Le déplacement du PSG en Ukraine pour affronter le Shakhtar Donetsk promet au club parisien d'affronter une opposition d'un bon niveau, aux caractéristiques rares en L1 qui plus est. Et pour Paris, ce test est un bon moyen de se jauger avant le choc face au Real Madrid.
Si la rencontre phare du groupe de Ligue des Champions devrait opposer le PSG au Real Madrid, le match en Ukraine face au Shakhtar Donetsk promet déjà une opposition qui pourrait bien perturber les Parisiens.
Un style de jeu similaire qui peut faire mal
Si les équipes de Ligue 1 ne se battent vraiment pas pour avoir le ballon (parce qu'elles ne savent rien en faire ?), ce n'est sûrement pas le cas du Shakhtar Donetsk et les Ukrainiens dirigés par Mircea Lucescu aiment avoir la possession, quelles que soient les circonstances. A Madrid, même réduit à 10 et alors que le Real enfilait les buts (4-0), le Shakhtar a réussi à tenir le ballon pendant près de 50% du temps. Le week-end dernier, réduits à 10 pendant 75 minutes lors du derby de Donetsk, rebelote, ils ont pris le ballon et joué leur jeu basé sur la construction, sans trembler, pour finalement s'imposer 3-2. Comme l'a annoncé Blanc en conférence de presse à la veille du match, « ils veulent le ballon, le seul problème c'est que nous le voulons aussi. Celui qui ne l'aura pas sera obligé de défendre et c'est peut-être l'équipe qui défendra le mieux qui gagnera.»
L'an dernier, à pareille époque, le PSG avait déjà eu à affronter dans son groupe de Champions League deux équipes dont le jeu repose sur la possession, au moins autant que le PSG. Si Barcelone est un cas particulier de par son niveau, Paris avait également souffert à l'Ajax Amsterdam, une équipe jeune mais aux principes de jeu affirmés. Tant que Paris avait eu le ballon, le match avait tourné en sa faveur mais les Hollandais avaient su faire souffrir le PSG durant ses périodes sans la balle, même au Parc des Princes. Cette situation pourrait donc se reproduire et Laurent Blanc avait estimé il y a peu que son équipe avait encore des lacunes à la récupération. Face à une équipe ukraino-brésilienne tout sauf maladroite dans la construction, il va avoir une réelle opportunité de le vérifier.
Du talent pour mettre à l'épreuve la défense
Guirassi, Pujol, Bakar, Martial, Crivelli, Rosenberg, Kyei, Salibur et Bammou : ceci est la liste des avant-centres que le PSG a affronté cette saison et, à l'exception du crack monégasque parti en Angleterre, on ne peut pas dire que les noms fassent rêver ni même trembler. On pourrait y rajouter Lacazette, croisé lors du Trophée des Champions, mais le Lyonnais souffrait alors du dos. Dans tous les cas, cela montre bien à quel point le PSG a peu eu l'opportunité de se jauger pour le moment, particulièrement en défense, l'attaque étant régulièrement testée par les bus adverses qui viennent se garer.
Avec son attaque d'internationaux brésiliens, le Shakhtar possède une panoplie offensive tout à fait à même de mettre en difficulté la défense du PSG. Sur les ailes, avec Marlos à droite et Taison à gauche, les Ukrainiens ont des joueurs techniques capables de déborder et les deux latéraux vont avoir des duels à gérer, une situation pas si courante en L1 où le un contre un est rare. Si Maxwell est un habitué, ce sera la première en Ligue des Champions pour Aurier et l'occasion pour lui de se frotter au plus haut niveau européen, une bonne introduction avant de défier le Real Madrid dans trois semaines. Et si Marlos ou Taison étaient dans un mauvais jour, Lucescu a encore sur son banc deux belles cartouches avec Bernard et Dentinho, deux autres ailiers brésiliens.
Intéressant également, l'axe central constitué de Thiago Silva et David Luiz, encore invaincu cette saison, va devoir gérer le duo constitué de Gladkyi et Alex Teixeira. Si le premier est un brave pivot aux capacités limitées, le second est en revanche un footballeur d'une toute autre trempe, un attaquant moderne doué techniquement, rapide et adroit face au but. Capable de jouer en soutien ou en pointe, sa capacité à jouer entre les lignes fait souvent mal aux adversaires et il est actuellement en pleine réussite. Alex Teixeira va ainsi se retrouver dans la zone entre Motta et la défense centrale et le triangle parisien va subir un réel test d'aptitude face au Brésilien, probablement le prochain joueur du Shakhtar Donetsk à rejoindre l'Europe de l'Ouest contre un gros chèque.
Entre la bataille collective pour la possession de balle et les défis individuels qui vont se présenter face à eux, les Parisiens sont donc probablement face à leur plus gros test depuis le début de la saison. Pour autant, avant d'affronter le Real Madrid, cette étape intermédiaire doit déjà permettre de mesurer la valeur du onze parisien. Si le PSG gagne, il aura déjà un pied en huitième de finale et pourra aborder le Real Madrid de façon sereine. Dans le cas contraire, il s'offrira alors face aux Madrilènes une rencontre de poules avec la pression d'un match éliminatoire.
