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Que retenir de Toulouse/PSG (2-0) ?

Publié le samedi 24 septembre 2016 à 21:05 par Philippe Goguet
Après deux victoires consécutives, le PSG a rechuté du côté du Toulouse FC de façon aussi inattendue qu'incompréhensible. Et à l'issue d'une rencontre vraiment mal gérée, que faut-il retenir ?

Presque la même équipe qu'à Caen, pour un résultat tout autre :

D'une semaine à l'autre, les matches du PSG se ressemblent autant qu'ils s'opposent. Ainsi, on a vu à Toulouse (0-2) pratiquement la même équipe qu'à Caen la semaine passée (6-0). Les différences étaient les présences de Thiago Silva et Serge Aurier en lieu et place de Kimpembe et Meunier. Paradoxalement, avec en plus deux joueurs considérés comme des titulaires à leur poste, le PSG a pourtant fait beaucoup moins bien. Le scénario du match, l'adversaire ou encore la nouvelle baisse du réalisme ont en revanche offert une conclusion tout à fait différente de la rencontre, confirmant ainsi l'irrégularité parisienne du moment.

Mais, encore une fois, il faut noter le peu de choix dont dispose actuellement Unai Emery. La fameuse concurrence sur laquelle il compte jouer est forcément à mettre en parallèle avec la minceur de l'effectif. Face au casse-tête imposé par Dupraz, les seules réponses disponibles sur le banc de touche se nommaient Thiago Motta, Pastore, Jesé ou encore Augustin. A l'heure actuelle, tous sont loin de leur meilleur niveau, particulièrement au niveau physique, et la composition parisienne ressemble plus à une suite de choix par défaut qu'autre chose.

Les difficultés sur attaques placées se confirment :

Le PSG l'a déjà montré à quelques reprises cette saison : il a du mal à attaquer face à des blocs renforcés. Forcément, Pascal Dupraz l'a bien vu et n'a pas hésité à aligner une équipe très défensive pour une rencontre pourtant jouée à domicile : 

Face à ce bloc particulièrement renforcé, que ce soit en défense ou sur les côtés, le PSG n'a pratiquement jamais su faire la différence et on peut compter les occasions parisiennes sur les doigts d'une main. L'équipe parisienne a affiché une possession de balle de 65% mais l'utilisation du ballon a encore été très problématique. Les circuits de construction ne sont actuellement pas maîtrisés et, pire que tout, le déchet technique individuel des Parisiens a été beaucoup trop important pour laisser la moindre chance de réussite dans une telle entreprise. 

En réalité, la seule action à sauver du match est celle ci-dessous et combine à peu près tout ce dont le PSG a manqué hier soir : un changement d'aile afin de faire bouger le bloc toulousain, Thiago Silva qui joue relativement vite vers l'avant, une combinaison aussi fluide que propre techniquement des joueurs censés construire et, finalement, une mise en position parfaite de l'arrière latéral. Il ne restait plus qu'à conclure mais, de nouveau, Cavani a pêché dans le dernier geste.

Une prudence néfaste de la base arrière ?

Si les milieux du PSG n'ont pas vraiment été à la fête, perdus dans l'étau toulousain au milieu du terrain, il faut également noter le manque de prises d'initative de la partie arrière de l'équipe. Le PSG a pourtant deux bons voire très bons relanceurs avec Thiago Silva et Marquinhos mais les deux hommes se complaisent totalement dans leur confort hérité de l'ère Blanc. Car si Paris n'hésitait pas à s'éparpiller sur le terrain sous les ordres de l'entraîneur parisien, notamment car il bénéficiait d'un point d'appui hors-normes tant au niveau du gabarit que de la technique avec Zlatan Ibrahimovic, cette ère est révolue et Paris souffre aujourd'hui de voir ses attaquants être isolés du reste de l'attaque. Krychowiak rejoint d'ailleurs le clan de ces joueurs qui ne veulent prendre aucun risque dans leurs relances et déchargent 100% de la construction sur les milieux de terrain devant eux. 

