Que retenir de PSG/Chelsea (1-1) ?

Un match en deux temps

Si le match nul est très bien payé pour Chelsea, c'est en grande partie car le but des Blues arrive de nulle part peu après l'heure de jeu et ouvre alors la seule période où les Londoniens ont vaguement dominé les Parisiens. Durant la première heure, le PSG a parfaitement manoeuvré et éteint le pressing adverse, monopolisant le ballon avec une justesse technique inattendue vue la période de l'année. Paris n'avait pourtant pas aligné ses deux régulateurs du milieu en même temps, Motta entrant quand Verratti sortait, mais la prestation collective d'ensemble a été très aboutie jusqu'à ce but encaissé juste après un changement un peu particulier qui a modifié la défense centrale. Le PSG a eu bien du mal après ce but encaissé et certains ont en plus baissé physiquement après une grosse heure de jeu, notamment Lucas ou Ibrahimovic, des points d'appui soudainement devenus trop lointains tandis que Maxwell, Matuidi et Van der Wiel passaient petit à petit dans la réaction plus que dans l'action. Quelque part, le PSG actuel a donc une heure à un (très) bon niveau dans les jambes et il lui reste désormais une semaine pour faire mieux, la rencontre contre Lyon arrivant vite.

Une rencontre amicale, vraiment ?

Il aura fallu environ 45 secondes pour voir le premier mauvais geste du match, bien évidemment signé par le toujours détestable Diego Costa, venu percuter gratuitement un Serge Aurier pas décidé à se laisser faire. Tendue en début de partie, la rencontre va légèrement se débrider mais quelques gestes ont vite montré que les affrontements entre le PSG et Chelsea ne peuvent plus être amicaux suite aux confrontations des dernières années. Quand Zlatan envoie un bon coup de coude à Terry ou qu'Aurier balaye Costa pour l'ensemble de son oeuvre, la notion de match de préparation est bien loin et la compétition plus que proche. Par certains aspects, Paris a joué son premier match officiel de la saison contre les Blues.

Paris retrouve ses constructeurs

Le match contre la Fiorentina avait montré un Ibrahimovic au four et au moulin dans la gestion du jeu, le menant et l'accélérant à sa guise avec un certain brio. Face à Chelsea, les tâches ont été un peu mieux réparties et Verratti est venu aider avant que Motta ne le supplée ensuite, le gréviste (repenti ?) se concentrant d'ailleurs bien plus sur les tâches offensives que défensives. Avec deux joueurs pour construire, Ibra décrochant toujours autant, on a trouvé un PSG encore plus dominateur et proche de l'équipe habituelle. Si les occasions sont encore un peu moins nombreuses qu'en temps normal, le physique peinant parfois à suivre, le jeu parisien se rapproche de plus en plus de ce qui fait son essence, avec des passes redoublées dans une construction parfois lente. Parmi les aides aux constructeurs, on notera d'ailleurs qu'un Stambouli n'a jamais tenté de surjouer et s'est surtout appliqué à jouer simple avec Verratti, là où un Rabiot a parfois tenté l'impossible plutôt que de laisser faire Motta. 

Augustin confirme, Lucas s'affirme

La logique des derniers matches ne s'est pas entièrement confirmée dans le secteur offensif. Si Zlatan est déjà bien affûté (un but en puissance, une mandale à un adversaire et une embrouille alors qu'il est en tort), on a vu un Lucas soudainement bien plus tranchant qu'il ne l'avait été jusque là, bien qu'il ait une nouvelle fois été aligné sur le côté gauche. En quatre jours à peine, l'ailier brésilien a délaissé le joueur sans vie vu contre la Fiorentina pour un joueur affûté et redoutable balle au pied, ses percées créant le plus grand trouble dans la défense adverse. Il ne lui aura manqué qu'un but, Begovic repoussant deux de ses plus belles actions du bout des doigts.
Remarquable et remarqué contre la Fiorentina, Jean-Kevin Augustin a encore fait une très bonne prestation. Ses contrôles sont excellents tandis que ses feintes déstabilisent très fortement ses adversaires directs. Son explosivité combinée à son sens du contrepied a encore fait des ravages et il confirme qu'il est la bonne pioche de la préparation. Contre les Blues, l'attaquant de 18 ans s'est tout de même payé Terry sur le premier but et Ivanovic quelques minutes plus tard, deux références défensives ! Il faut d'ailleurs remarquer la bonne complémentarité du trio offensif avec Zlatan qui décroche et construit, Lucas qui apporte de la vitesse et balaye les côtés et Augustin qui rôde devant et tente d'utiliser sa qualité sur les premiers appuis pour faire la différence dans une zone où les espaces sont plus rares.

Tous les joueurs ont joué

Laurent Blanc a fait jouer pratiquement tout son effectif puisque même les Sud-Américains rentrés en début de semaine ont joué au moins une demi-heure. De façon assez surprenante, c'est même le dernier arrivé, David Luiz, qui a été le seul titulaire et son duel avec Diego Costa l'a vite remis dans le bain, le buffle londonien étant d'humeur à frotter comme un sprinter du Tour de France abordant les Champs-Elysées. Pour le reste, Blanc a assuré du temps de jeu de façon importante à tout le monde, Verratti ou Motta jouant par exemple leurs 45 premières minutes de la prépartion. Par ailleurs, et alors qu'on pouvait craindre leur disparition, les jeunes sont tous entrés pour les dernières minutes. On a donc revu le jeune Cristopher Nkunku, l'autre grand gagnant de la préparation avec Augustin, et il s'est mis en évidence d'une belle frappe, lui qui est pourtant un joueur très collectif.

Aurier s'impose dans l'axe

Alors que sa fin de saison lui avait permis de faire son trou côté droit, Serge Aurier en est à son quatrième match consécutif en défense centrale dans cette préparation et il semblerait qu'il s'y sente de plus en plus à l'aise. Associé à Kimpembe lors des premiers matches pour une réussite malgré tout teintée d'erreurs de placement, Aurier a parfaitement su profiter du retour de David Luiz, un partenaire bien plus expérimenté et de meilleure qualité. Moins obligé de dépanner, il s'est même permis de se mêler de la construction du jeu avec un certain talent, son profil de latéral offensif offrant une vraie diversité dans la relance, notamment quand il n'a pas hésité à pousser ses actions balle au pied pour attirer les joueurs et offrir de l'espace à ses partenaires. L'Ivoirien en a même parfois un peu fait un peu trop dans ce registre mais, pour autant, il semble bien s'installer comme le quatrième défenseur central de l'effectif, au moins à court terme.