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PSG/Nice, le physique, Dembélé, la revanche, les penalties, etc, la conf' complète de Luis Enrique

Publié le mardi 12 mars 2024 à 19:02 par Fouzia
C'est un Luis Enrique plutôt ouvert à la discussion qui s'est présenté ce mardi en conférence de presse à la veille de PSG/Nice, quart de finale de la Coupe de France. Il a pour une fois beaucoup été question du match, malgré l'absence de sentiment de revanche après la victoire niçoise au Parc, mais aussi des tirs aux buts, de la capacité physique de son équipe, d'Ousmane Dembélé ou encore du soutien des dirigeants. Voici ses propos en intégralité, traduits par nos soins.

AU MICRO DE PSG TV :

Vous êtes engagés dans trois compétitions. Mais il n'y a qu'en Coupe de France que vous pouvez être éliminé en un seul match. Vous qui nous dites aimer le contrôle, comment envisagez-vous de faire pour éviter que ce match ne devienne un ping-pong entre les deux équipes ?

« C'est difficile parce que dans une compétition où on est soit qualifié soit éliminé en fonction du résultat, à partir du moment où soit Paris soit Nice court derrière le score, personne n’a plus rien à perdre, donc on parle déjà d’un match fou. Mais bon, on essaiera de maîtriser un adversaire qu'on connaît bien, qui fait une grande saison, malgré quelques doutes ces derniers temps. Mais on connaît leur potentiel, c'est une équipe qui défend très bien et qui sait attaquer, c'est difficile de leur prendre le ballon. Difficile, difficile. »

Ce match de Coupe de France peut aussi se jouer aux tirs au but avec les gardiens. On sait que cet exercice est très particulier. En tant que coach principal, vous impliquez-vous aussi dans le travail mental et technique d'un gardien de but ou est-ce réservé au coach des gardiens ?

« Nous avons déjà discuté et travaillé les penalties avec les joueurs la semaine dernière avant la Real Sociedad, juste au cas où »

« L'entraîneur des gardiens, Borja (Alvarez), travaille évidemment les tirs aux buts avec les gardiens. Mais chacun a son propre rôle et chacun sait donc ce qu'il doit travailler. Nous avons déjà discuté et travaillé les penalties avec les joueurs la semaine dernière avant la Real Sociedad, juste au cas où. En me basant sur mon expérience des tirs aux buts, je crois que tout est une question de mental. Tu peux être un grand spécialiste et quand arrive le moment fatidique... C’est impossible de s’y préparer sans les mêmes conditions, à savoir la présence du public et avec la pression. Ici, je peux en tirer cinq et marquer les cinq fois. Au stade, je peux en tirer cinq et en rater cinq. Donc c'est clairement une question mentale et il faut être capable de surmonter la pression à un moment délicat et cela dépend davantage de ton état d'esprit à ce moment-là. Si cela se produit alors nous devons en tenir compte, mais sur le principe, j’espère que nous n’aurons pas à en arriver là. »

Vous avez dit que Nice serait un adversaire difficile. C'est la seule équipe à vous avoir battus cette saison à domicile. Quels souvenirs en avez-vous ?

« J'aime bien la philosophie de jeu de leur entraîneur, Farioli, qui est clairement très jeune mais déjà très bien préparé. Ils ont fait, disons, deux tiers de championnat de très haut niveau où ils étaient notre concurrent direct au titre en championnat. Aujourd’hui, leurs résultats sont moins bons mais ils savent très bien ce qu'ils font avec le ballon, ils savent se placer de la bonne manière, ils occupent les espaces, ils ne perdent pas le ballon, ils pressent très bien, ils sont agressifs, ils n'ont aucun problème à jouer en un contre un sous pression. Pour moi, c’est une équipe très bien rodée et de très haut niveau. »

En conférence de presse

Hier, Farioli, l'entraîneur de Nice, a beaucoup parlé de sentiment de revanche dans ce match (NDLR : Nice avait gagné au Parc en septembre en L1 (3-2)). Est-ce un sentiment qui vous anime, vos joueurs et vous ? Et est-ce aussi pour vous l’occasion de montrer tout le travail que vous avez fait depuis septembre ?

