Article 

Une demi-saison résumée en une action ?

Publié le mercredi 24 décembre 2014 à 20:30
Le match contre Montpellier a vu une action de plus d'une minute condenser une bonne partie des maux parisiens, tout en se finissant par une belle occasion. Analyse de cette action finalement assez caractéristique du jeu parisien.

Le match entre le PSG et Montpellier est commencé depuis un peu de moins de 20 minutes. Les Montpelliérains ont le ballon dans le camp parisien et tentent de faire tourner autour de la ligne médiane voyant qu'ils n'arrivent pas à aller plus haut. Cavani revient sur son côté gauche et intercepte alors la passe latérale mal dosée (flèche blanche = trajet du ballon). Emporté par son élan et pressé par Sanson (flèche orange), il donne en retrait la balle à Maxwell, l'angle de passe vers Matuidi étant coupé par Martin (flèche orange) :


Le 4-3-3 parisien est bien visible (traits bleus)

Maxwell sert directement Matuidi mais celui-ci ne tente pas d'aller vers l'avant. Les solutions ne sont pas évidentes vu que le pressing de Montpellier arrive sur lui mais elles existent côté opposé et il remet immédiatement en retrait à David Luiz. A ce moment-là, les Parisiens sont déjà en train de marcher quand les Montpelliérains courent et se mettent en place, Barrios et Martin notamment. 

Six secondes après la récupération du ballon (rond blanc), la situation est grotesque pour le PSG : Paris a reculé de 30 mètres avec le ballon, seuls Van der Wiel (côté droit) et Verratti (en haut du triangle, hors de l'écran) ont bougé tandis que David Luiz ouvre vers Thiago Silva et le côté droit, le gauche étant en apparence bloqué :

La passe n'est pas géniale mais Thiago Silva, probablement trop concentré, rate son contrôle et se retrouve à courir derrière le ballon. L'action parisienne commence donc réellement 11 secondes après la récupération et pas loin de 40 mètres plus bas (suivre les flèches blanches). Tout ça alors que seuls trois Montpelliérains ont bougé pour presser (Martin, Sanson et Barrios). Côté PSG, seul Lucas a bougé et est reparti vers l'avant. Le reste marche, probablement épuisé après 19 minutes de jeu :

Thiago Silva a remonté quelques mètres balle au pied, Matuidi a proposé une solution à l'intérieur et est servi. Il aura fallu sept secondes pour avancer de 20 mètres avec un seul adversaire à éviter... On remarque bien les positions figées des autres joueurs, à l'exception de Van der Wiel. Zlatan apparaît enfin à l'écran : 

Verratti s'est proposé et est trouvé mais, sentant qu'il est suivi, il rend le ballon à Matuidi qui en profite alors pour tenter de s'avancer balle au pied. Sur les côtés, Van der Wiel et Maxwell sont à hauteur de la ligne médiane et se sont donc déplacés. Du côté de Motta et Zlatan l'espace ouvert par Verratti n'a provoqué aucune réaction, bien trop occupés à marcher. Enfin, marcher, c'est déjà beaucoup dire vu l'immobilisme depuis le début de l'action :

Matuidi s'est un peu avancé et on a vu quelques mouvements autour de lui. Zlatan a fait un appel en profondeur mais il n'a pas été servi tandis que Lucas vient proposer une solution dans l'axe. Cavani s'est proposé avant les autres et il est trouvé mais est bien suivi par le Montpelliérain Dabo. Sur le côté, Sanson a bien coulissé pour suivre Maxwell :

Au bout de pratiquement 25 secondes d'action, le PSG est donc plus ou moins revenu à la situation initiale puisque Cavani a servi David Luiz derrière. Paris est donc quelques mètres plus haut (les latéraux notamment) mais avec Montpellier mieux en place (Marveaux sur Verratti, Dabo sur Cavani et Martin sur Matuidi). On notera quand même l'immense activité de Thiago Motta, qui a bien dû bouger d'au moins 25m en 25 secondes alors qu'on enclenche une phase de construction :

Le PSG doit donc tout recommencer et David Luiz renvoie vers Thiago Silva sur l'autre aile. Cette fois-ci, Motta propose une solution proche tandis que Van der Wiel prend son couloir et que Lucas, de la même façon que Cavani côté gauche auparavant, propose un appui à l'intérieur :