Or, avec trois joueurs qui restent bas sur le terrain et deux milieux chargés d'enclencher des actions nommés Rabiot et Matuidi, créer des situations ou même amener la balle devant le but adverse devient tout de suite beaucoup plus compliqué. Aucun des deux n'a le sens de l'organisation et du décalage de Pastore ou Verratti et les responsabilités rebondissent en cascade : les milieux relayeurs assurent la première relance à la place de la base axiale, les milieux offensifs se retrouvent à jouer les relayeurs et la balle n'arrive finalement pratiquement jamais jusqu'à l'avant-centre, désespérément isolé.

Paris s'est délité moralement après l'ouverture du score :

Le PSG a globalement coulé dans le jeu du côté de Toulouse, notamment après l'ouverture du score, et les joueurs parisiens ont voulu retenir après le match une première mi-temps pourtant pas très glorieuse mais, outre les énormes lacunes techniques constatées durant toute la partie, c'est surtout l'absence totale de réaction suite au penalty toulousain qui a choqué. Alors que le PSG n'est pourtant pas du genre à renoncer quand il est en infériorité numérique, l'équipe s'est cette fois complètement effondrée. La seule réaction d'orgueil a pratiquement été celle de Thiago Motta quand le Toulousain Sylla a voulu gagner du temps, l'Italien frôlant l'expulsion. Pour le reste, aucun mordant, aucun joueur capable de sonner la révolte et, à l'image de Motta, Paris a sombré dans l'énervement plutôt que dans la combativité.

Si Paris avait sombré à Monaco, il avait en revanche montré un certain panache en milieu de seconde période et était revenu de 2-0 à 2-1, frôlant même le 2-2 avant que le but du break ne clôture le match (3-1). Hier, la partie a semblé finie dès le premier coup du sort venu. Et si le PSG a échoué techniquement, c'est la première fois qu'il montre réellement de grosses lacunes au niveau mental.

Le PSG s'est tiré une balle dans le pied tout seul :

Si le PSG a globalement loupé son match offensivement, certes bien gêné par des Toulousains en place et nombreux à défendre, il a malgré tout perdu uniquement en raison de ses erreurs individuelles. Les buts des joueurs de Pascal Dupraz sont directement liés à des erreurs grossières des Parisiens. Aurier concède un penalty largement évitable et offre l'ouverture du score à Toulouse tandis que Thiago Motta donne un ballon en or à Durmaz. Pour le reste, les occasions toulousaines viennent d'une absence de marquage sur coup de pied arrêté ou de pertes de balles des Parisiens. Défensivement, le PSG n'a que très peu été en danger et, si sa structure offensive est à revoir, son organisation défensive n'a finalement pas grand chose à se reprocher. On peut seulement lui reprocher quelques manques dans la récupération du ballon après l'ouverture du score mais cela rejoint plus l'apathie générale évoquée ci-dessus qu'un réel problème défensif.

Vers un PSG à deux visages ?

Pour conclure sur ce Toulouse/PSG, il faut bien évidemment mettre en avant l'immense écart qu'il y a d'un match à l'autre de Paris. En une semaine, on a vu face à Caen, Dijon et Toulouse les deux visages du PSG actuel. Contre une équipe caennaise qui avait fait le choix de ne pas jouer de façon trop défensive, le PSG a su se mettre en place et littéralement essorer son adversaire. Dès que les Parisiens ont des espaces, ils deviennent une machine assez redoutable comme l'ont prouvé les matches face à Lyon ou Arsenal, très positifs dans le jeu.

Face à Dijon, malgré la gestion de la rencontre grâce à un écart vite acquis, on avait déjà revu quelques prémices de ses difficultés face à des blocs compacts qui attendent Paris, rappelant d'ailleurs le PSG/Saint-Etienne d'il y a 2 semaines. A Toulouse, c'est le même souci qui s'est posé pour le PSG face à un dispositif très défensif et, encore une fois, Paris n'a pas su résoudre ce problème. Bien évidemment, les absences de certains joueurs clés sont très pénalisantes d'un point de vue offensif mais la saison du PSG ne pourra décoller que lorsque l'équipe parviendra à gérer ces soucis face à un problème qui va forcément se reposer à l'avenir. 


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