Le PSG se rend à Lille amputé de quelques joueurs mais également avec quelques doutes, notamment concernant son animation offensive et les joueurs qui vont la composer.
Toujours les mêmes doutes en défense et au milieu
De semaine en semaine, les compositions du PSG évoluent de façon raisonnable et la concurrence concerne plus ou moins de postes selon les performances du moment. Peu glorieux contre Marseille, les titulaires parisiens ont forcément ouvert la porte à leurs remplaçants. Bien évidemment, il y a ceux qui l'ont fait de façon involontaire, à l'image de Serge Aurier qui a été mis au repos pour ce match à Lille et laissera donc la place à Thomas Meunier côté droit. En défense, vu la suspension de Kimpembe dans l'axe, il ne reste donc que la question de l'arrière gauche à régler, Maxwell et Kurzawa étant en balance comme toutes les semaines. Pour l'instant, la logique d'Emery concernant les deux joueurs paraît encore un peu floue et le choisi du jour aura tout intérêt à être performant.
Au milieu, la donne est la même avec 5 candidats pour 3 postes seulement. Très attendu, le trio Rabiot/Motta/Verratti n'a pas donné satisfaction contre l'OM et au moins deux des trois sont logiquement remis en cause, Verratti semblant encore un peu éloigné d'une réelle mise en concurrence vu son profil à part dans l'effectif. Sa sortie du terrain a été explosive face à l'OM mais Emery n'a même pas évoqué l'épisode quand il a parlé du joueur à la veille du match, appuyant plutôt sur la question du physique.
Concernant Motta et Rabiot, on sera moins affirmatif et Matuidi ou Krychowiak pourraient bien être relancés à l'occasion de ce déplacement. Le relayeur gaucher a signé une bonne entrée face à Marseille tandis que le Polonais joue principalement les rencontres à l'extérieur depuis quelques temps. Alors qu'il pourrait bien servir sur le terrain de Bâle dans une petite semaine où Paris a de bonnes chances de souffrir, lui redonner du temps de jeu pourrait bien devenir une priorité du moment.
L'heure de Jesé ?
Mais plus qu'au milieu, c'est surtout du côté de l'attaque que des changements sont plutôt espérés, voire même carrément attendus chez les supporters parisiens. Depuis plusieurs semaines, Emery aligne à chaque rencontre le même trio constitué de Lucas et Di Maria en soutien de Cavani. Si la présence de l'Uruguayen n'est pas vraiment contestée vu l'absence de remplaçants crédible, ou au moins proche de son niveau, c'est de moins en moins le cas concernant Lucas et surtout Di Maria. Le Brésilien a pour lui le fait de marquer de temps à autre mais l'Argentin a semblé toucher le fond face à Marseille, en témoignent les sifflets à sa sortie.
Surtout, la concurrence est enfin apparue lors des derniers matches. Lors de ceux-ci, Jesé et Ben Arfa ont réussi à apporter des choses quand ils sont entrés en jeu, tout particulièrement l'Espagnol qui s'est montré saignant à la fois contre Bâle et Marseille. Sur le flanc gauche, il a même vite changé l'animation du couloir avec ses courses, sa vitesse et ses appels dans l'espace, un profil très éloigné de celui de Di Maria mais qui a semblé bien plus dangereux pour les adversaires vu la forme du moment d'El Fideo.
Si Emery n'a pas voulu condamner tout de suite l'Argentin, il paraît tout de même plus que jamais sur la sellette vu ses derniers matches et ceux de ses concurrents. Car si Jesé a marqué des points, Ben Arfa est aussi dans une toute autre spirale depuis quelques semaines. Le Français s'est mis au travail et a probablement réussi contre l'OM ses 10 meilleures minutes sous le maillot parisien. Cela reste toutefois peu et, surtout, le coach l'a identifié dernièrement comme la doublure de Lucas, pas celle de Di Maria.
La folle thèse du changement de système
Il reste toutefois une dernière possibilité qui permettrait de voir Hatem Ben Arfa dans le onze de départ, celle consistant à abandonner le 4-3-3 utilisé depuis plusieurs semaines pour repasser au 4-2-3-1 vu par moments. Le week-end dernier, à l'entrée de Ben Arfa, le PSG avait justement changé de système pour incorporer le gaucher dans un rôle axial, Jesé l'accompagnant sur la gauche et Lucas sur la droite. Certes, les circonstances étaient particulières et justifiaient ce système très offensif puisque Paris devait marquer mais le retour annoncé de Pastore va également dans le sens d'un passage au 4-2-3-1, le PSG ayant d'ailleurs sorti un de ses tous meilleurs matches de l'ère Emery dans ce dispositif face à l'OL avec l'Argentin en n°10.
Autre avantage à passer dans un système pareil, il permettrait d'ouvrir la concurrence en attaque en rajoutant un des candidats du moment. Ce serait plutôt Ben Arfa que Jesé qui serait concerné, Emery ne semblant pas encore prêt à aligner des équipes vraiment offensives à l'extérieur. Dans ce système, Di Maria apparaît aussi plus adapté que Jesé et cela permettrait aussi de continuer à donner du crédit à l'Argentin tout en lui apportant des partenaires proches de lui dans le jeu, un problème qui est apparu contre Marseille.
Bien évidemment, le souci reste le fait de devoir enlever un des trois milieux, un secteur bien fourni avec plusieurs titulaires en puissance qui n'ont pas forcément mérité d'aller sur le banc. Magie du football, ce système à deux joueurs devant la défense fait même apparaître Krychowiak, l'actuel plus mal loti, comme le plus grand bénéficiaire de l'affaire étant donné qu'il est celui qui connaît le mieux ce système. Et avec un milieu travailleur de moins, la tâche défensive des deux autres augmente logiquement, le domaine dans lequel le joueur brille le plus, soit un argument en plus en sa faveur.
Comme à chaque match, Emery va devoir trancher de façon efficace. Mais les raisons de se réjouir existent pour lui dans ces choix car ils signifient que la concurrence qu'il a tant demandée commence à réellement prendre forme.
L'équipe possible en 4-3-3 : Areola - Meunier, Marquinhos, Thiago Silva, Kurzawa - Verratti, Motta, Matuidi - Lucas, Cavani, Di Maria (ou Jesé)
L'équipe possible en 4-2-3-1 : Areola - Meunier, Marquinhos, Thiago Silva, Kurzawa - Verratti, Krychowiak (ou Matuidi) - Lucas, Ben Arfa, Di Maria - Cavani
