là qu'il était entré contre l'Atlético quelques jours plus tôt.

La physionomie : un match d'une mi-temps 

Dans la moiteur de Shenzhen, la partie n'aura réellement duré qu'une mi-temps et quelque. Paris a vite pris la possession, l'ADN de la plupart des joueurs alignés, mais n'a pas étouffé Monaco d'entrée. Les Monegasques ont même très bien su répondre, même après l'ouverture du score, et le tournant de la rencontre est clairement le deuxième but parisien juste avant la pause. Après une vague tentative de révolte vite matée après la mi-temps, le PSG a continué d'enfoncer la tête de son adversaire sous l'eau de façon permanente et la dernière demi heure a été celle d'une lente agonie adverse.

À noter que les Parisiens, présents en Asie depuis 10 jours, ont semblé bien mieux tenir physiquement que leurs adversaires, censés être un peu plus prêts mais arrivés peu avant la partie après avoir fait toute la préparation en Europe. Alors qu'Aholou s'est plaint de crampes dès l'heure de jeu, aucun Parisien ne s'est retrouvé dans ce cas. De là à dire que les Monégasques n'ont pas mis toutes les chances de leur côté pour cette rencontre, il n'y a qu'un pas.

Le coaching : Tuchel en gestionnaire, mais pas que 

Les changements du coach parisien sont à découper en deux cas. Il y a d'un côté des changements liés au physique avec la sortie des deux joueurs les plus fragiles, à savoir Verratti qui revient d'une opération d'une pubalgie et Thiago Silva débarqué il y a peu en Asie, et de l'autre la sortie de Lassana Diarra. Bien que le milieu ait pu être un peu juste physiquement, voir Marquinhos entrer à sa place a pu surprendre, surtout quand le Brésilien est allé se placer devant la défense alors que Rimane aurait pu y aller à sa place.

Quelques instants plus tard, c'est ensuite Bernède qui a pris sa place devant la défense, soit encore un joueur pas vraiment habitué à ce poste. Si Thomas Tuchel avait voulu faire passer un message à ses dirigeants concernant ses priorités de recrutement, il ne s'y serait probablement pas pris autrement. Et dans un registre proche, on notera que Kurzawa, arrière gauche titulaire lundi dernier, n'est même pas parti s'échauffer. Là aussi, un joueur est attendu sous peu à cette position, malgré les bonnes performances de N'Soki.

Toujours concernant le coaching, il faut aussi noter le quart d'heure réglementaire joué par Neymar. La Chine voulait Neymar, la LFP poussait bien évidemment en ce sens, les deux ont obtenu satisfaction sans même que le PSG n'ait à prendre de risques, l'issue de la partie étant déjà entérinée au moment où le Brésilien est entré en jeu, lui offrant un retour plus amical qu'autre chose.

Le point positif : un bond qualitatif dans le jeu offensif

Les retours de Verratti et Di Maria face à l'Atlético Madrid avaient amorcé une tendance positive au niveau du jeu et celle-ci s'est largement confirmée ce samedi face à Monaco : le PSG a retrouvé une partie de son jeu, largement basée sur la possession du ballon et la construction en attaque placée. Après plusieurs matches amicaux à peiner offensivement, le retour des deux joueurs a permis aux hommes de Tuchel de sérieusement monter en gamme collectivement. On a ainsi retrouvé les longues séquences de possession, avec un PSG qui fait tourner avant de trouver l'ouverture.

Si le premier but est un coup de pied arrêté consécutif à une percée de Rabiot, les deuxième et troisième buts parisiens sont en revanche issus de mouvement collectifs de belle qualité, Verratti puis Rimane permettant à N'Soki de faire parler ses qualités de vitesse et de percussion avant de centrer victorieusement. Ce n'est d'ailleurs pas forcément un hasard de retrouver à la base des actions deux des joueurs qui ont le plus tenté de jouer vers l'avant.

Concernant le jeu parisien en général, il est facile de quantifier cette amélioration bien visible à l'oeil nu. Paris n'arrivait pas vraiment à passer le milieu adverse face à Munich puis Arsenal, il a cette fois largement réussi, se retrouvant en position de frappe à 14 reprises, dont 10 dans la surface. Signe de l'amélioration des positions de frappe, donc d'un jeu offensif plus qualitatif, le taux de frappes cadrées a doublé, passant de 21 et 25% en début de préparation à 50% au moins lors deux des derniers matches.

L'élément négatif : une saison déjà écrite en France ?

Le PSG affrontait le vice-champion de France ce samedi, il lui manquait pratiquement la moitié de ses titulaires (dont tous ses attaquants au coup d'envoi) et c'est pourtant un match pratiquement à sens unique qui a eu lieu, avec quatre buts marqués pour zéro encaissé. Malgré une préparation tronquée, des joueurs importants absents et d'autres à peine prêts, le PSG a dominé dans absolument tous les domaines son adversaire. La saison n'a pas encore commencé que l'issue semble déjà écrite à l'échelle nationale, l'effectif parisien étant à cet instant largement au-dessus des autres. Encore plus que l'an passé où il a déjà largement dominé, le PSG semble seul au monde à l'intérieur de l'Hexagone. Mais alors que le football français tente de se vendre à l'étranger, le manque de concurrence pourrait aussi devenir un vrai souci à terme.


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