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PSG/Real Madrid (1-2), les performances individuelles

Publié le mercredi 7 mars 2018 à 3:25 par Iaro
Le PSG s'est très logiquement incliné 2-1 face au Real Madrid ce mardi soir en huitième de finale retour de la Ligue des Champions. Retour sur les performances individuelles au cas par cas.

Areola : le portier formé au club aura peut-être été le meilleur de la double confrontation face au Real Madrid, mais ça n'a pas suffi. Du moins, comme à l'aller, il n'a pas eu la chance de réaliser des miracles suffisamment longtemps pour avoir un impact sur le résultat. Déterminant à plusieurs reprises ce soir, et notamment dès la 18ème minute sur une tête madrilène à bout portant, il devra s'incliner plus tard sur des buts largement évitables, imputables à ses coéquipiers. Pour le reste, pas grand chose à dire par ailleurs sur sa prestation, tant au pied que dans les airs. Sa situation est paradoxale puisqu'il a encaissé au total 5 buts en 180 minutes, sans avoir beaucoup à se reprocher. De quoi garder sa place la saison prochaine ? Il est trop tôt pour le dire. 

D.Alves : il restera forcément de son match le funeste souvenir de sa perte de balle sur le premier but (action sur laquelle le ballon lui passe entre les jambes plus tard), même si le pire aurait pu être évité sur le but de Ronaldo avec une transition défensive plus consistante pour prendre le relais de l'insuffisance du Brésilien. L'ancien de la Juventus Turin, par ailleurs plutôt correct en première période dans l'utilisation du ballon, a pêché dans ses choix après le repos, forçant souvent son jeu, comme un symbole de sa tentative de prendre le destin des siens en main, sans réussite. À sa décharge, son manque de lucidité est largement à mettre au crédit du plan de jeu madrilène, qui ont beaucoup insisté, à 2 contre 1 et avec une grosse intensité face à lui, Mbappé et Di Maria ne se faisant aucun mal pour venir l'épauler à la perte du ballon. Globalement, il n'a apporté ni la révolte, ni le sang-froid qu'on pouvait attendre d'un champion de sa trempe sur cette manche retour, trop sollicité (100 ballons disputés), méthodiquement usé par l'adversaire et finalement impuissant. 

Marquinhos : le Brésilien aura été le seul défenseur central titulaire sur les deux matchs face au Real, et il est peut-être celui dont on se rappelera le moins à l'issue des deux matchs, sans avoir vraiment failli pour autant. Ce soir, il a passablement rempli sa mission au sein de l'arrière-garde rouge et bleu, étant vraiment pris à défaut seulement une fois, dans son dos, par Benzema avant la mi-temps. L'ancien de l'AS Rome entend s'imposer au sein de l'effectif comme un candidat au brassard de capitaine pour le futur : au-delà de son niveau, ce qu'il dégage dans ce type de match l'en éloigne, que ce soit par son manque de personnalité et d'initiative quand il a eu le ballon, ou par son absence de caractère et de faculté à transcender ses coéquipiers. Et il dévie le tir de Casemiro sur le dernier but, comme un mauvais running gag d'un type d'actions trop souvent vu ces dernières saisons dans les matchs à élimination directe du PSG.

Thiago Silva : revenu sur le chemin de la forme et repositionné au bon niveau dans son rôle de capitaine au fil des derniers matchs, l'international auriverde a fait bon usage de son regain de légitimé, au point d'être sans doute le meilleur joueur de champ du soir pour les locaux, signe d'une prestation collective globalement poussive. Souvent présent pour couper des ballons chauds ou bloquer des trajectoires, il a connu une première heure quasi-parfaite, étant seulement pris de la tête par Ronaldo à une reprise en début de seconde période. Lui non plus n'a pas galvanisé les siens mais il a eu le mérite de replacer, d'encourager et de tenir son rang, jusqu'à l'expulsion de Verratti à la suite de laquelle l'organisation défensive des Parisiens s'est délitée, et les situations d'égalité ou d'infériorité numérique se sont multipliées, sans qu'il ne puisse sauver le monde à chaque fois. Lucide jusqu'au bout, il a eu le mérite de rappeler après-match que les premiers à blâmer sont les joueurs à l'issue de cette non-prestation, un constat qui n'envoie pas le PSG en quarts mais qui fait au moins du bien à entendre.

