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Quel PSG à Manchester City ?

Publié le mardi 12 avril 2016 à 1:37 par Philippe Goguet
Le PSG se déplace à Manchester City en quart de finale retour de la Ligue des Champions avec l'obligation de gagner ou de faire un nul avec des buts après l'aller (2-2). Et la composition d'équipe a tout d'un sacré casse-tête pour Blanc.

Jusqu'il y a peu, la composition d'équipe du PSG pour ce quart de finale retour de Champions League à Manchester City paraissait évidente, ou presque, et la seule inconnue semblait être la présence éventuelle de Verratti. Sans l'Italien, il était attendu que Di Maria complète le milieu aux côtés de Motta et Rabiot tandis que Lucas, Cavani et Ibrahimovic devaient former l'attaque. Aujourd'hui, tout semble beaucoup moins simple, et pas qu'en raison de l'état de santé de Verratti. 

Verratti out, Pastore in ?

Avec aucun entraînement collectif dans les jambes, une séance de veille de match qu'il n'a même pas bouclée et aucun match depuis 55 jours, il paraît plus qu'illusoire d'imaginer Marco Verratti débuter la rencontre et sa simple présence sur la feuille de match est même assez dure à envisager. Le (mauvais) scénario vu avant Chelsea/PSG se répète : joueur blessé, pas préparé, suspense entretenu avec l'aide de la presse et forfait annoncé le jour du match en fin d'après-midi. Laurent Blanc a évoqué un miracle dans la nuit avant le match pour que le milieu de terrain soit là et c'est exactement ça. A oublier donc, les miracles médicaux ayant plus souvent lieu à Barcelone qu'au PSG.

En revanche, un autre miraculé de l'infirmerie a fait son retour à l'entraînement, Javier Pastore. Celui qu'on n'attendait plus a même fait toute la séance de veille de match sans aucune gêne et, dans ce milieu dépourvu de Matuidi et Verratti, il apparaît logiquement comme une solution crédible pour permettre à Blanc de garder son 4-3-3. Avec Rabiot à gauche, Motta devant la défense et Pastore en relayeur droit, le milieu parisien a tout de suite de l'allure, à la fois complet, offensif et équilibré entre gauchers et droitiers.

Mais bon nombre d'éléments vont contre cette éventuelle titularisation. La forme du joueur tout d'abord, dont le dernier match remonte à près d'un mois, le 13 mars dernier à Troyes (9-0). Et le Parisien était alors déjà en phase de reprise. Avant PSG/Chelsea, il y a quelques semaines, Blanc insistait justement sur le besoin d'être en forme pour jouer un match de Ligue des Champions. Or, Pastore ne l'est pas, de toute évidence. Lié à l'idée de forme du joueur, il y a aussi le fait que Pastore va devoir afficher un gros volume s'il évolue dans un rôle de relayeur au sein du 4-3-3 du coach parisien. Et demander du volume à un joueur à court de rythme est une aberration physique.

La folle thèse de la défense à trois

Dans ces conditions, cela fait beaucoup d'éléments contre la titularisation de l'Argentin mais l'idée de l'évident 4-3-3 avec Di Maria au milieu a encore connu deux éléments qui ne s'inscrivent pas dans cette logique. Il y a tout d'abord l'idée d'une défense à trois qui est apparue, avec un trio Marquinhos/Silva/Aurier derrière. Les couloirs seraient confiés à Van der Wiel et Maxwell, les trois de devant resteraient plus ou moins les mêmes et cela permettait surtout à Blanc de garder un coeur du jeu Rabiot et Motta, sans faire redescendre trop bas sur le terrain Di Maria. L'hypothèse a du sens, notamment parce qu'elle permettrait à Blanc de garder deux cartouches offensives sur le banc : Lucas ou Cavani et Pastore. 

Quand il a été interrogé sur cette possible défense avec trois joueurs axiaux, le coach parisien a vaguement grogné mais pas vraiment répondu et a vite changé de sujet. C'est une habitude chez un entraîneur qui choisit souvent lui-même ses thèmes de par ses réponses et il est dur d'en déduire quelque chose. Si les paroles du technicien parisien restent dures à décrypter, les faits le sont un peu plus et la défense en trois n'a pas été testée au cours de la dernière mise en place tactique. Lors de cette même mise en place, bien plus proche du 4-3-3, on a aussi retrouvé Di Maria parmi le trio des attaquants et pas au milieu du terrain, tandis que Cavani était du côté des remplaçants. 

Marquer, l'idée directrice de Blanc ?

Mais plutôt que de surinterpréter les mots ou les entraînements d'un entraîneur qui se sait épié et en joue très régulièrement, il faut tout simplement se demander ce que doit faire le PSG pour se qualifier : gagner, et surtout marquer. Blanc étant un coach d'un conservatisme assez prononcé, il y a finalement très peu de chances qu'il déroge à son 4-3-3 avec lequel il a bâti l'intégralité de sa carrière au PSG et qu'il a très vite mis en place après son arrivée, sacrifiant le 4-4-2 d'Ancelotti en moins d'un mois de compétition. Sacrifier le 4-3-3 serait se renier et le coach parisien n'est pas vraiment dans cet état d'esprit, lui qui peut se targuer de n'avoir perdu aucun cadre au cours de son mandat en raison de la stabilité de ses choix. Pour ce match à City, il paraît donc logique que Di Maria débute comme relayeur gauche et que le trio Cavani/Ibrahimovic/Lucas soit aligné devant. Une équipe qui représente à la fois une vraie menace offensive, un système maîtrisé par tous et une continuité à tous les niveaux.

Et les hypothèses ci-dessus imaginant Pastore titulaire ou le PSG avec une défense à trois ne semblent pas être celles d'un onze de départ mais bel et bien les plans B dont va disposer l'entraîneur parisien. Si Paris doit revenir au score, la cartouche sur le banc s'appellera Pastore, capable de remplacer n'importe lequel des joueurs du milieu ou de l'attaque. L'Argentin n'est pas une solution pour débuter de par ses limites physiques mais représente en revanche un vrai joker sur un banc dépeuplé. Et si Paris doit défendre pour tenir en fin de match, une défense à 5 peut aussi être une solution, notamment pour des prises à deux sur des ailiers de Manchester dont la qualité n'est plus à prouver.

Si rien ne passe, Blanc pourra au moins dire qu'il a tenté et n'a pas subi, un reproche qui lui est souvent fait. Mais quand on veut accéder au dernier carré européen, il est recommandé d'écrire le scénario d'un match plutôt que de le subir. Dans le cas contraire, l'échec de Stamford Bridge en 2014 (2-0) remontera vite à la surface et la preuve de la progression n'existera pas, puisqu'il n'y en aura pas.

L'équipe probable contre Manchester City : Trapp - Aurier, Marquinhos, Thiago Silva ©, Maxwell - Rabiot, Motta, Di Maria - Lucas, Ibrahimovic, Cavani.


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