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Que retenir de Celtic/PSG (0-5) ?

Publié le mercredi 13 septembre 2017 à 21:24 par Philippe Goguet
Le PSG a infligé une très lourde défaite au Celtic en ouverture de la Ligue des Champions sur la pelouse de Celtic Park. Retour sur cette prestation majuscule des hommes d'Unai Emery.

Retour aux bases et à l'équilibre connnu :

Quatre jours après un déplacement considéré comme plutôt facile du côté de Metz et malgré ses propos de veille de match, Unai Emery avait finalement rangé son ambitieux et offensif 4-2-3-1 pour ressortir le bon vieux 4-3-3 utilisé par le PSG depuis désormais cinq saisons. Face à un adversaire qui promettait de mettre beaucoup d'intensité, le coach espagnol a préféré renforcer son milieu de terrain et enlever un attaquant. Sans surprise, c'est Draxler qui en a fait les frais et a laissé sa place à Verratti, de retour dans le onze de départ. 

Conséquence de ce choix tactique, on a vu la réelle première sortie du trio Neymar/Cavani/Mbappé, le match à Metz ayant été joué avec quatre attaquants dont les trois cités répartis dans l'axe ou sur la gauche du terrain. Les trois stars se sont cette fois-ci réparties sur toute la largeur du terrain avec Neymar à gauche, Cavani dans l'axe et Mbappé plutôt sur la droite, un nouveauté pour le jeune attaquant avec le PSG. Si Neymar est globalement resté sur son côté durant tout le match, on a déjà pu constater quelques permutations entre Cavani et Mbappé, l'Uruguayen partant travailler sur le côté quand le Français prenait l'axe du terrain.

Le 4-2-3-1 pas oublié pour autant :

Malgré ce choix de revenir au dispostif des années passées, Unai Emery n'a pas oublié son dispositif alternatif et il l'a ressorti dès l'heure de jeu avec la sortie d'un milieu, Rabiot, pour l'entrée d'un attaquant en la personne de Draxler. Aligné côté droit à Metz, il est cette fois entré dans un rôle bien plus axial malgré quelques déplacements sur le côté (sur le but qu'il provoque notamment). Avec l'Allemand plutôt que le Français en soutien de Cavani, le dispositif est d'ailleurs apparu comme plus proche d'un 4-2-3-1 que ce qui avait été vu à Metz, Mbappé se plaçant alors plus près de Cavani pour tendre vers un 4-4-2.

Pour l'heure, Emery a donc pour l'instant tranché concernant la hiérarchie au niveau des systèmes de jeu : celui considéré comme le plus à même d'emmener son équipe loin en Europe est toujours le 4-3-3 et le 4-2-3-1 est un système en cours de test. Il faut tout de même noter que l'entraîneur parisien a, pour une fois, fait un changement tactique en cours de match. C'est plutôt rare depuis son arrivée à Paris où son équipe a très majoritairement évolué en 4-3-3, et ce même en cours de match quand des joueurs très adaptés au poste de n°10 comme Pastore ou Lo Celso entrent en jeu. L'heure de l'utilisation réelle d'un deuxième système de jeu semble malgré tout être venue et ce match à Glasgow l'a confirmé.

Une performance collective de tout premier ordre :

Le PSG a sorti quelques bons matches depuis le début de la saison mais absolument aucun n'avait atteint le niveau de ce mardi soir en Ecosse. Preuve de cette performance très aboutie dans toutes les lignes, absolument aucun joueur n'est passé à côté de son match ou s'est montré ne serait-ce que moyen. Autre preuve de la qualité de la prestation parisienne, les deux mi-temps ont été pratiquement totalement maîtrisées, une rareté pour le club parisien.

La première a été une véritable démonstration de force du club parisien avec une main-mise totale sur la partie, un jeu d'une rare fluidité et continuellement tourné vers l'avant ainsi qu'une capacité très forte à faire courir l'adversaire pour finalement l'acculer sur son but. La seconde période, malgré un petit trou au coeur de celle-ci, a été plus gérée par le PSG avant que le changement de dispositif tactique ne porte ses fruits et donne un second souffle aux hommes d'Unai Emery qui ont fini très fort. Dès son premier match européen, Paris s'offre ainsi sa référence collective de la saison.