Berchiche : finalement titulaire, comme à l'aller, l'Espagnol n'a pas été particulièrement brillant avec le cuir, mais il a eu un déchet minimal compte-tenu de son niveau technique limité, et, surtout, il a répondu dans l'intensité, tant dans la répétition des efforts que dans les duels. Les joueurs du PSG qui peuvent en dire autant ce soir se comptent sur les doigts d'une main et rien que pour ça, la prestation de l'ancien de la Real Sociedad est à saluer. Souvent disponible haut dans son couloir, moins en verve sur centres (mais il faut dire que les solutions dans la surface n'étaient pas là, ou pas très disponibles), il n'a pas apporté le plus offensif qu'on aurait peut-être davantage pu attendre de Kurzawa, mais il a au moins respecté le club et l'évènement dans son implication. On peut seulement lui reprocher d'être en retard sur Ronaldo sur l'ouverture du score, mais son absence sur le centre arrive au bout d'une chaîne d'erreurs ou d'imperfections qui ne lui sont pas imputables.

Motta : gagnant de sa course contre le temps et de son mano à mano avec Diarra pour occuper le poste de sentinelle pour ce match retour, l'Italo-Brésilien a peut-être disputé son dernier match de Ligue des Champions ce soir. Rapidement, comme souvent, complice avec Verratti, il a été très disponible pour sa défense et ses relayeurs et sa science du jeu a fait du bien. Paris a été très peu inquiété dans l'axe et l'ancien de l'Inter y a contribué. Sans être extraordinaire et forcément, parfois, en difficulté dans l'intensité, entre son âge et son retour de blessure, il a quand même eu l'intelligence de prendre un rôle inattendu en fin de première période, celui de pointe... haute du milieu de terrain, Rabiot et Verratti se projetant très peu. Ses déplacements ont coïncidé avec une des meilleures périodes parisiennes, en toute fin de premier acte, signe, pour qui en doutait encore, de son immense intelligence. Pas vu après le repos, Pastore l'a remplacé à la 59ème minute, Paris passant alors en 4-2-3-1. Au départ intéressant pour exploiter les espaces et créer du liant entre le milieu et l'attaque, et impliqué sur l'égalisation, c'est surtout les insuffisances de l'Argentin qu'on retiendra. Auteur de trop de pertes de balle, à la limite de l'insupportable dans le replacement à la perte du ballon, y compris les siennes, Paris a souffert de sa présence, combinée à l'inactivité de ses coéquipiers, à 10 contre 11. Comme si l'ancien de Palerme n'avait pas bien réalisé sa chance d'être sur le terrain pour un tel match pour plus de trente minutes, alors qu'il était encore à la cave il y a quelques semaines...

Verratti : l'Italien attend toujours son match référence dans un grand soir de Ligue des Champions, celui qui le fera définitivement basculer du côté des incontournables de son sport, et même si son équipe n'a jamais semblé proche de faire douter les Madrilènes de leur sort, il s'est, pendant une grosse heure, approché des standards attendus, eu égard à son niveau. Son manque de projection vers l'avant a encore été une limite du PSG ce soir, mais pour tout le reste, il a apporté une pierre précieuse à l'édifice parisien. Disponible, soyeux quand il fallait conserver le cuir et gratter des fautes, précieux y compris pour défendre, comme sur l'arrêt d'Areola en début de match suite à la tête de Ramos suite auquel il avait bien suivi d'un bon tacle, il n'a, hélas, encore, pas fini le match. Averti tôt dans le match, souvent revendicatif vis-à-vis de l'arbitre, il s'est finalement autorisé une gourmandise de trop à la 66ème : les prochains épisodes diront peut-être si l'ancien de Pescara a insulté l'arbitre, ou s'il l'a "simplement" abordé de façon trop virulente, mais qu'importe, son expulsion, alors que l'affaire n'était peut-être pas encore morte à 100% à 0-1, fait très mal. Son absence a donné lieu à plusieurs moments gênants, en infériorité numérique, pour ses coéquipiers. Mais le plus gênant est peut-être davantage que ces derniers n'aient pas senti le petit hibou monter en tension tout au long du match, et n'aient jamais pris le relais pour aller revendiquer auprès de l'arbitre. Encore un symbole d'un PSG en mal d'instinct de survie collectif, à tous points de vue.

