Le PSG s'est imposé 3-0 à Lviv face au Shakhtar Donetsk dans un match aux deux visages, le PSG creusant l'écart avant de gérer. Retour sur les performances individuelles des joueurs.
Trapp : Situation peu évidente pour le portier allemand qui doit justifier son recrutement lors de ces rendez-vous européens, ceux-là mêmes où Sirigu avait épuisé son crédit auprès des décideurs parisiens. Il aura ce soir parfaitement répondu aux attentes, assurant quelques prises de balle aériennes convaincantes et réalisant un arrêt décisif à bout portant sur Alex Teixeira en fin de match.
Aurier : Une faute grossière dès la 2ème minute de jeu faisait craindre que notre sheguey national se laisse emporter par sa fougue pour ce qui était son 1er match de Ligue des Champions. Il n’en a finalement rien été, l’ivoirien impressionnant par son omniprésence, étouffant Taison et Shevchuk au duel, et animant seul son couloir avec brio. Son but vient récompenser une énorme débauche d’énergie qui semble cependant se révéler à double tranchant : côté pile, un tacle décisif devant sa ligne de but en fin de 1ère MT ; côté face, une perte de lucidité dans la phase défensive en fin de match avec quelques placements aléatoires.
Thiago Silva : Grand match du capitaine parisien qui a répondu présent sur les phases de domination parisienne, anticipant avec justesse les passes en profondeur adverse, comme dans les moments plus chauds où il se sera révélé impérial dans sa surface. A noter par ailleurs un commandement efficace de sa ligne de défense dont le parfait alignement prit au piège du hors-jeu l’attaque ukrainienne trois fois durant la 1ère demi-heure.
David Luiz : Un impact énorme dans les duels, des anticipations autoritaires, une volonté de mettre du rythme dans la distribution, et bien sûr une petite faute de concentration sans conséquence sur une passe mal ajustée : du grand et du classique David Luiz ce soir, dont la prestation est couronnée d’un but rocambolesque sur corner qui permit à Paris de faire le break. Son association avec Thiago Silva en est désormais à 769 minutes sans encaisser un but (depuis la 2ème mi-temps à Montpellier l’an dernier), et difficile de ne voir dans ce chiffre que le fruit du hasard ou du talent de son compère de charnière…
Maxwell : Le Brésilien laissera les gros titres à d’autres, et pourtant, son match mériterait d’être visionné « dans toutes les écoles de football » (© Jean-Michel Larqué). Une disponibilité et une justesse technique qui oxygènent le jeu parisien, et un placement, toujours intelligent, qui lui permet de ne jamais être pris à défaut. « C’est le joueur le plus rapide que j’ai entraîné. Et quand je dis rapide, je parle de là où ça compte, dans la tête ». En voyant jouer Maxwell, on jurerait que ces mots de Mourinho pour Cambiasso lui étaient en fait destinés.
Thiago Motta : Beaucoup de classique dans le match de l’Italo-brésilien qui aura régulé à son aise le jeu parisien, l’orientant avec intelligence et avec un déchet somme toute assez limité (90% de passes réussies) vu l’intensité du pressing ukrainien. Mais Motta aura surpris en sortant au pressing très loin de sa position de sentinelle, allant parfois jusqu’à titiller les défenseurs centraux adverses, en alternance avec ses deux acolytes du milieu. On serait curieux de savoir quelle était la teneur des consignes de Laurent Blanc à ce sujet.
Verratti : Si son entame fut entachée de deux ballons perdus en à peine 6 minutes, la suite fut fort heureusement bien meilleure, entre redoublements de passes, feintes de corps, courses effrénées au pressing, récupérations dans les pieds ukrainiens et fautes tactiques. Une utilisation judicieuse de son jeu long pour profiter de l’alignement défaillant de la défense du Shakhtar.
Matuidi : On peine depuis la trêve internationale à retrouver le Matuidi intense et vertical du mois d’août, celui qui proposait plus d’appels vertigineux que de passes latérales. Accusant visiblement le coup physiquement, il fut l’auteur de quelques fautes évitables sur des retours défensifs mal maîtrisés. A retenir toutefois deux contrôles orientés absolument magnifiques qui nous ont laissés aussi incrédules et admiratifs que Guardiola après un quintuplé express de Lewandowski.
Di Maria : Très disponible entre les lignes, l’Argentin n’a pas hésité à se balader sur toute la largeur du terrain et à libérer le couloir droit aux déboulés surpuissants de Serge Aurier. Ses appels tranchants dans la profondeur, létaux face à une défense ukrainienne aussi mal alignée, et sa capacité à remonter le terrain sur une contre-attaque, si nécessaire lorsque son équipe est contrainte de jouer bas, seront deux armes majeures en plus pour le PSG cette saison. A condition bien sûr de mieux finaliser certaines actions où le rosarino semble trop privilégier l’esthétisme à l’efficacité.
Ibrahimovic : Des sentiments partagés en voyant évoluant le géant suédois ce soir. D’un côté, ses dézonages gênent toujours autant ses adversaires, incapables de le contrôler efficacement, et sa disponibilité permet d’ancrer le jeu parisien dans le camp adverse. De l’autre, il semble toujours à la recherche de son coup de rein, celui qui par le passé lui permettait d’effectuer le geste juste au bon moment. Par conséquent, un déchet important dans ses transmissions et ses choix, particulièrement après la pause. Blanc ayant semble-t-il décidé de laisser sur le terrain jusqu’à ce qu’il retrouve l’intégralité de ses sensations, il faut pour le moment se résigner à ce genre de prestations inabouties.
Cavani : L’Uruguayen n’aura pas ménagé sa peine ce soir. Réinventant match après match le poste d’attaquant box-to-box, El Matador aura multiplié les courses offensives – malheureusement peu servies – faisant planer une menace constante sur la défense ukrainienne, tout en revenant suppléer Maxwell dans les moments chauds, se muant même parfois en latéral gauche.
Pastore et Lucas sont entrés à peine dix minutes et se sont seulement signalés sur le troisième but du PSG, avec une belle détermination du Brésilien pour lancer l'action et une passe parfaite de l'Argentin en direction d'Ibrahimovic.
