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Que retenir de PSG/Bordeaux (2-0) ?

Publié le dimanche 2 octobre 2016 à 21:12 par Philippe Goguet
Le PSG a réalisé un de ses meilleurs matches de la saison face aux Girondins de Bordeaux ce samedi (2-0). Retour sur les points marquants de la rencontre.

Un onze dans la continuité de Ludogorets :

La volonté d'Unai Emery de garder, mercredi soir, la même équipe très longtemps sur le terrain face à Ludogorets avait été interprétée par un probable turniver massif à venir contre Bordeaux, le technicien usant ainsi certains joueurs pour en préserver d'autres. Il n'en a finalement rien été puisque le milieu et l'attaque étaient exactement composés des mêmes joueurs pour les deux matches. Seuls les deux arrières latéraux ont changé, dont l'un par obligation en raison d'une suspension. Bien évidemment, l'état physique douteux d'une bonne partie de l'effectif peut largement expliquer ce choix de l'entraîneur parisien, tout comme une possible volonté de définir une équipe type. Mais finalement, on peut plutôt y voir la volonté d'aligner la même équipe dans deux matches au profil très semblable. Ludogorets comme Bordeaux avaient prévu de défendre et Emery a donc aligné une équipe pour attaquer de façon placée. On peut d'ailleurs voir en Thiago Motta le symbole de ce PSG très pensé pour cette configuration de match.

Les côtés toujours aussi prolifiques :

S'il est un point clé pour mesurer l'impact d'Unai Emery sur le PSG, ce sont bien les statistiques des joueurs de couloir et la façon dont, semaine après semaine, ceux-ci voient leurs statistiques gonfler. Si Cavani marque de façon régulière désormais, il ne faut pas oublier qui lui fournit la balle et l'endroit d'où les ballons arrivent. Hier le matador marque deux buts et sollicite fortement Carrasso sur une autre occasion. À chaque fois, le ballon arrivait des côtés puisque l'Uruguayen a été respectivement servi par Di Maria, Kurzawa et Meunier. Quelques jours plus tôt, en Bulgarie, c'est un centre de Lucas, réellement en position d'ailier, qui avait encore permis au Matador de briller. Dans ces buts et la manière dont ils sont amenés, on peut difficilement ne pas y voir la transformation du jeu du PSG et l'adaptation aux caractéristiques et points forts de l'Uruguayen, redoutable pour couper des centres.

Bordeaux n'aurait pas dû laisser Thiago Motta dans un fauteuil :

Il est l'un des joueurs les plus expérimentés de Ligue 1, ses forces et faiblesses sont connues de tout le monde mais l'entraîneur de Bordeaux Jocelyn Gourvennec a pourtant fait une erreur de débutant le concernant : Bordeaux a gentiment laissé Thiago Motta diriger la manoeuvre ce samedi et l'a payé très cher. Si Verratti lui a bien évidemment servi d'appui et que les deux hommes ont fait parler leur entente comme aux plus belles heures, le milieu de 34 ans a tout de même réussi son meilleur match depuis des mois, bien trop content de pouvoir bénéficier d'une telle liberté. Conséquence de ce choix tactique étrange, le gaucher a littéralement découpé par ses passes verticales les premières lignes bordelaises dès qu'il en avait l'occasion. Sa première mi-temps est notamment un modèle de distribution et d'exploitation des espaces entre deux lignes.

Mais ce qui est le plus étonnant dans ce choix de Gourvennec, c'est que ce n'est pas la première fois que l'entraîneur laisse Motta tout seul puisqu'il avait déjà fait de même avec Guingamp, son précédent club, lors de son dernier match au Parc des Princes. Il était logiquement reparti avec une lourde défaite (3-0) et une prestation très appréciable du milieu italien. En revanche, quand Gourvennec avait décidé de faire un marquage individuel strict de Sankharé sur Thiago Motta à l'occasion de la venue du PSG au Roudourou en décembre 2014, ce choix avait complètement limité l'influence de l'Italien et son équipe avait alors battu le PSG (1-0)... En août 2013, il avait également opté pour un marquage individuel sur Thiago Silva et Thiago Motta, gênant alors fortement l'équipe parisienne qui avait dû attendre les arrêts de jeu pour s'imposer grâce à Rabiot et Zlatan (2-0). Reste désormais à comprendre pourquoi le technicien girondin a abandonné cette idée qui marchait si bien autrefois.

Le PSG n'a pas fait qu'attaquer :

Bien évidemment, c'est la qualité du jeu offensif qui a marqué ce samedi après-midi face à Bordeaux. Les Parisiens ont enchaîné les phases de jeu de très haut niveau pour mettre hors de position une équipe bordelaise particulièrement sous l'eau durant les 45 premières minutes. Mais si une bonne partie des médias a voulu voir un retour à l'ère Blanc dans ce renouveau offensif, une thèse discutable, la qualité de la prestation défensive des Parisiens a été complètement mise de côté alors que c'est pourtant celle-ci qui a permis au PSG d'enchaîner les vagues successives. Pas très à l'aise défensivement, les Bordelais ne l'ont pas plus été offensivement et les sorties de balle ont été très pénibles. Le pressing parisien a régulièrement fonctionné et a permis d'alterner des constructions bien maîtrisées depuis l'arrière, cf l'influence de Motta, mais aussi des phases de jeu dont la première touche de balle parisienne se situait proche des 30m adverses suite à une récupération haute.

Ce travail constant de harcèlement, particulièrement attendu de la part des hommes d'Unai Emery, s'était déjà vu dans la meilleure période parisienne du côté de Ludogorets, en début de seconde période, et commence à apparaître comme un marqueur régulier de l'équipe parisienne. En fin de première période face à Bordeaux, alors que le PSG avait essoré les Girondins, une scène particulièrement marquante et hautement symbolique des demandes d'Emery concernant le comportement défensif a eu lieu. Au bord du terrain, le coach parisien hurlait à un Di Maria alors en position d'avant-centre d'aller presser la défense centrale girondine avec un ordre simple : "Encore Angel, encore". Et si Angel s'est effectivement exécuté durant une bonne dizaine de secondes, toute l'équipe s'est sacrifiée de la même façon, pour un excellent résultat.

Paris a réalisé une grosse première période, donc un bon match : 

Depuis le début de la saison, l'ensemble des bons matches du PSG se caractérisent tous de la même façon : Paris réussit une très bonne première période. Cela avait été le cas face à Lyon, Metz, Caen ou encore Arsenal. Hier, Paris a même été parfois brillant durant les 45 premières minutes et a alors fait la différence avant de plus gérer après la pause, de façon bien logique. Paris a parfaitement su entrer dans son match, en témoigne ce premier but après 3 minutes, et a déroulé ensuite dans un scénario déjà vu. En forçant le trait, nous sommes donc tentés de dire que la plus grosse évolution de la semaine a finalement été constatée en Bulgarie où, après avoir loupé sa première mi-temps, le PSG avait parfaitement su réagir, et ce pour la première fois de la saison. Et c'est probablement dans cette capacité à réagir après une mauvaise entame que se trouve d'ailleurs la plus grosse marge de progression de l'équipe parisienne. Mais si Paris réussit désormais ses premières mi-temps, la question se posera aussi beaucoup moins, pour la plus grande joie d'un Unai Emery qui a vu ce week-end le probable meilleur match de son équipe.


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