Un homme contre Bordeaux, Kevin Trapp

Encore hier, les spécialistes étaient unanimes : malgré le peu d'arrêts qu'il avait effectué jusque là, Kevin Trapp semblait être une bonne pioche pour le PSG. Deux boulettes et un genou à terre plus tard, la question se murmure dans les rédactions : et si le portier allemand n'avait pas les épaules pour ce PSG là ?

Bien sûr tout va trop vite dans le monde du foot. En leur temps, Christophe Revault et Lionel Letizi ne s'étaient jamais relevés de bévues amenant un but. L'un avec le PSG (face au Bayern en 1997), l'autre avec les Bleus (en mars 1998 en Russie). Le poste est à part et les conséquences énormes. Alors deux solutions : ou Trapp rebondit rapidement et fait preuve d'un mental à toute épreuve, dans quel cas ses erreurs d'un soir lui auront servi, ou il se morfond dans un certain mutisme victime d'une pression folle avec un Sirigu à l'affût pour regagner sa place.

Hier soir, après le deuxième but bordelais, certains coéquipiers sont venus le consoler, dont Verratti que l'on dit proche de Sirigu. Après le match, ses coéquipiers l'ont encouragé. Matuidi a parlé de lui comme d'un «grand gardien». Personne semble le lâcher. Dans un français impeccable, l'ancien gardien de Francfort s'est même excusé devant la presse.

Mais maintenant se pose un problème : et si Trapp n'était qu'une victime de la suffisance de ses coéquipiers ? On le sait, le PSG a tendance à se relâcher une fois qu'il mène au score. Hier soir, en seconde mi-temps les dix joueurs de champ n'ont rien fait pour creuser l'écart et mettre en sécurité l'équipe. Sans cela, les boulettes de Trapp n'auraient peut-être été qu'un détail plus qu'une faute amenant la perte de deux points.

Dans tous les cas, Blanc s'est montré explicite : «J'espère que la prochaine fois qu'il aura cette situation, il fera la même chose et il réussira». Fait de prises de risques, son jeu au pied est fondamental pour celui qui a l'estime de son entraineur. Et si elle était là la clé de son aventure parisienne ?