Motta a fait la passe à Lucas mais ce dernier a été bien suivi par Mounier et le Brésilien met en retrait vers Silva. On notera quand même que le plan montpelliérain n'a pas été le même que sur l'autre aile. Congré, arrière gauche, n'a pas suivi Lucas comme Dabo l'avait fait et c'est Mounier qui a fait l'effort. Saihi a également coulissé vers le côté droit et est prêt à isoler Van der Wiel :

Silva a vite rejoué vers Matuidi qui s'était proposé après la passe en retrait de Lucas. Le PSG a enfin un début de situation exploitable avec Lucas libre vu que Mounier a lâché le marquage et qu'on voit Saihi quitter le côté pour venir vers lui afin de ne pas le laisser seul. En outre, Matuidi est dans le sens du but avec Marveaux en retard derrière lui tandis que Motta profite de l'immobilisme de Mounier pour accélérer et proposer une solution derrière Matuidi :

Lucas est servi par Matuidi mais Saihi a bien compensé et le Brésilien doit servir en retrait Matuidi. Celui-ci temporise et n'est pas attaqué alors qu'ils sont trois adversaires face à lui, ces derniers attendant que Mounier y aille. Par manque de solutions (l'angle de passe vers Lucas n'est pas large tandis que Cavani a bien été suivi par Dabo), Matuidi donne en retrait à Verratti, revenu dans l'action pendant la temporisation, tandis que Marveaux fonce sur lui. On remarque également que les deux latéraux sont désormais seuls et sont redescendus :

Verratti a vu Marveaux arriver sur lui et a rendu la balle à Matdui, serré de près par Saihi. Il se résoud à passer en retrait. Devant lui, seul Lucas était démarqué mais Saihi empêchait la passe au moment où Verratti lui a donné le ballon. Verratti avait également couru vers le Français mais Marveaux le suivait de près. Résultat, le PSG recule encore, gêné par le marquarge individuel dans l'axe :

Silva redonne rapidement et Montpellier s'est désorganisé suite à cette remise rapide, particulièrement côté droit. Congré (bulle de gauche) a vaguement suivi Lucas cette fois-ci puisque Saihi et Marveaux se sont concentrés sur Verratti qui a poursuivi sa course (on voit les deux devant lui). Matuidi a été libéré tandis que Mounier (bulle de droite) est perdu, ne sachant pas s'il doit suivre Van der Wiel dans le couloir ou Lucas dans l'axe. 52 secondes après la récupération de la balle, le PSG a enfin une possibilité réellement exploitable avec Matuidi seul, Lucas démarqué et Van der Wiel qui s'échappe dans le couloir : 

Malheureusement, la passe de Matuidi a été un peu molle, Lucas la reçoit en retrait et décide de repartir vers son camp en dribblant. Mounir venant vers lui depuis l'extérieur, il repart à l'intérieur et arrive à trouver Verratti, oublié dans leurs dos par ses deux cerbères Saihi et Marveaux. Sur le côté, Van der Wiel a coupé son effort tandis que Congré s'est déjà replacé : 

Verratti voit tout le monde arriver sur lui et sert donc en retrait Motta qui lui remet immédiatement. Le premier rideau montpelliérain composé de Mounier et Martin est effacé par ce simple une-deux et Verratti se retrouve face au jeu. Sur le côté, Mounier a été aspiré et n'est plus là, laissant le champ libre à Matuidi et Van der Wiel. Marveaux (cercle orange) a deux choix possibles : aller au marquage sur Verratti (son rôle pendant le reste du match) ou suivre Matuidi.

Marveaux ne s'est pas livré mais a pas trop mal joué le jeu, restant entre les deux. Matuidi est surpris de la passe et rate son contrôle mais parvient à servir Van der Wiel sur le côté. Mounier est en train de revenir et laisse donc toujours Marveaux face à Matuidi et Verratti. Une fois encore, le milieu défensif de Montpellier ne choisit pas vraiment et se situe entre les deux, fermant vaguement le côté. On voit surtout une énorme zone libre dans laquelle s'engouffre Verratti :

Van der Wiel ne sert pas tout de suite Verratti car l'espace s'est réduit trop vite. Il donne en retrait à Matuidi qui était arrivé en soutien avant Mounier. Marveaux, arrivé vers Van der Wiel, repart alors vers Matuidi et oublie définitivement Verratti, servi avec un boulevard devant lui. Le rôle de Saihi, entouré, est étrange. A-t-il voulu surveiller Lucas, seul lui aussi plein axe ? Il est en tout cas bien loin du joueur et de l'action :

