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Que retenir de Guingamp-PSG (0-3) ?

Publié le mercredi 16 août 2017 à 11:08 par Iaro
Le PSG l'a emporté en terre bretonne dimanche soir en clôture de la deuxième journée de Ligue 1. Retour sur cinq points marquants de la rencontre.

Neymar, le patron déjà là

Un Roudourou plein à craquer, un match diffusé dans 183 pays à travers le monde, des milliards d'yeux et d'objectifs braqués sur le capitaine de la sélection brésilienne : le temps s'est arrêté dimanche soir pour admirer les débuts du génie auriverde sous les couleurs parsiennes. Si les automatismes avec ses coéquipiers sont forcément à travailler, le natif de Mogi das Cruses a déjà fait parler son talent. Ses premières prises de balle, ses changements de rythme et l'aspect décisif de sa prestation sur le résultat final sont autant de promesses pour la suite des évènements.

Un but, une passe décisive, le Brésilien n'a pas raté ses débuts, comme d'autres grandes recrues offensives du club sous QSI : Pastore avait signé deux passes décisives pour son premier match avec le PSG, en Europa League contre Differdange, en 2011, Ibrahimovic avait sorti les siens d'un bien mauvais pas en 2012 pour ses débuts contre Lorient, ou encore Di Maria avait régalé pour ses premières minutes parisiennes d'une passe décisive sublime en 2015 à Monaco.

Avec 128 ballons disputés -son deuxième meilleur total dans un match de clubs en Europe- et une position très axiale tout du long des 90 minutes du match, Neymar a déjà pris un rôle central, dans tous les sens du terme, au coeur de "son" PSG. Son placement en soutien de Cavani, dans un système de jeu qui n'était pas sans rappeler le fameux sapin de Noël cher à Carlo Ancelotti, a notamment permis à Kurzawa de bénéficier d'un couloir totalement ouvert pour accueillir ses montées. 

Nous reviendrons plus en détails plus tard aujourd'hui, dans un article dédié, sur la première de Neymar avec le PSG, sous toutes ses coutures. Et nous lui avons déjà consacré une belle partie de notre podcast de lundi.

Une prometteuse entente avec Cavani

Dans la continuité de l'hystérie autour de son arrivée, la question de l'entente entre le génie brésilien et le canonnier uruguayen est sur toutes les lèvres, avec en creux des doutes sur la capacité du natif de Salto à se mettre au niveau techniquement dans sa relation avec l'ancien de Barcelone, et plus largement à suivre le rythme d'un PSG toujours plus fort dans sa maîtrise collective. Force est de constater que l'ancien Napolitain ne semble pas perturbé par la question, et on l'a vu très propre techniquement en terre guingampaise, dans la lignée des bonnes choses déjà vues sur ce plan contre Amiens. 

Retenons que Cavani en est à deux passes décisives en deux matchs en Ligue 1 cette saison, soit la moitié de son total (4) de la saison dernière, que sa prise de balle piquée à la récupération du ballon sur le 0-3, juste avant son offrande pour Neymar, était aussi astucieuse que soyeuse, et que le Brésilien a été son premier pourvoyeur. El Matador a touché 33 ballons, et près de la moitié d'entre eux ont été consécutifs à des passes de "Ney". La carte des relations parisiennes du soir, proposée par le site Opta, illustre bien la relation privilégiée entre les deux hommes initiée au Roudourou, avec Neymar dans le rôle du fournisseur officiel, comme sur le but du 0-2, avec le Brésilien qui a parfaitement utilisé l'appel tranchant, dans la profondeur, de son partenaire d'attaque. Ci-dessous, Paris dans sa plus fidèle robe de soirée, le 4-3-3 : 

Le 4-3-3 toujours à l'honneur

La question hérisse le poil de bien des suiveurs du Paris-Saint-Germain : comment un club aussi dominant domestiquement, avec un effectif d'une telle qualité, notamment dans les lignes offensives de son effectif, peut-il s'entêter dans un système qui ne comporte "que" trois vrais joueurs d'attaque ? La réponse est peut-être dans la question : justement, Paris a un titre de champion de France à reconquérir et l'expérience de la saison précédente, avec Monaco et Nice qui s'envolaient pendant que le PSG voyait un retard se creuser qu'il n'a jamais pu rattraper, est certainement toujours dans les têtes du staff. 