« Il n’est aucunement question de vengeance ou de revanche »

« Non, non, il n’y pas du tout de sentiment de revanche. Cela a été notre unique défaite en championnat jusqu’à présent. Il y a encore quelques semaines, Nice était encore notre concurrent direct au titre de Ligue 1. Nous n’avons aucun sentiment de revanche. Au contraire. C’est une équipe qui travaille très bien, qui me plaît beaucoup, qui est très bonne avec le ballon, et exceptionnelle sans puisque c’est l'équipe qui a encaissé le moins de buts avec celle de Brest [NDLR : 19 buts encaissés chacune devant le PSG troisième avec 21 buts] et celle qui encaisse le moins d’expected goals (xG). Donc ce sera un match très motivant pour nous, et très difficile. Mais il n’est aucunement question de vengeance ou de revanche. Ce sont des mots laids en espagnol. Non, nous ne ressentons pas ces mauvais sentiments. Au contraire. »

Après le match de dimanche, vous parliez de points à améliorer pour votre équipe, quels sont-ils. Et est-ce ce genre de match à élimination directe qui peut préparer au mieux le PSG pour son prochain match en Ligue des Champions ?

« Ce sont des compétitions différentes et il y a toujours des aspects à améliorer pour chaque match. Mais ça vaut pour toutes les équipes, pas seulement la nôtre. Cette compétition est très attractive et très prestigieuse, comme c’est le cas dans tous les pays : en Coupe de France, en Coupe d’Espagne, en Coupe d’Angleterre, partout. Ce sont des compétitions centenaires qui plaisent beaucoup. C’est difficile parce qu’en un match, en 90 minutes, il faut être supérieur à l’adversaire sinon tu te retrouves aux tirs aux buts et tu peux être éliminé si tu n’es pas à la hauteur. Nous allons l’aborder comme une finale, d’ailleurs c'en est une. L’objectif est d’être supérieur à Nice à domicile. »

Quand vous regardez le match entre Liverpool et Manchester City le weekend dernier, deux adversaires potentiels des équipes françaises en Ligue des Champions, pensez-vous que le niveau de la Ligue 1 n'est finalement pas si éloigné ?

« Liverpool ne joue pas en Ligue des Champions. (Le journaliste se corrige) Ah oui, mais vous avez parlé de les affronter en Ligue des Champions, c’est pour ça. Heureusement, par chance, ils sont en Europa League… Et concernant City, c’est le champion en titre. Justement, j’ai vu le match de ce week-end évidemment. C’était un match de très haut niveau avec deux entraîneurs uniques, deux équipes très spéciales. Du très haut niveau. 

Tout ce que je peux faire, c’est vous partager ma réflexion sur la Ligue 1. Quand je ne la connaissais pas, je pensais qu’elle était très facile. C’est tout le contraire. C’est un championnat qui a un très haut niveau individuel, un très haut niveau de jeu proposé par les entraîneurs. Je sais que vous allez me dire que je dis ça parce que j’en fais partie maintenant, qu’on est premiers (au classement) et que j’ai tout intérêt à le faire. Non. Je n’ai aucun intérêt à le faire et je ne dis pas ça pour faire bien. Pas du tout. Pour moi, c’est un championnat très concurrentiel, avec beaucoup de talent, avec beaucoup de jeunes de qualité qui rejoignent ensuite d’autres championnats, avec un haut niveau y compris en termes d'entraîneurs. Et je le dis d’expérience. »

Vous avez une bonne avance en L1 qui vous permet de préparer la saison prochaine. Mais un match éliminatoire comme celui de demain n’appelle-t-il pas à mettre les meilleurs joueurs à disposition dans l’équipe ?

« Personnellement, j’essaye toujours de mettre les onze joueurs que je considère être les meilleurs pour le match en question. Mais comme vous l’avez bien dit, chaque compétition a un contexte différent. Ce n’est pas la même chose d’être premiers en championnat avec dix points d’avance et pouvoir se permettre de concéder un nul contre un adversaire et de tenter d’autres solutions. Plus on se rapproche de la fin de saison, plus on veut rester en course pour gagner les titres comme en Coupe de France où on veut gagner ce match à élimination directe.

