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Strasbourg/PSG (1-1), les performances individuelles

Publié le jeudi 6 décembre 2018 à 2:19 par Philippe Goguet
Le PSG n'a pu faire mieux que 1-1 face à Strasbourg dans une rencontre qu'il aura globalement dominée, notamment après la pause. Retour sur les performances individuelles joueurs parisiens, au cas par cas.

Areola : Il n'aura finalement eu que deux tirs cadrés à gérer au cours d'une partie où sa défense l'aura plutôt bien protégé. La première tentative est un penalty sur lequel il s'incline, lui dont le dernier arrêt dans cet exercice qui était auparavant l'un de ses points forts commence à dater, tandis que sa belle claquette en fin de match lui aura permis de montrer qu'il ne s'était pas endormi durant cette rencontre jouée la plupart du temps bien loin de son but.

Kehrer : L'Allemand aura été à la fois le meilleur et le pire des défenseurs parisiens. Le meilleur, c'est la tenue générale du joueur au cours de la partie avec des débuts solides face au soliste Zohi, un léger moins bien peu avant la pause (dont le pic fut cette fameuse erreur) mais une grosse seconde période avec des interventions tranchantes et un nombre important de duels gagnés pour casser des contres. Reste cette nouvelle main dans la surface, aboutissant à ce qui est déjà son troisième penalty concédé dans la saison. Un mauvais réflexe de la part d'un joueur encore jeune qui aura pourtant été tout proche de se rattraper avec pas moins de trois tentatives de la tête, dont deux seront parmi les plus belles occasions du jour. Un match frustrant donc.

Kimpembe : De retour dans le onze de départ, Tuchel va innover le concernant en le plaçant dans l'axe de la défense à 3 et son match en est donc changé avec moins d'interventions et de ballons touchés que d'habitude. Il s'en sort avec les honneurs, à l'image d'un bon dégagement en début de match, et se prend même parfois pour Thiago Silva quand il part chasser très haut sur le terrain. Il retrouve son poste de défenseur central gauche après la pause et c'est surtout dans la relance qu'il va se montrer, Strasbourg étant acculé en défense. Il tente de trouver des intervalles et de casser des lignes, ce qu'il va en partie réussir. Dur de lui reprocher quoi que ce soit à l'heure du bilan, si ce n'est peut-être de ne pas avoir su amener assez de folie balle au pied. 

N'Soki : Relancé au même poste qu'à Bordeaux trois jours plus tôt, le jeune gaucher va faire un match assez semblable à ce qui avait pu être vu en Gironde avant la pause. On note donc une relative bonne tenue, quelques interventions de qualité mais aussi des défauts de jeunesse avec des relances où il tente de montrer sa personnalité mais prend parfois trop de risques et commet donc quelques erreurs. Parfois très à gauche pour compenser le placement très haut de Diaby, il est sorti dès la pause, sacrifié sans qu'il ne soit particulièrement fautif vu le marasme général de la première période. De façon bien involontaire et malgré ses qualités, il montre aussi le niveau requis pour exister dans ce PSG. Remplacé par Mbappé (voir plus bas, avec les autres joueurs offensifs).

Meunier : Lui aussi faisait son retour dans le onze de départ parisien et le système de jeu choisi, avec trois milieux axiaux, ne l'a pas forcément beaucoup avantagé. S'il signe de bons débuts avec deux centres intéressants et une belle position de frappe sur laquelle il envoie sa frappe largement au-dessus, il va peu à peu souffrir d'une partie des maux de Dani Alves quelques jours plus tôt, à savoir un certain isolement sur son aile droite. Il tente donc d'être présent devant mais reste la plupart du temps inoffensif car dur à trouver, ses partenaires ne parvenant pas à le trouver. Moins offensif et globalement moins en vue après la pause, il réapparaît soudainement dès lors qu'Alves entre sur le terrain et lui offre un peu de soutien dans sa zone pour combiner et se lancer. On le retrouve de nouveau distribuant quelques bons centres mais ce sera insuffisant pour faire la décision. Nkunku va le remplacer pour les dernières minutes, signant une deuxième entrée quelconque consécutive.

