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TFC/PSG : l'analyse

Publié le dimanche 28 septembre 2014 à 14:35
Avec un match nul, le PSG s'en sort très bien et il ne doit son sursis qu'à l'usure du plan de jeu adverse, mieux pensé et mieux réalisé.

Un onze très axial :

Laurent Blanc a multiplié les changements hier, tant au niveau des hommes que du dispositif. En comptant Bahebeck, six joueurs avaient changé par rapport au match trois jours plus tôt à Caen et le système avait perdu un attaquant au profit d'un milieu. Le milieu, justement, était positionné en losange, une énorme première avec Blanc, et le PSG alignait donc deux attaquants axiaux pour la première fois depuis août 2013. Plus étonnant, alors qu'il a été intéressant sur le côté gauche à Caen, Bahebeck occupait majoritairement la partie droite du terrain hier. Lors de la courte période de la 1ère mi-temps où Pastore s'est décalé à gauche, on a d'ailleurs retrouvé l'attaquant sur le côté droit.

Sur le choix des joueurs, on était complètement dans la suite de la rotation d'effectif afin d'arriver avec des joueurs frais contre Barcelone et le coach parisien ne s'en est pas caché.

Au final, on a donc un onze rempli de remplaçants et un dispositif avec huit joueurs de champ à vocation axiale. Exactement comme notre adversaire du jour, sauf qu'eux alignaient des titulaires. Nous avions dans notre avant-match évoqué le fait que la force de Toulouse sur les ailes est aussi sa faiblesse en position défensive. En alignant lui aussi une équipe avec un seul joueur par côté, Laurent Blanc a donc tenté l'affrontement axial. Autant le dire tout de suite il a perdu et le pressing toulousain a noyé le surnombre parisien.  

Des côtés isolés :

Sur les côtés, le Téfécé n'a pas vraiment perdu non plus, au contraire. Ninkov a été le meilleur latéral du match tandis qu'Aurier était le pire. Plus globalement, les latéraux parisiens ont cruellement manqué de soutien pour leurs offensives et l'appui habituel des ailiers s'est fait ressentir, les deux joueurs devant réellement gérer un couloir à eux seuls. Les deux milieux de côté n'ont pas été d'un grand secours, particulièrement Cabaye, et ce n'est pas si étonnant de voir un Aurier à la dérive vu le contexte global (retour à Toulouse, blessure il y a peu et isolation sur le terrain). 

Depuis le début de la saison, l'animation des couloirs est un mal récurrent et ce n'est pas ce match qui va dissimuler les doutes. Reste à trouver des explications ? Est-ce un problème physique qui les empêche de faire vivre leur couloir ? Ou est-ce que le problème vient aussi des manques des autres, trop justes pour gérer largeur et profondeur avec un physique en demi-teinte ? Et en tentant l'affrontement à un contre un sur le côté, Laurent Blanc n'a-t-il pas surestimé ses troupes ?

Un match vide :

Mais charger les latéraux ne serait pas juste, le reste des joueurs n'a pas été bon non plus. Plus qu'une question de bon ou de mauvais match, ils ont paru vides, pas concernés et parfois même un peu ailleurs. Au bout de 20 minutes de jeu, le TFC pourrait pratiquement mener 3-0 sans qu'il n'y ait trop rien à dire. Et alors que le PSG se signale souvent par des bonnes premières mi-temps avant de s'écrouler lors des secondes, il n'y eut pas de bonne période hier, et c'est presque une première cette saison. 

Dans les déclarations d'après-match, les acteurs de la rencontre s'accordent sur le fait que les Parisiens ont été meilleurs après la pause qu'avant. Soit, mais le PSG ne s'est pourtant créé aucune occasion franche avant la 70ème minute. Pendant près de 25 minutes, la possession était clairement parisienne mais les occasions ne venaient pas. Alors, certes, il y a eu du mieux par rapport à l'horrible première période mais cela reste bien creux et l'impression de vide de la première mi-temps n'est pas vraiment dissipée, tout juste améliorée par un éloignement du danger que représentait le pressing du TFC. 

Reste ces 10 à 15 bonnes minutes après l'entrée simultanée des trois joueurs. C'est toujours risqué mais cela fut payant, à tel point que l'on se dit que cela aurait même du intervenir plus tôt. La relance de Motta a changé la partie basse du jeu parisien tandis que le jus de Chantôme et de Lucas ont créé des brèches, mal exploitées une fois le ballon arrivé aux 20 mètres adverses.

Sur le match complet, on a surtout eu l'impression que les têtes étaient déjà au FC Barcelone. Après le match, les visages s'éclairaient à la mention du nom magique. Même les adversaires parlaient de ça et l'avançaient comme excuse pour le non-match du PSG. 

Toulouse, seul acteur du match :

Si les Parisiens n'ont pas vraiment existé, les Toulousains ont eux livré une bien belle partie. Un pressing étouffant qui force les défenseurs et milieux parisiens à jouer avec le feu dans leurs trente derniers mètres ou à dégager, des milieux qui couvrent une surface énorme, présents à la fois dans l'axe et en soutien sur les côtés (Regattin et Doumbia notamment), deux attaquants qui pèsent sur une défense, par leur physique ou leur malice, et une première mi-temps aboutie, seulement ternie par ce but encaissé.

Dans le plan de jeu théorique, le PSG avait le surnombre au milieu. Le milieu parisien a été tellement étouffé par le pressing collectif adverse que les sept parisiens en position défensive paraissaient en sous-nombre sur certaines phases de relance. L'Ajax avait également tenté en début de match un pressing aussi haut mais n'avait pas tenu plus de 10 minutes. Toulouse a tenu près d'une mi-temps, c'est dire la qualité de leur performance.

A y regarder de plus près, on a même envie de dire que la bonne période parisienne correspond surtout à une moins bonne des Toulousains, usés physiquement. Le sursaut de la fin nous conforte dans cette idée, ils n'avaient plus les jambes pour appliquer leur plan de jeu constamment mais leur pressing, actif par intermittence, a encore failli payer.

Cet épuisement physique est d'ailleurs bien quantifiable par les duels aériens. En début de match, les Toulousains les gagnaient presque tous, que cela soit face à un joueur de tête moyen comme Camara ou un joueur dominant comme David Luiz. En deuxième mi-temps, les Parisiens avaient repris l'avantage avant de le reperdre sur la toute fin.

 

Au final, le match nul est un très bon résultat pour le PSG vu à quel point le TFC a dominé les débats, tant dans le domaine tactique que dans l'investissement. Et si Alain Casanova avait le banc de touche de Laurent Blanc, on n’aurait pas donné cher du PSG hier… Ce match sonne comme une grosse alerte, presque sans conséquence, et remet également en question le niveau des remplaçants parisiens, dépassés par les titulaires d'une équipe du ventre mou du championnat de France.

 


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