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Real Madrid/PSG (3-1), les performances individuelles

Publié le jeudi 15 février 2018 à 2:17 par Iaro
Le PSG s'est incliné 3-1 à Madrid face au Real, craquant sur la fin après avoir tenu bon pendant 80 minutes. Retour sur les performances individuelles des joueurs parisiens, au cas par cas.

Aréola : on attendait le premier gros test du portier formé au club en match à élimination directe en Ligue des Champions, et le bilan est contrasté. Son match a longtemps semblé très réussi avec des arrêts de qualité, une grosse sortie devant Ronaldo à la demi-heure et un jeu au pied de très bonne facture, à l'exception d'une relance au pied du gauche ratée en début de second acte. De même, il a été très rassurant tout du long dans le jeu aérien. En revanche, il n'est pas 100% clair sur les deux derniers buts : sur le 1-2, il repousse dans l'axe alors que Marquinhos semblait bien placé pour dégager (mais son capitaine du soir lui a-t-il donné cette information ?), et il est gêné par le placement et la déviation du même Marquinhos sur le dernier but, sur lequel il n'a pas la main assez ferme. Au global, il a plutôt tenu son rang compte tenu de qu'on pouvait attendre de lui, mais ça n'a pas suffi.

D.Alves : Zidane avait choisi un système axial en 4-3-1-2 qui apparaissait comme une bonne nouvelle pour les latéraux parisiens, et le Brésilien a été moins sollicité que sur les derniers matchs. Il a globalement livré un duel équilibré contre Marcelo, à quelques exceptions comme sur une roulette de son compatriote en début de deuxième période dans les vingts derniers mètres parisiens qui a fait passer un frisson dans les travées du Bernabeu. D'abord assez timide dans ses montées même s'il a été très sollicité dans la construction et la relance dans des zones basses, en seconde période il a témoigné d'une activité supérieure dans la moitié adverse, avec un PSG dominant dans le camp adverse jusqu'à la réorganisation parisienne. Plus en difficulté dans la répétition des efforts en fin de match, Emery a choisi de le maintenir en tant qu'ailier droit jusqu'au bout, au détriment de l'exploitation des espaces qui s'offraient dans la défense madrilène. Rompu à ce type de grands rendez-vous, il a semblé manquer d'influence sur ses coéquipiers, même si son intervention rugueuse sur Marcelo à la 10ème aurait dû montrer la voie en termes de vice et de hargne nécessaires à ce niveau.

Marquinhos : bombardé capitaine, le Brésilien a globalement fait son match, même si on pourra lui reprocher ses interventions un peu malheureuses sur les deux derniers buts des locaux. Appliqué dans la lecture des trajectoires et la gestion de la profondeur, pour autant, il a manqué de caractère et le contraste avec son jeune partenaire de l'axe dans ce domaine s'est fait sentir. Alors que l'arbitrage a encore semblé en défaveur des siens, on l'a très peu vu confronter l'homme en jaune, alors qu'il y avait matière à le faire, et ce n'est qu'un exemple.

Kimpembe : la surprise du onze de départ parisien n'a pas failli à sa mission, en étant présent pour couper les trajectoires importantes et protéger son but. Concentré, il n'a jamais été pris à défaut dans l'axe. En bonus, des interventions saignantes loin de ses bases, et on l'a parfois vu jaillir à 60 mètres de ses buts pour intercepter le cuir. Globalement propre à la relance en dépit d'une ou deux erreurs ça et là, sans conséquence. Sur le but du 1-2, il semble être victime d'une faute de Ronaldo au début de l'action : on ne peut pas lui en vouloir d'avoir voulu continuer l'action mais qui sait ce qui serait advenu de cette fin de match s'il en avait rajouté et obtenu une faute... Il aurait pu ouvrir son compteur but en pros avec le PSG mais un pied madrilène l'en a empêché suite à un corner.

Berchiche : l'Espagnol avait donc bel et bien gagné son duel contre Kurzawa, ainsi que le droit de fouler la pelouse du Bernabeu dans la peau d'un titulaire avec le PSG. Son style peu académique, notamment pour défendre en un contre un, a parfois prêté à sourire mais il est souvenu parvenu à couper l'action adverse en intervenant au bon moment. Un passage compliqué dans le début de seconde mi-temps madrilène, durant laquelle les locaux ont beaucoup travaillé sur son côté alors que la largeur avait peu été exploitée en première mi-temps par les hommes de Zidane. Offensivement, son apport s'est souvent résumé à des appels pour occuper son couloir et son vis-à-vis par la même occasion, libérant ainsi des espaces pour, notamment, Neymar. Il a toutefois été peu servi en position haute même si son total de ballons disputés (85, troisième côté Paris) témoigne d'une implication régulière de l'Espagnol dans la relance parisienne, donc dans des zones plus basses. A son débit, sur le second but, il remet le ballon dans l'axe au départ, de façon un peu malheureuse.

Lo Celso : tout est allé très vite pour le jeune Argentin, de sa première titularisation de la saison le 29 novembre 2017 à sa présence dans le onze de départ de ce huitième de finale de Ligue des Champions 77 jours plus tard. Trop vite ? Force est de constater qu'il a été en grande difficulté à la relance sous la pression et l'intensité du bloc adverse, très dense dans l'axe tout du long, et il a perdu des ballons bêtes et concédé des fautes dommageables, même si finalement sans conséquence. Son calvaire de la première période s'est achevé avec sa faute sur le pénalty du 1-1, certes légère mais symbolique d'une naïveté rédhibitoire à ce niveau, juste avant la mi-temps. Brusqué par le rythme, le cours des évènements lui a coupé la chique pendant toute la deuxième mi-temps, et il est surprenant de ne pas l'avoir vu sortir plus tôt, d'autant qu'il avait écopé d'un carton jaune avant la demi-heure. Remplacé par Draxler à la 84ème minute, qui a traversé ses presque dix minutes de présence sur le terrain comme une ombre.