« Ce match sera très ouvert parce que dès que l’une des équipes sera devant au score, l’autre sera virtuellement éliminée et n’aura pas d’autre choix que de prendre des risques »

Ce match sera très ouvert parce que dès que l’une des équipes sera devant au score, l’autre sera virtuellement éliminée et n’aura pas d’autre choix que de prendre des risques. Nice et le PSG sont deux équipes qui prennent déjà beaucoup de risques en temps normal donc imaginez si elles sont virtuellement éliminées… Je pense que ce sera très ouvert, qu’il y aura de nombreuses opportunités pour nous et que ce sera très intéressant pour les spectateurs. Et j’espère que ce sera plus intéressant pour nos supporters que pour les leurs (il sourit). »

Nous venons d’apprendre que Marquinhos sera encore absent. Peut-on en savoir plus parce que c’est parti du mollet et c’est en train de descendre vers le talon d’Achille ? Vous faites-vous du souci pour le capitaine ? 

« Je n’ai pas d’information supplémentaire à donner sur le point médical publié. Mais il n’y a rien d’inquiétant ou de grave. Il aurait même pu jouer à San Sébastien [contre la Real Sociedad] mais j’ai préféré ne pas le faire jouer pour ne pas prendre de risques. C’est Danilo qui a joué. Tant qu’il n’est pas à 100%, il n’y a aucune raison de prendre des risques. Mais il n’y a rien d’inquiétant ni de dangereux. »

Pourquoi a-t-on moins vu Ousmane Dembélé ces dernières semaines, lui qui n’a joué que lors de deux des cinq derniers matchs ? Est-ce pour le faire souffler ou en raison d’un pépin physique ? 

« Je ne sais pas, franchement. Il n’a joué que deux des cinq derniers matchs vous dites ? »

Il n’en a commencé que deux. 

« Ousmane Dembélé n’a aucun problème physique »

« Mais il a participé aux cinq, non ? Oui, voilà. Nous avons étudié en détail chaque joueur individuellement. Pour nous, tous les matchs sont importants mais il est évident qu’en Coupe de France de demain ou en Ligue des Champions, ce sont des compétitions de très haut niveau qui exigent que l’on montre notre meilleur visage. Il faut répartir le temps de jeu. En tout cas, Ousmane n’a aucun problème physique, il a toujours été à disposition du groupe. Je crois qu’il a joué contre Monaco en fin de match [NDLR : il est entré à l’heure de jeu].

Nous pensons que le meilleur entraînement reste la compétition mais il est néanmoins important de gérer le temps de jeu de nos 23 joueurs, et en particulier pour les joueurs très explosifs comme Ousmane ou Kylian qui ont une vitesse hors du commun qui implique évidemment des risques. On recherche ce qu’il y a de mieux pour l’équipe et cela signifie logiquement que certains joueront plus ou moins en fonction de nos critères de considération. »

Vous qui avez fait des marathons et des courses d’endurance extrêmement difficiles, donnez-vous des conseils parfois aux joueurs sur le côté dépenses énergétiques, sur la répétition des courses à haute intensité, sur l'endurance et sur la mentalité globalement ? Et êtes-vous satisfait de ce que vous voyez à l'entraînement à ce niveau-là, physiquement parlant ? 

« Sans aucun doute. Il y a quelques mois, on me demandait s’il y avait un problème physique parce que nous avions fait deux matchs nuls et que nous n'avions pas réalisé une bonne deuxième mi-temps. J’avais répondu que non, que rien n’était moins vrai. Je crois que nous sommes l’une des équipes qui réalisent le plus de courses à haute intensité que ce soit en championnat ou en Ligue des Champions. 

Aujourd'hui, c’est formidable tous les outils à disposition des préparateurs physiques : avec le GPS, ils peuvent calculer la distance parcourue à haute intensité, ce qui est le paramètre le plus important en football. Ce n’est pas la distance parcourue parce que tu peux courir 15 km par match sans jamais atteindre le ballon. Le plus important, c’est la capacité à se maintenir à une très haute intensité et d’enchaîner les mètres à cette vitesse. Et pour nos joueurs, c’est merveilleux tout ce qui est à disposition de nos préparateurs physiques. 