Le milieu, la vraie force du PSG en Ecosse :

Les statistiques complètement folles de l'attaque parisienne et les nombreux buts du fameux trio Neymar/Cavani/Mbappé ont forcément fait la une des médias au lendemain du match mais c'est peut-être un cran plus bas que le PSG a le plus fait la différence. A la fois très présent défensivement et redoutable dans la construction, l'autre trio majeur du PSG, celui constitué de Rabiot, Thiago Motta et Verratti, a offert un véritable récital. Alors que le départ de Matuidi a offert une place de titulaire indiscutable à Rabiot, les trois hommes se sont ainsi offerts l'un de leurs premiers matches de référence au niveau européen. 

La complémentarité des trois hommes ainsi que leur capacité à défendre aussi bien qu'à attaquer ont fait mal au Celtic. Alors que le combat physique pouvait être remporté par les Ecossais, ceux-ci ont trouvé un répondant inattendu, notamment de la part d'un Thiago Motta qui semblait avoir rajeuni de 10 ans sur la pelouse de Celtic Park vu sa mobilité et son impact. Et vu que les trois milieux parisiens étaient bien supérieurs à leurs adversaires dans les autres domaines, cela a rejailli sur le terrain où la bataille du milieu a été largement remportée par le PSG, à l'image d'un Rabiot impérial et de plus en plus complice avec Neymar.

Du déficit dans les zones de vérité malgré tout ?

Alors que le PSG a marqué cinq buts et n'en a pas encaissé le moindre du côté de Celtic Park, la question de l'efficacité dans les deux surfaces peut toutefois se poser. Offensivement, le PSG a ainsi marqué cinq buts mais il le fait en six tirs cadrés à peine, une statistique assez folle mais qui montre aussi que les occasions parisiennes n'ont pas forcément été légion malgré une très large domination au milieu. Cela peut aussi être interprété comme le résultat du manque d'automatismes de l'attaque parisienne, deux des trois joueurs du trio offensif n'étant pas à Paris l'an passé ni même durant toute la préparation d'avant-saison. Il faut tout de même signaler le positif dans ces chiffres : alors que le PSG gâchait beaucoup d'occasions l'an passé en Ligue des Champions (cf le match d'ouverture contre Arsenal (1-1)), il a cette fois su être un peu plus efficace, notamment quand l'issue du match était encore incertaine.

De l'autre côté du terrain, le joueur défensif le plus intéressant aura finalement été le gardien parisien Alphonse Areola, ce qui est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle. Le jeune portier du PSG a totalement assuré dans ses buts avec une prestation pour le moins complète mais, s'il a été autant sollicité, c'est aussi parce que sa défense a parfois laissé des actions se développer. Comme à Metz quelques jours plus tôt où Dossevi s'était promené dans la défense sur le but des locaux, Sinclair puis Ralston se retrouvent pratiquement en face à face avec le goal du PSG suite à des actions individuelles. Bien évidemment, il est dur voire impossible d'annihiler 100% des tentatives adverses en Ligue des Champions mais la défense parisienne, largement dominatrice dans les duels, a finalement concédé peut-être plus que ce qu'elle aurait dû face à un adversaire très limité. 

5-0 en Ligue des Champions, un carton déjà vu qui n'augure... de rien

Au sortir du mythique Celtic Park et de son public à la hauteur de la légende, le PSG peut être fier du match accompli. Tous les défis proposés par les Ecossais ont été relevés et Paris rentre en France avec un score qui a marqué les esprits dès le premier match. Le statut de favori qui a logiquement été accolé au club parisien a été parfaitement assumé et les joueurs d'Unai Emery se sont offerts une prestation majuscule dès la première rencontre de poules. 

Pour autant, il faut replacer ce succès contre une équipe issue des tours préliminaires dans un contexte plus global. En effet, ce n'est pas du tout la première fois que le PSG sort une prestation pareille en Ligue des Champions. En 2013, c'est dans le sillage d'un Zlatan Ibrahimovic de feu que le PSG avait gagné sur le même score du côté d'Anderlecht (0-5). Deux ans plus tard, Malmö avait subi le même sort lors de la visite de l'enfant du pays. Ces deux clubs se situent globalement plus ou moins au même niveau et visaient dès le tirage au sort la troisième place du groupe, exactement comme les Ecossais hier. Et malgré ces deux cartons, le PSG n'avait pas dépassé les quarts de finale durant ces campagnes européennes. On souhaite au club parisien que l'histoire ne se répète pas.


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