Rabiot : Thomas Tuchel voulait que son milieu gaucher joue comme il l'avait expliqué avant le match et c'est dans un rôle de sentinelle qu'il l'avait placé. Dans une mi-temps parisienne marquée par un manque de volonté flagrant, ce n'était pas du côté de Rabiot qu'il fallait chercher du combat ou de l'envie, même si un penalty aurait dû lui être attribué. Peu influent dans le jeu et guère tenté par les duels face aux vigoureux Strasbourgeois, il va se montrer particulièrement mollasson avec une collection de passes trop simples et manquant singulièrement de tranchant et de conviction. Replacé en défense centrale dans un rôle de libéro après la pause, il va être transformé comme tous ses partenaires. Efficace défensivement dès le début, il se montre même excellent sur un contre où il se retrouve en un-contre-un et gère parfaitement un duel pourtant mal embarqué. Mieux, il retrouve même de l'allant et de la justesse balle au pied ou dans ses transmissions. Dans ce rôle qu'il interprète avec une justesse qu'on ne lui connaissait plus, il va même signer ce qui est probablement sa meilleure mi-temps depuis des lustres. Comme un nouveau contre-pied de la part d'un joueur décidément jamais dans la tendance.

Verratti : La première mi-temps de l’Italien est symptomatique des difficultés de son équipe à la construction. Lors des dix premières minutes, le jeu parisien est orienté côté gauche par le profil naturel de Kimpembe, libéro du soir, et l’Italien est alors ignoré. Rapidement, Tuchel change son organisation, entre le 3-5-2 en phase offensive et le 3-4-1-2 sans le ballon. Verratti passe alors à la gauche de Rabiot et son poids à la relance, bien supérieur, s’en ressent alors. Une amélioration de courte durée tant l’ex de Pescara va ensuite se rendre responsable de plusieurs pertes de balles inhabituelles, en particulier sur des renversements ratés vers Meunier, le manque de vitesse de la circulation parisienne dérivant alors sur une perte de précision vers la fin de la mi-temps. Dans le sillage de son équipe, Verratti va afficher un tout autre visage à la reprise. Un rôle plus clair (seul à la relance), plus de solutions entre les lignes (Draxler et Mbappé en cibles privilégiées) et donc plus de rythme, pour une domination totale dont l’Italien fut le chef d’orchestre en orientant chaque temps de jeu. Une prise en main du match que l’on pourra toutefois pondérer en soulignant le déchet d’Il Gufetto dans ses ouvertures dans le dos de la défense alsacienne, ainsi que sa fin de match, marquée par la fatigue, le montrant à la limite sur plusieurs duels défensifs.

Draxler : Aligné initialement en tant que relayeur gauche du 3-5-2 parisien, l’Allemand a d’abord eu toutes les peines du monde à peser réellement dans le jeu de son équipe, et seuls un renversement vers Meunier et un décalage pour Diaby sont réellement à mettre à son crédit avec le ballon. En difficulté dans son duel avec Fofana, qui récupéra deux ballons dans ses pieds, l’ex de Schalke s’est montré tout à la fois impuissant quand il recevait le ballon face au milieu adverse, et battu au duel lorsqu’il se retrouvait entre les lignes. Signe d’une mi-temps compliquée, Draxler a affiché une nervosité qu’on lui avait déjà vue à Nîmes, comme en attestent ses quatre fautes commises en à peine quarante-cinq minutes. Plus à son aise à la reprise, au sein d’une équipe qui acculait l’adversaire dans son camp, l’international allemand a alors gagné en présence à la récupération et en influence près du but adverse, sans se montrer suffisamment percutant pour forcer la décision.