Rabiot : autant écrire le plus vite possible, pour se débarrasser de ce poids, que le jeune Parisien a sans doute été l'élément le plus indigent de la soirée, errant comme une âme en peine tout du long sur la pelouse du Parc des Princes. Celui qui s'était ému de la prestation des siens à l'aller les a dépassés, dans tous les compartiments, dans sa performance aux antipodes de tous les standards requis à l'occasion d'une confrontation à élimination directe de Ligue des Champions face au tenant du titre de la compétition. Il n'a jamais sprinté, a trop peu mis le pied, a souvent rechigné aux basses oeuvres de sa fonction (20% de duels gagnés sur le match, loin de ce que son gabarit devrait lui permettre), et à l'exception de quelques participations à des sorties de balle réussies, il n'y a rien à retenir de son match pendant 80 minutes. Son manque d'implication, d'abord gênant, s'est transformé en boulet pour les siens à l'expulsion de Verratti, avant de parachever son oeuvre en renvoyant plein axe, aux quinze mètres, un ballon que Casemiro a été trop content d'envoyer dans les buts d'Areola pour le 1-2. Il l'est l'un de ceux qui doit le plus se remettre en question à l'issue de cette soirée traversée comme un fantôme, tout du long.

Mbappé : aligné à droite de l'attaque au coup d'envoi, mais permutant souvent avec Di Maria dans les faits, la jeune pépite de l'attaque parisienne, déjà très timorée à Madrid, a enfoncé le clou de ses difficultés ce soir. A sa décharge, la distance entre les éléments offensifs parisiens et le fait qu'il soit souvent servi dans des positions éloignées des zones dangereuses l'a souvent condamné à l'exploit individuel, qu'il n'a pas su créer face à une équipe impeccable tout du long pour défendre, et seulement battue sur un coup du sort sur le but de Cavani. Mais tout de même, il a manqué de tellement de complicité avec ses coéquipiers, qu'il a même parfois ignoré, comme sur sa frappe en force, excentré à droite, alors que l'Uruguayen était idéalement placé et arrivait lancé dans l'axe. Qui sait quelle aurait été l'issue du match en revenant aux vestiaires à 1-0 à la pause... Très indigent pour défendre tout du long, notamment quand il s'est trouvé à droite avec un Daniel Alves au bord de l'asphyxie derrière lui, l'ancien Monégasque apprend, continue à découvrir le haut niveau, et le couplet de la remise en question doit aussi valoir pour lui, vu l'investissement réalisé par le club le concernant. Remplacé par Diarra en fin de match pour limiter les dégâts, celui-ci n'a pas fait montre d'une implication particulière, certes dans un match déjà perdu.

Di Maria : au rayon des grosses déceptions, voire des motifs d'énervement, du soir, il faut parler de la prestation de l'international argentin. Alors qu'il était dans une forme très convenable dernièrement, qu'il a enfin la chance qu'il attend depuis l'aller contre Barcelone en 2017 de figurer dans le onze titulaire d'un gros match de C1 avec le PSG, qu'il a à affronter un ancien club qu'il n'a pas quitté dans les meilleurs termes, on s'attendait à voir un joueur le couteau entre les dents fouler la pelouse du Parc. Au lieu de ça, le natif de Rosario est venu avec une épée en mousse pour ce huitième de finale, et une statistique sur sa première mi-temps résume tout : el Fideo a perdu la moitié de ses 38 ballons disputés lors du premier acte, un chiffre qui situe tout son dilettantisme et son imprécision, qui s'est confirmée lors du second acte. Pas spécialement en verve sur coups de pieds arrêtés, peu impliqué lors des phases défensives, souvent trop individualiste et mis en échec en un contre un par son vis-à-vis, il n'y a rien à sauver de sa prestation du soir et c'est fort logiquement qu'il n'a pas terminé le match, Draxler le remplaçant pour le dernier quart d'heure. Bougé sur les premiers contacts, pas plus pertinent dans ses choix, l'Allemand n'a fait aucune différence et a été dans le ton des autres entrants, sans emprise et sans ressort, sur le cours de le soirée.  

Cavani : évacuons tout de suite son but, chanceux, même s'il a eu le mérite d'être au bon endroit au bon moment. Cette statistique ne suffira pas à sauver sa prestation, et s'il avait été le seul Parisien au niveau lors de l'élimination à Barcelone un an plus tôt, ce soir il a sombré avec le navire. Ramos et Varane l'ont vite mis dans leur poche, prenant parfaitement le dessus sur lui tant dans la gestion de la profondeur que dans les duels, et l'Uruguayen a été très à la peine. Handicapé par sa technique, décidément en rechute en 2018, incapable de combiner avec des coéquipiers très loin de lui et qui n'avaient de toute façon pas l'air très emballés à l'idée de le solliciter, il a plus que jamais ressemblé à une pièce incompatible avec un puzzle PSG qui tentait de trouver son salut par une possession haute du cuir, mais hélas stérile. Nerveux, frustré, il a également été averti et il a terminé son match par plusieurs mauvais choix, buvant le calice jusqu'à la lie alors que Madrid laissait quelques espaces à exploiter. 


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