Verratti servi dans un fauteuil se retourne immédiatement et joue alors vite vers Zlatan dans la surface. Dans l'axe, El-Kaoutari a vu l'espace s'ouvrir devant le petit Italien et a couru pour combler. Zlatan a anticipé la passe de Verratti et peut contrôler avec un temps d'avance sur Hilton, à son marquage. Saihi (entouré) est toujours planté comme un piquet et est spectateur tandis que Lucas s'est rapproché. Cavani a également fait un appel ressemblant à celui d'Ibra.

Zlatan est servi mais loupe son contrôle. Saihi réagit enfin et vient sur lui tandis que Hilton ne bouge pas du tout. Dabo a également un temps de retard, suivant le premier appel de Cavani alors qu'il vient d'en faire un 2ème dans l'autre sens. On remarque quand même qu'on a sept parisiens dans les 25/30 derniers mètres et surtout plusieurs joueurs situés en excellente situation, entre la défense et le milieu. En face, les quatre défenseurs sont pratiquement tous en retard et seul Saihi est là parmi les trois milieux axiaux de départ, Marveaux s'étant complètement perdu en route :

Zlatan arrive à servir en retrait Lucas, oublié depuis un bon moment, et le Brésilien s'enfonce comme une bombe ver la surface. El-Kaoutari sort de sa défense et le fauche aux 20m, offrant un très bon coup-franc au PSG. Comme on peut le constater, trois joueurs sont seuls en fin d'action. Cavani a été complètement oublié côté gauche alors que son appel était très bon, Matuidi est dans la surface mais est hors-jeu tandis que Van der Wiel a désormais de l'espace pour centrer :

Le coup-franc ne donnera rien mais l'action, d'une durée totale de 1'18'', a montré bien des facettes du PSG. En un extrait de match, on peut identifier sur cette action :
- la récupération moyenne du ballon au départ même si Montpellier est forcé de reculer.
- le refus ou l'incapacité à faire des transitions rapides vers l'avant ce qui force une attaque placée.
- la difficulté de remonter 80 mètres avec le ballon face à un adversaire regroupé et assez bien organisé.
- les faiblesses techniques récurrentes (contrôles et passes notamment).
- le manque terrible de mobilité de beaucoup de joueurs, Zlatan et Motta les premiers, spectateurs pendant une grande partie de l'action.
- le manque global de dynamisme du jeu parisien.

Malgré ces points négatifs, il ne faut pas tout jeter non plus puisque le PSG se procure au final une très bonne opportunité. Et il faut ainsi souligner la capacité du PSG à manoeuvrer les blocs adverses, notamment quand les déplacements permettent de le faire. Quand Matuidi et Verratti ne sont que deux à bouger, c'est trop compliqué et l'adversaire tient bon. C'est l'arrivée réelle de Motta puis Silva dans l'action qui perturbe le système montpelliérain. En deux une-deux consécutifs et des déplacements coordonnés, tout s'est ouvert. Le déchet technique est pourtant toujours présent mais cela n'a pas empêché le développement de l'action, seulement ralenti.

Il aura fallu trois tentatives pour enfin franchir le premier puis le deuxième rideau adverse mais Paris se retrouve à la fin en excellente position en ayant fait participer les 10 joueurs de champ à l'action, chacun dans son rôle. Cette action, bien que montrant de façon claire les limites du moment, rappelle que le jeu du PSG n'est pas non plus tout à fait mort, probablement plutôt gêné par ses limites du moment. Avoir des joueurs plus disponibles devrait permettre de résoudre une partie du problème, réduire le déchet technique aidera également beaucoup. Et l'un comme l'autre semblent très liés à un des grands thèmes de la saison : le déficit physique des Parisiens.


Vous pouvez retrouver les commentaires de l'article sous les publicités.
Match lié 

News 

Aujourd'hui

mercredi 27 mars

mardi 26 mars

lundi 25 mars

dimanche 24 mars

samedi 23 mars

vendredi 22 mars

jeudi 21 mars

mercredi 20 mars

mardi 19 mars

 

Soutenez CulturePSG 
Soutenez CulturePSG sur Tipeee