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Que retenir de Nancy/PSG (1-2) ?

Publié le dimanche 16 octobre 2016 à 21:16 par Philippe Goguet
Le PSG s'est difficilement imposé 2-1 face à Nancy ce samedi, signant un match des plus étranges. Retour sur la rencontre en quelques points.

Ikoné, un pari ou de la logique ?

En titularisant le tout jeune Jonathan Ikoné (18 ans) sur l'aile gauche alors que Ben Arfa ou Jesé étaient plutôt attendus, Unai Emery a (une nouvelle fois) surpris son monde. Le gaucher formé au club avait été en vue durant l'été mais avait un peu disparu des radars du groupe professionnel depuis, même si le Basque l'avait lancé en pros avant la trêve internationale avec deux bouts de match. L'entraîneur parisien a cette fois intronisé son entrée réelle parmi l'équipe première, au détriment d'un ancien du Real Madrid notamment, prouvant au passage une vraie indépendance par rapport aux statuts hérités des montants de transferts.

Ces affaires de statut étant mises de côté, c'est un choix sportif qui semble avoir guidé Emery. Ben Arfa étant devenu la doublure de Lucas, il restait donc deux choix pour remplacer Di Maria, Jesé ou Ikoné. Face à une équipe qui allait attendre, et sachant que l'arrière gauche du jour, Kimpembe, était moins porté vers l'offensive que les habituels titulaires, Emery a possiblement voulu aligner le plus ailier dans l'âme des deux. Mais ce qui est ressorti du début de match a ensuite été démenti par les nombreux déplacements de l'ailier gauche vers l'axe du terrain, remettant ainsi en cause cette justification. Et si ce n'est donc pas forcément pour une question de profil qu'Ikoné a été préféré, la forme de Jesé doit alors être sacrément douteuse.

25 bonnes minutes et c'est tout

En marquant deux buts lors des 18 premières minutes, deux réalisations par ailleurs plutôt logiques vu la physionomie générale de la partie, le PSG s'était offert un début de partie idéal et digne de la rencontre à Caen (2-0 après 23 minutes). Cette bonne période ne va finalement durer que 25 minutes environ, le temps que Nancy entre dans la partie et se mette à presser haut. De ces 25 bonnes minutes, il faut toutefois noter deux faits plutôt opposés : tous les joueurs parisiens paraissaient alors intéressants offensivement mais les occasions franches ont revanche été rares. Les deux buts sont surtout liés à des erreurs adverses et la seule vraie occasion est finalement venue d'un ballon mi-long de Verratti pour la tête de Cavani. Nancy évoluait certes avec un bloc regroupé en défense afin d'éviter de prendre l'eau mais les difficultés à générer des occasions, régulièrement vues cette année, se retrouvaient encore. Toutefois, Paris avait au moins la maitrise du jeu et ne se mettait pas en danger, un point qui a disparu par la suite.

Verratti a été vraiment trop seul

Oui, Marco Verratti est un joueur unique, au moins autant qu'il est génial balle au pied. Pour autant, il ne peut pas réussir que des miracles et la rencontre face à Nancy l'a bien montré, particulièrement quand les Nancéiens ont commencé à venir presser haut le PSG, gênant alors toutes les sorties de balle du PSG. A partir de ce moment, plus ou moins situé autour de la 30ème minute, le match du PSG a alors basculé et on a retrouvé un Paris pas si loin de celui vu à Toulouse et incapable de sortir proprement de son camp. Le pressing adverse a imposé une justesse technique aux milieux du PSG auquel seul Verratti a su répondre, l'Italien étant très propre à ce niveau là. Du côté de Matuidi et Krychowiak, ses deux relais les plus proches au milieu, les limites sont fortement apparues on a littéralement laissé le jeune milieu se débrouiller. Mais si Verratti a souvent pris la place de Krychowiak devant la défense, il ne pouvait pas être un cran plus haut pour tenter de trouver les attaquants une fois la première passe vers l'avant effectuée. Si Lucas a disparu peu à peu, c'est aussi parce que le milieu relayeur droit s'est retrouvé à occuper un poste qui n'était pas forcément le sien dans le plan de jeu initial.

