PSG/OM, sommet et tournant

Depuis le début de la semaine, les acteurs des deux clubs nous ont expliqué que le match ne serait pas décisif pour le championnat, trop de points étant encore à distribuer. Malgré ces déclarations, on pense absolument le contraire.

Deux équipes compétitives :

Paradoxalement, malgré tous les absents, les deux équipes vont présenter un onze très compétitif. Du côté du PSG, Zlatan est finalement là tandis que l’absence de Motta va permettre la mise en place d’un milieu Pastore/Verratti/Matuidi particulièrement joueur et séduisant. Le seul autre absent est Van der Wiel et, malgré toute l’estime qu’on porte au joueur, cela reste un absent mineur du onze de départ.

Du côté de l’OM, les absents sont nombreux puisque Morel, Romao et André Ayew ne joueront pas. Morel est remplacé par Fanni et la valeur intrinsèque des deux joueurs est proche, même si la charnière Nkoulou/Morel s'était imposée. Au milieu, l’absence de Romao va être compensée par Lemina. Paradoxalement, c’est le PSG qui rend cette absence moins grave. Pour contrer l’unique attaquant axial parisien, Bielsa va aligner une défense à quatre et Romao aurait joué au milieu, là où Lemina est le plus apte à le remplacer. Plus haut sur le terrain, Alessandrini va remplacer André Ayew. Si l’impact mental d’Ayew va manquer, son remplaçant attend depuis plusieurs mois d’avoir sa chance et reste un joueur de qualité qui va jouer à son meilleur poste.

Du côté de l’OM voire du PSG, ce sont surtout les bancs de touche qui se retrouvent affaiblis, les deux équipes alignées au coup d’envoi étant très compétitives et dans leur schéma préférentiel.

Enfin les deux équipes au sommet :

C’est assez rare pour être souligné mais le match de ce soir oppose le 1er au 2ème et le PSG est dans la position du chasseur, une situation devenue rare depuis quelques saisons. S’il s’est retrouvé dans ce cas, c’est en grande partie de sa faute en enchaînant les nuls en début de saison. Paris n’a véritablement lancé sa saison que fin septembre avec la victoire contre Barcelone et a su enchaîner depuis, sans toutefois toujours convaincre dans le jeu.

Côté phocéen, Marcelo Bielsa a transformé l’OM en un été, transformant une équipe de peintres capable de faire des mois complets sans victoires en un collectif redoutable, à la fois fort défensivement et redoutable offensivement. Le ventre de Gignac s’est évaporé en même temps que son manque de réalisme et l’attaquant de l’OM a marqué autant de buts en L1 cette saison que Zlatan et Cavani réunis, c’est dire le miracle en cours.

Inversion de dynamique :

Le match de ce soir apparaît surtout comme le tournant de la saison. En gagnant, le PSG tuerait pratiquement le suspense. Un seul point d’écart avec un effectif largement plus important et talentueux,  la fin du rêve olympien serait proche et la Ligue 1 presque réglée, malgré le beau parcours des deux olympiques. L’OL est une équipe séduisante mais une défense avec Jallet et Bisevac ne finit pas championne, Montpellier l’a déjà démontré.

En s’imposant, l’OM s’offrirait par contre un matelas confortable et aurait la preuve que le titre est jouable. Les joueurs, à l’image d’un Rod Fanni très bavard, sentent bien que c’est la saison ou jamais pour eux. Bielsa est un fou dont les secondes saisons sont difficiles, il est donc impératif de profiter de la saison en cours.

Surtout, le PSG monte en puissance quand l’OM paraît déjà sur la phase descendante. Le PSG reste sur cinq succès (une première depuis mars dernier) tandis que l’OM peine avec deux défaites et une victoire miraculeuse lors des trois derniers matches. Plus embêtant, les joueurs expliquent même qu’ils souffrent physiquement en ce moment, une des conditions indispensables de succès pour le système de Bielsa.

Le vainqueur de ce soir s’offrira donc une confirmation, celle de sa forme du moment pour le PSG, celle d’un rêve possible pour l’OM. Et si la forme du moment fait pencher la balance en faveur de Paris, Marseille pourrait bien tout chambouler en gagnant ce soir. La preuve d’un vrai sommet.