Si les journaux s’accordent sur la composition annoncée, on a malgré tout quelques doutes en attaque, notamment pour des questions d'équilibre.
En défense, les choix sont soit restreints soit évidents. Dans les buts, Sirigu est intouchable même s’il n’est pas décisif et la charnière centrale ne risque pas d’être perturbée par la concurrence de Camara. Sur les côtés, vu l’enchaînement des matches, aligner les titulaires Maxwell et Van der Wiel paraît logique car cela permettrait de les faire souffler à Toulouse pour les titulariser en pleine forme contre le Barça. Attention toutefois à un élément, le Téfécé joue en 3-5-2 et Blanc pourrait être tenté de mettre ses deux meilleurs latéraux contre l’équipe qui va le plus utiliser ses couloirs plutôt que ce soir.
Au milieu, Verratti est suspendu et Motta est intouchable devant la défense, Cabaye n’ayant pas donné satisfaction à ce poste contre Evian. Ce dernier devrait par contre être titulaire un cran plus haut, avec Matuidi. Les deux joueurs ont plu défensivement à Blanc contre Lyon et ils ont besoin de jouer pour retrouver du rythme.
Reste alors le problème de l’attaque, et notamment la place de Pastore. Bien qu’il vienne d’enchaîner deux entrées en jeu moyennes (voire honteuse pour celle d’Amsterdam), on voit mal Blanc se passer de lui, le seul joueur capable de lier milieu et attaque en l’absence de Zlatan. Partons donc du principe qu’il sera titulaire. Cavani étant la seule pointe, il sera forcément dans le 11. Il reste donc un seul poste à pourvoir entre Lavezzi et Lucas. Lavezzi, annoncé titulaire par la presse, a pour lui un bon match face à Lyon, dans un style qui a fait du bien au PSG. Sauf qu’il joue à gauche.
Et c’est bien là tout le problème du PSG aujourd’hui. Avec Lavezzi à gauche, cela signifie que Pastore va théoriquement jouer à droite. En pratique, « Javié » va jouer dans l’axe et se replacer de temps en temps. Sauf qu’un cran plus bas, Cabaye va aussi jouer dans l’axe. Contre Lyon, malgré toute la bonne volonté de Cavani, Aurier s’est déjà retrouvé très isolé sur son aile, Cabaye peinant à aller proposer des solutions sur le côté. Cela fait donc tout le « côté droit » qui est attiré par l’axe et le pauvre Van der Wiel risque de se retrouver très seul.
Une autre solution est donc de titulariser Pastore sur la gauche et Lucas à droite, au détriment de Lavezzi. Si cette idée paraît meilleure en terme d’équilibre, elle nous renvoie aussi au match face à Evian Thonon-Gaillard où ce trio, pratiquement soutenu par les mêmes milieux, avait été aligné et s'était montré particulièrement mauvais. Laurent Blanc peut retenter le coup, les joueurs étant désormais dans le rythme, mais l’absence de toute complémentarité observée ce jour-là fait peur. Et ce n’est pas Lavezzi, entré côté droit, qui avait changé les choses. D’où nos doutes sur le fait que cela soit une solution viable aujourd’hui.
On pourrait également imaginer avoir Pastore parmi les trois joueurs du milieu et un trio Lavezzi/Cavani/Lucas en attaque. Sauf que cela reviendrait à se priver d’un joueur parmi Matuidi ou Cabaye, plus efficaces défensivement que l’artiste argentin. Et à l’heure où le PSG se cherche dans le pressing et l’agressivité, mettre le bel indolent au milieu face à un adversaire qui va jouer chez soi le match de sa saison paraît risqué.
Au final, on peine à trouver une solution idéale, au moins sur le papier, et cela illustre très bien la construction étrange de l’effectif parisien. Pour une fois que le gros problème habituel est réglé (Cavani), d’autres se dessinent, pas forcément plus simples à résoudre.