Un problème technique ou tactique ?

A l'issue de la rencontre, Unai Emery a évoqué le problème ci-dessus en parlant d'un souci tactique qui allait se résoudre avec du travail. Des changements sont effectivement possibles au niveau tactique en travaillant des sorties de balle différentes mais cela remet tout de même en cause toute l'organisation offensive basée sur un 3-2-4-1 que l'entraîneur parisien met en place depuis le début de la saison. Dans ce schéma de jeu encore vu à Nancy ce samedi, ce sont les deux milieux du 3-2-4-1 qui ont pêché quand les Lorrains sont venus presser haut. Et la question de la qualité technique doit aussi se poser, Rabiot apportant par exemple un excellent début de réponse au problème posé quand Matuidi et Krychowiak n'ont jamais réussi. De même, Motta avait solutionné en partie ce souci de qualité technique au milieu lors des derniers matches, permettant ainsi à Verratti de jouer haut ou d'inverser leurs deux positions sans perte d'influence de l'un ou de l'autre. En attendant de résoudre tactiquement les soucis posés par les adversaires, on peut trouver dans ces explications techniques une justification à la hiérarchie actuelle du milieu. Reste le cas de Matuidi, dont la virtuosité technique reste aléatoire, capable d'être aussi bon dans ce domaine contre Bordeaux que catastrophique à Nancy.

Une victoire malgré tout

Gagner ne suffit plus au PSG depuis que le club parisien a fait de la Ligue 1 une compétition dont l'issue est connue avant même le début et l'équipe d'Unai Emery doit donc séduire à chaque sortie. L'objectif n'est même plus de gagner, il est tout simplement de plaire. Et c'est justement là qu'il faut rappeler les circonstances du succès en Lorraine. Le PSG se déplaçait après une période de trêve internationale où il n'a pas pu travailler, il a récupéré des joueurs fatigués et a dû s'adapter à un terrain synthétique, soit trois contraintes que son adversaire du jour n'avait pas, bien au contraire. Dans ces conditions, renier la victoire n'est pas forcément une chose à faire. Il fallait gagner, Paris l'a fait et s'est offert du temps pour travailler, un bien qu'il n'a eu que trop peu dernièrement. Avant ce week-end, le dernier passage du PSG en Lorraine datait d'il y a quatre ans et avait été tout aussi catastrophique, Zlatan Ibrahimovic sortant un tour de passe-passe de son grand chapeau à quinze minutes de la fin pour ramener les trois points à Paris. Dans ce week-end situé entre la trêve internationale et la Champions League, les contre-performances inattendues ont été nombreuses, Paris ne s'est pas pris les pieds dans le tapis et c'est essentiel, à défaut d'être convaincant. 

Un match dont on ne retient pas grand chose:

La conclusion est paradoxale pour un article nommé «Que retenir de Nancy/PSG ?» mais le PSG n'a effectivement rien appris de nouveau sur le terrain de Nancy. Non, Kimpembe n'est pas un arrière gauche, particulièrement dans le système d'Emery. Non, le Brésil n'a pas transfiguré Thiago Silva, toujours bien loin de son meilleur niveau. Non, Krychowiak et Matuidi ne sont pas des cracks au niveau technique, rappelant que le PSG souffrait aussi l'an passé sans Motta, Zlatan et Pastore. Non, le PSG n'a pas un banc de touche du niveau des titulaires, à l'image de Meunier ou Jesé. Non, le PSG n'a pas résolu tous ses soucis dans le jeu, un promu l'ayant sévèrement bousculé. En revanche, il a 19 points après 9 matches, dont 5 déplacements, preuve que l'équipe avance malgré tout à un bon rythme alors que le coach parisien n'a pas pu aligner une seule fois la colonne vertébrale attendue Silva-Verratti-Pastore-Cavani. Et pour l'instant, il est toujours aussi dur de dire à quel niveau le PSG d'Emery peut réellement évoluer.


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