Le compte Twitter Paris United, généralement bien informé sur l'actualité du PSG, lâchait peu avant le match que ce statu quo est peut-être voué à s'achever, mais Emery n'aurait voulu prendre aucun risque, avec le souvenir du naufrage à Guingamp la saison dernière encore vif dans les mémoires. Avec des latéraux toujours très offensifs et des milieux pas tous au point physiquement (Verratti), au volume de jeu déclinant (Motta) ou moins dominant sans ballon qu'avec le cuir (le petit Italien, Rabiot), le Basque n'a pris aucun risque et la maitrise globale affichée lui a donné raison, d'autant que le spectacle a été au rendez-vous, au moins par intermittence. 

Avec les prochaines arrivées attendues, le retour de Draxler et le statut des victimes du mercato all-star de cet été à gérer, la situation pourra effectivement évoluer vers un 4-2-3-1 ou l'intégration d'un joueur plus offensif dans le trio du milieu (Di Maria ou Pastore), mais d'ici là, le coach parisien s'est acheté du temps tout en soignant ses statistiques personnelles, en même temps que celles de son équipe, aux deux extrêmes du terrain.

Un PSG à nouveau étanche

La préparation d'avant-saison, qui avait vu le PSG lâcher "son" International Champions Cup, remportée en 2015 et 2016, avait accouché d'un constat implacable : défensivement, Paris n'était pas prêt à quelques encablures de la reprise des matchs officiels. Avec neuf buts encaissés en quatre matchs et zéro victoire, une arrière-garde à la peine et toujours des doutes sur ses gardiens, Paris ne s'avançait pas avec la même confiance que les saisons précédentes.

Si les boulons avaient été en partie resserrés contre Monaco, avec "seulement" un but encaissé mais quand même plusieurs situations concédées en première période, Paris a remis les pendules à l'heure contre Amiens puis à Guingamp. Au-delà des deux clean sheets glanées sur ces deux matchs, Paris n'a concédé aucune occasion pendant ces 180 minutes, avec notamment une maîtrise totale des évènements au Roudourou puisque les locaux n'ont eu le ballon que 26,5% du temps, n'ont cadré aucun frappe et ne se sont pas créé l'ombre d'une situation dangereuse. Pas de but encaissé pendant deux matchs de Ligue 1 pour Aréola, c'est même une première pour le gardien formé au club depuis décembre 2016, qui n'a certes pas beaucoup joué en 2017 en championnat jusqu'ici.

Dans sa quête effrenée de maîtrise, Emery a dû apprécier l'imperméabilité des siens. De quoi conforter le 4-3-3 au centre de toutes les discussions, au moins à l'exérieur pour survivre aux bourgades hostiles de la rude Ligue 1 Conforama, dont Guingamp fait partie ? Affaire à suivre.

Sortis du piège du Roudourou

En dix déplacements en terre guingampaise, avant la victoire 3-0 de dimanche, Paris affichait un bilan contrasté avec 3 victoires, 4 nuls et 3 défaites. Au-delà des chiffres, c'est surtout le souvenir des déroutes en décembre 2014, quelques jours après une autre sinistre défaite à Barcelone, et celle de l'année dernière, à nouveau en décembre, qui sont encore dans toutes les mémoires. 

Cette fois, en plein mois d'août, il n'y a pas eu de surprise, même si la première mi-temps a eu de vagues allures de redite du naufrage d'il y a huit mois. Un Paris-Saint-Germain vaguement dominateur, au moins dans la possession -le décompte final de 26,5% vs. 73,5% est d'ailleurs exactement le même que lors du match de la saison passée- mais inégal dans sa quête du décalage et un score de 0-0 à la pause. Finalement, c'est le pauvre Jordan Ikoko qui sortira son club formateur de sa torpeur, d'un coup du sort malheureux, contre son camp.

On connaît la suite, trois buts pour Paris, un magicien déjà à l'oeuvre et des airs de samba sur la côte bretonne, ça ne vous rappelle rien ? Mais si voyons, cherchez mieux.

 


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