Verratti : l'Italien, dont on connaît les ambitions, celles-là même qui l'avaient conduites à tenter de forcer son départ l'été dernier, a semblé très ordinaire lors de ce grand rendez-vous européen face à Real Madrid. Du moins en ce qui concerne cette manche aller, pendant laquelle il a peiné à trouver des décalages, au sein d'un PSG qui n'a rien tenté ou presque dans la profondeur, et à peine plus dans la largeur. Tout juste peut-on citer une sublime passe pour Neymar à la limite du hors-jeu lors du premier quart d'heure, mais le bilan est maigre pour un joueur de son standing. Il a eu du mal à mettre les siens dans le bon sens après des conservations de balle de qualité mais qui ont parfois ralenti la circulation en limitant les possibilités de jeu en première intention. Défensivement, la densité de joueurs adverses dans sa zone lui a porté préjudice, en dépit de ses efforts. A lui d'être à son meilleur niveau dans trois semaines pour se mettre à la hauteur de son statut, de l'évènement et d'aider son club à passer ce palier qui lui échappe.

Rabiot : Emery avait finalement souhaité aligner son milieu dans son rôle préférentiel de relayeur, au sein d'un entre-jeu parisien qui a beaucoup permuté, même si les changement de position ont plutôt été observés entre Lo Celso et Verratti. On peut comprendre le choix du staff comme une volonté de profiter de sa qualité de frappe et à la dernière passe dans le dernier tiers du terrain. Choix validé par son but pour l'ouverture du score, situation sur laquelle il est présent au bon endroit au bon moment pour crucifier Navas du droit. C'est encore lui qui frappe sur le bras de Sergio Ramos en seconde période, mais l'arbitre avait oublié ses lunettes. Averti vers l'heure de jeu, il avait auparavant été prépondérant dans les sorties de balle et pour donner du liant aux lignes du milieu et de l'attaque du PSG. Plus en difficulté pour terminer le match, on l'a souvent vu en difficulté sur les transitions défensives, se replaçant trop lentement ou négligeant le marquage, comme sur le dernier but madrilène, sur lequel il oublie Marcelo.

Mbappé : pas vraiment dans son assiette depuis son choc avec Lopes à Lyon, le phénomène parisien a en partie raté son match. S'il a beaucoup proposé, notamment en début de match en long de ligne à droite, sans toujours être servi, il a pêché dans la prise de décision. L'ancien Monégasque a perdu trop de ballons sur des dribbles compliqués et il aurait gagné à simplifier son jeu, au service d'un PSG qui a parfois su créer des brèches béantes dans la défense adverse. S'il a trouvé deux positions de frappe aux extrêmes de la seconde période, sans parvenir à tromper Navas, son bilan est un peu maigre, même si on le retrouve au centre sur l'ouverture du score. Après une grosse heure à droite, il a fini en pointe et le ballon est peu arrivé jusqu'à lui. Comme les autres, il lui reste trois semaines pour se remettre d'aplomb et gommer le handicap subi par les siens de Madrid.

Neymar : deux mois qu'on attendait cette affiche, qui devait servir d'adoubement au nouveau Roi du PSG, on est largement resté sur notre faim à Madrid. Si le Brésilien est vaguement apparu comme le meilleur des trois offensifs parisiens grâce à ses provocations, qui ont usé la défense adverse et permis aux siens de glaner des fautes, il n'a pour autant pas réussi son match. Un peu nerveux dès les débuts, rapidement averti et souvent prompt à râler auprès de l'arbitre, il a beaucoup réclamé, semblant oublier qu'il ne porte plus le maillot du FC Barcelone. Quand même un signe de caractère qui n'a pas trouvé son prolongement dans le jeu, et l'ancien de Santos a trop souvent oublié ses coéquipiers en première période, voulant endosser le rôle du sauveur des siens, sans réussite. Disponible pendant la majeure partie du match, il a en revanche disparu dans les dix dernières minutes parisiennes, précisément quand le bateau a sombré, comme à Munich contre le Bayern en décembre. Le Brésilien peut et doit faire beaucoup mieux, au risque de devoir attendre septembre prochain pour regoûter à la C1. Cela ferait désordre pour un joueur qui s'affiche comme un prétendant au Ballon d'Or et il doit désormais prendre ses responsabilités au service de son collectif.

Cavani : l'Uruguayen a, comme souvent, traversé le match en disputant peu de ballons, mais son implication globale a interpellé alors qu'il est généralement l'un des plus investis parmi les siens. Dans une mauvaise spirale, laissé au repos par le staff la semaine dernière (ou légèrement touché, difficile à dire), il a tellement déçu que le staff a dû se résoudre à le sortir après l'heure de jeu. Entre temps, l'ancien de Naples avait proposé des solutions par des appels de balle soit pas suivis, soit difficiles à lire, et il a rechigné à disputer des duels aériens, ce qui a offert de l'air aux madrilènes derrière. Peu trouvé et peu trouvable, il a quand même fait le bon choix en laissant passer le ballon sur le but de Rabiot, mais c'est trop peu, là encore, pour un joueur de ce standing. Emery l'a sorti au profit de Meunier, entré en tant que latéral droit, Alves montant dans ce couloir. L'expérimentation a tourné court sachant que les deux buts sont passés ou viennent par son côté : très passif pour défendre sur le centreur, sur les deux situations du 1-2 et du 1-3, il n'a rien apporté, pas même sa fraîcheur alors que l'intensité déclinait au moment de son entrée. Ses lacunes défensives ont encore été largement exposées dans la capitale espagnole. 


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