Diaby : Piston gauche du 3-5-2 parisien, le jeune joueur formé au club est peut-être celui qui s’en le mieux tiré au cours de la décevante première mi-temps de son équipe, qui ne fut pas en mesure de lui offrir beaucoup de situations intéressantes sur son côté. À son actif, deux bons centres que ses attaquants ne purent malheureusement reprendre, et sans la balle, des retours défensifs appréciables au milieu du terrain comme dans sa surface. Paradoxalement, si la nouvelle organisation parisienne à la reprise a permis une montée en puissance du PSG, elle a en revanche pénalisé le jeune Moussa. Dans ce 3-4-3 qui se transformait en 4-4-2 à la perte de balle, Diaby a occupé une position de milieu offensif droit à l’intérieur du jeu qui a semblé mettre en lumière ce qui lui reste à polir techniquement dans les espaces réduits, ainsi que ses difficultés avec son pied faible, à l’image de de cette action individuelle à l’heure de jeu où il s’excentre un peu trop sur son ultime touche de balle et envoie sa frappe du droit dans le petit filet. Remplacé à la 69ème minute par un Daniel Alves tout de suite très entreprenant dans la circulation parisienne grâce à sa relation tant avec Verratti à l’intérieur qu’avec Meunier sur le côté. Repositionné au large après la sortie du Belge, on pourra regretter sa nervosité en fin de match et ce dernier coup-franc, inexplicablement gâché. 

Choupo-Moting : Pour sa deuxième titularisation de la saison, l’international camerounais, très discret et inconstant dos au jeu, a éprouvé de grandes difficultés à exister au sein de la nasse alsacienne, rappelant les lacunes affichées en pointe au Vélodrome. Son passage en tant qu’ailier très excentré après la pause eut le mérite de lui redonner une utilité tactique au sein de son équipe, avec une interprétation bien différente du poste de celle de Thomas Meunier, son homologue à droite. Ainsi, on a quasiment jamais vu Choupo-Moting centrer, mais au contraire tenter d’être à la réception de ceux qui venaient du côté opposé. Fixant l’adversaire au large, l’ancien de Mayence s’est parfois permis de repiquer à l’intérieur, à l’image de cette frappe à l’entrée des dix dernières minutes, mais sur l’intégralité du match, sa contribution reste un peu maigre.

Cavani : Capitaine du soir, l’international uruguayen s’est beaucoup démené et il ne fut pas rare de le trouver dans ses propres trente mètres pour donner un coup de main défensivement en première mi-temps. Seul problème, de l’autre côté du terrain son influence fut très légère, au-delà d’une belle talonnade pour Meunier dans la surface et d’une tête trop croisée sur un centre du Belge. À la reprise, El Matador s’est davantage trouvé dans son élément, touchant plusieurs ballons dans la surface, avec un succès inégal, en en bonifiant certains, ou en se montrant trop imprécis dans d’autres cas. Son égalisation sur pénalty permet néanmoins à son équipe de ne pas repartir bredouille de la Meinau et de valider les progrès de la deuxième mi-temps.

Mbappé : Entré à la pause, il n'a pas fallu bien longtemps au jeune attaquant français pour montrer qu'il est un joueur d'une autre catégorie, celle des très grands joueurs. Ses 20 premières minutes, tout en provocation, ont montré tout ce qu'il est capable d'infliger à une défense et le dévoreur d'espaces qu'il est a parfaitement su s'accommoder du peu dont il disposait. Plus en soutien de Cavani qu'en profondeur comme on aurait pu l'attendre, Mbappé va tout simplement changer la face du match et c'est logiquement lui qui, sur son seul talent, provoque le penalty mais aussi la plupart des plus grosses occasions parisiennes, à l'image de son excellent centre pour Kehrer peu après son entrée en jeu. Il finit en revanche un peu moins bien la partie, mieux géré par des Strasbourgeois bien contents de n'avoir dû l'affronter qu'une seule mi-temps.

NB : Co-écrit avec Matthieu Martinelli 


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