« Si tu mets en place une concurrence et que tu offres à tous les joueurs une chance de jouer, ils sont plus frais, mieux préparés à répéter les efforts et meilleurs physiquement »

En ce qui me concerne, je n’ai jamais eu de problème avec l’aspect physique durant ma carrière d’entraîneur, jamais. Le physique est aussi une question mentale et spirituelle. Et si tu mets en place une concurrence et que tu offres à tous les joueurs une chance de jouer, ils sont plus frais, mieux préparés à répéter les efforts et meilleurs physiquement. Ce n’est pas juste une composante isolée qu’il faut exploiter mais l’ensemble du corps : le mental, le physique, l’alimentation, le repos : tout est important. Quand on aborde cela de cette façon globale, je crois que c’est bénéfique et que cela nous fait progresser. »

Contre la Real Sociedad, vous avez replacé Dembélé en milieu axial pour gêner les Espagnols, pouvez-vous nous en parler ?

« En réalité, c'est un concept très basique. Ce qu'il faut tenter en tant qu'entraîneur, c'est que tes meilleurs joueurs touchent beaucoup le ballon. Dembélé est l'un d'eux, il arrive à déborder les adversaires et il est pour moi l'un des meilleurs de la planète football à ce niveau-là. La majorité des équipes ont l'habitude à fermer l'axe du terrain donc il faut passer par les côtés. La Real Sociedad pressait avec six joueurs au centre donc ils libéraient les couloirs. Notre idée était de générer de la supériorité et ensuite de le trouver. C'est quelque chose qu'on a bien fait, cela a empêché le pressing de la Real, cela nous a permis de nous dirigers vers le but et de nous procurer des occasions. Où sont les espaces, c'est là que tu dois trouver et placer tes meilleurs joueurs, c'est ce qu'on a fait avec Dembélé. »

On vous parle souvent du cas Kylian Mbappé. Quel soutien recevez -vous de vos dirigeants ?

« Le club essaie de mettre en place quelque chose de différent et d'un peu nouveau par rapport aux entraîneurs précédents »

« Depuis ma première réunion au club avec Luis Campos et depuis que j'ai rencontré le président, j'ai toujours senti une confiance totale, le soutien dont tu parles. Venant d'eux, le club essaie de mettre en place quelque chose de différent et d'un peu nouveau par rapport aux entraîneurs précédents, avec beaucoup de jeunes joueurs. L'idée est surtout que nos supporters nous suivent, qu'ils trouvent qu'on joue bien. Moi je passe un bon moment personnel comme entraîneur et c'est comme ça qu'on doit mener un projet footballistique. »

Pouvez-vous expliquer ce qui change dans la prépartion entre la Ligue 1 et le Coupe de France.

« C'est très simple : c'est un match de coupe où, en 90 minutes, Nice ou le PSG va être éliminé. L'un des deux ne continuera pas la compétition donc ça implique un match très ouvert parce que, dès que l'un sera mené au score, il va prendre des risques. Cela va être un match complexe : il va y avoir des situations sur les relances, un pressing haut de l'adversaire, de l'engagement dans les deux équipes. Cela va être un match très ouvert, à la fois en raison du niveau de Nice et de son entraîneur, du profil individuel et collectif des joueurs. Pour moi, c'est un match qu'on attend avec impatience et qu'on considère comme une fiinale. »

Lee Kang-in fait une bonne première saison jusque-là, que pensez-vous des joueurs asiatiques qui jouent en plus en plus en Europe, particulièrement en France ?

« J'ai joué contre le Japon Coupe du Monde donc je peux vous parler de ça en me basant sur mon expérience. Les joueurs asiatiques ont un haut niveau, ils sont très forts physiquement et techniquement, ils ont beaucoup de capacités et de plus en plus de compétitivité. C'est vrai qu'il y en a de plus en plus en Europe et je pense que cela apporte beaucoup au football européen comme asiatique. Ce sont des joueurs très intéressants. Et autant en sélection nationale qu'en club, les joueurs asiatiques sont très bons. »

 

 

 


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