Quel PSG face à Arsenal ?

Paris fort dépourvu

Il y a une semaine à peine, pratiquement innocent, le PSG s'inquiétait de l'état de santé d'un Edinson Cavani qui venait d'être titularisé au Chili avec sa sélection natioanle alors qu'il revenait à peine de blessure. Quelques jours ont passé et l'Uruguayen est aujourd'hui pratiquement considéré comme un joueur en pleine forme au PSG. Entre temps, Paris a accumulé les tuiles de tous types, notamment une particulièrement improbable, et se présente pour son déplacement le plus difficile de la première partie de saison en étant fortement handicapé. 

En défense, les deux latéraux titulaires ont par exemple dû déposer les armes. Comme à l'aller, Kurzawa est forfait sur blessure et va donc laisser sa place à Maxwell tandis que Serge Aurier a encore une fois réussi à entrer dans la rubrique des faits divers, certes sans l'avoir particulièrement cherché (pour une fois). Après un match contre Bâle qu'il avait illuminé avec un but et une passe décisive, Thomas Meunier va donc pouvoir se mesurer à un adversaire de standing supérieur. Et avec un Alexis Sanchez qui lui sera probablement opposé dans son couloir, il va passer en même temps un très gros test d'un point de vue défensif.

Ce n'est toutefois pas le seul à être évalué puisque la charnière Thiago Silva/Marquinhos, réellement installée depuis cet été, aura elle aussi fort à faire face à une équipe d'Arsenal connue pour être offensive. A l'aller, les deux Brésiliens avaient dominé l'attaque anglaise, ne s'inclinant qu'à une seule reprise. S'ils signent un match aussi complet au retour, Paris aura déjà fait une bonne partie du chemin. La première manche avait également été marquée par les réels débuts d'Alphonse Areola dans les buts du PSG. Touché depuis quelques semaines, il devrait faire son retour et doit faire mieux qu'à Bâle, son dernier match disputé où il n'est pas exempt de tous reproches sur le lob encaissé.

La tentation Krychowiak

Au milieu de ces nombreux joueurs incertains ou blessés, le milieu de terrain se place pratiquement comme le seul secteur à se présenter avec ses joueurs habituels. Rabiot est certes une valeur montante mais Emery n'avait pas hésité à l'envoyer sur le banc à Bâle. Pour Pastore, entre ses rechutes incessantes et sa dernière entrée, on ne saurait même plus dire s'il compte parmi les milieux ou parmi les attaquants dans l'esprit du coach parisien. Il reste donc le cas de Krychowiak, un joueur qui semble sorti de la rotation mais dont la présence avait été très importante lors du match aller.

Comme Areola, le Polonais avait été titularisé pour la première fois à cette occasion et il avait rendu une solide copie, tout particulièrement dans le domaine défensif. Arsenal est une équipe rare au niveau européen puisqu'elle s'appuie sur un des derniers numéros 10 à très forte influence en la personne de Mesut Özil. Au Parc, Krychowiak lui avait réservé un traitement de choc en ne le ménageant pas et l'Allemand n'avait jamais eu son influence habituelle dans le jeu. Or, personne d'autre que le Polonais n'a au PSG ce profil de spécialiste de la récupération capable de mettre de l'impact sur les joueurs adverses, quitte à devoir perdre dans le contrôle du ballon.

C'est justement en s'appuyant sur sa qualité dans le jeu que Thiago Motta a regagné sa place depuis quelques semaines, profitant des faiblesses de l'ancien Sévillan sur les attaques placées, mais Emery reste un entraîneur qui s'adapte aux points forts de l'adversaire comme l'aller l'avait montré avec deux choix forts (Matuidi ailier gauche pour bloquer les montées de Bellerin et Krychowiak pour réduire l'influence d'Özil). Alors que le Basque a insisté sur le fait qu'Arsenal était meilleur à domicile, qu'il pouvait s'appuyer sur ce qui avait marché à l'aller et que la rencontre allait avoir une grosse intensité, la possibilité de voir Krychowiak être soudainement titularisé ne peut pas être négligée.

Di Maria, incertain physiquement et dans le placement ?

Et si Emery a un choix tactique à faire au milieu du terrain, il en a peut-être également à faire du côté de l'attaque vu qu'Arsenal a, comme le PSG, perdu son latéral droit titulaire entre les deux matches. Le redoutable Bellerin est absent côté droit et c'est le très limité Carl Jenkinson qui le remplace. La tentation de mettre son joueur offensif le plus déstabilisant peut exister dans la tête d'Unai Emery, à savoir Angel Di Maria, mais le coach a plutôt insisté dernièrement avec des ailiers en faux pied. Même suite à la sortie d'El Fideo contre Nantes, c'est le gaucher Ben Arfa qui est entré côté droit tandis que le droitier Lucas est resté sur le côté opposé. Bien évidemment, l'état douteux de l'Argentin remet également en cause la possibilité de pouvoir l'aligner et Emery pourrait donc se retrouver à titulariser Ben Arfa ou Jesé, soit deux joueurs qu'il n'a même pas osé aligner face à Nantes il y a quelques jours.

Là encore, la question de l'épaisseur réelle de l'effectif parisien resurgit et, face à l'offensif latéral gauche qu'est Nacho Monreal, celui des deux qui sera (éventuellement) choisi va pouvoir montrer qu'il est prêt physiquement quand l'Espagnol commencera à multiplier les montées sur son aile... La thèse d'une inversion des deux ailiers pourrait dès lors de nouveau se justifier avec le passage de Lucas à droite, le Brésilien étant globalement en bien meilleure forme que ses deux concurrents et surtout bien plus habitué à défendre. A défaut d'être réellement séduisantes, quelques options existent pour Unai Emery et les ailiers devront servir un Edinson Cavani que son entraîneur espère probablement bien moins maladroit qu'à l'aller. Un peu plus de deux mois plus tard, il a l'occasion de faire constater qu'il est sur la bonne voie mais aussi de se faire pardonner de ses grandes vendanges qui contraignent pratiquement aujourd'hui le PSG à gagner à Londres pour espérer la première place du groupe.

Une équipe possible : Areola - Meunier, Marquinhos, Thiago Silva, Maxwell - Verratti, Krychowiak ou Motta, Matuidi - Di Maria (ou Ben Arfa), Cavani, Lucas.