En quête d’un retournement de situation similaire à celui provoqué face au FC Barcelone en quarts de finale de Ligue des champions (2-3 à l’aller, 4-1 au retour), le PSG a échoué en demi-finales ce mardi soir. À nouveau battus (1-0) par le Borussia Dortmund, les Parisiens ont encore cruellement manqué d’efficacité… ou de chance. Une question d’interprétation.
Qui d’autre que lui pour incarner l’efficacité à l’allemande ? Mats Hummels, bourreau de l’équipe de France avec l’Allemagne en quarts de finale de la Coupe du monde 2014 au Brésil (1-0), a récidivé d’un coup de tête rageur. Le défenseur du Borussia Dortmund a enterré l’hypothétique remontée du PSG ce mardi soir (1-0), en marquant de la tête lors de la demi-finale retour de Ligue des champions.
Comme lors de la manche aller, disputée une semaine plus tôt dans la Ruhr, Paris a encaissé un but sur l’une des forces identifiées des Allemands. Après le ballon dans le profondeur, Dortmund a piqué sur un corner sur lequel Lucas Beraldo a trop relâché le marquage et Gianluigi Donnarumma n’a osé quitter sa ligne de but. Un coup de massue subi peu après le retour des vestiaires (50e), alors que trois minutes plus tôt, Paris aurait pu remettre les compteurs à zéro. Esseulé au second poteau dans un angle fermé après... un corner joué en deux temps, Warren Zaïre-Emery a en effet trouvé le montant gauche de Gregor Kobel, battu sur le coup.
Malchance ou inefficacité ?
Un tournant peut-être. Le premier montant d’une série de quatre tentatives ayant été repoussées par l’une des trois tiges métalliques formant la cage allemande. Nuno Mendes (61e) et Vitinha (88e) ont été frustrés sur leur frappe lointaine, tout comme Kylian Mbappé, frappant la barre transversale à bout pourtant dans l’intervalle (86e). Ajoutez-y les deux montants touchés par Achraf Hakimi et Mbappé à Dortmund mercredi dernier, et vous obtenez six poteaux en deux matches, et 14 au total en douze matches de Ligue des champions disputés cette saison. Un signe de malchance pour certains, d’inefficacité pour d’autres. La vérité se situe sans doute entre les deux positions.
Questionné à ce sujet en conférence de presse, Luis Enrique a peu apprécié. « Vous me demandez la différence entre tirer sur le poteau ou que le ballon entre ? De quoi ça dépend ? De l’esprit saint qui passait à ce moment-là, a-t-il pesté. S’il y a bien eu une équipe malheureuse ce soir, c’est le PSG. Nous avons cumulé plus de 3 expected goals ce soir (3,22 contre 0,7 pour Dortmund). » Malgré une possession nettement supérieure à Dortmund (70% pour le PSG) et des occasions à foison (30 tirs à 7), le PSG a encore pêché dans l’efficacité, l’un de ses points faibles récurrents cette saison.
Après les poteaux carrés, l'aluminium
Tout le contraire d’un Borussia clinique et qui a su saisir sa chance dans les moments décisifs sans être brillant. « Je pense que nous méritons de rejoindre la finale. La chance était peut-être de notre côté, OK, a reconnu son entraîneur, Edin Terzic. L’aluminium nous a aidé, mais nous avons su remporter deux matches face au PSG, qui est une une très grande équipe. »
Une vision qui diffère tout de même de celle de Luis Enrique, qui estime que le PSG « n’a pas été inférieur durant les deux matches ». « Le football est curieux, parfois injuste. Ça a été le cas sur le match de ce soir et à l’aller également, mais il faut l’accepter. Je le répète, il faut féliciter Dortmund qui va jouer la finale et réussir à surpasser cette période de deuil. Il faut se relever pour jouer dimanche contre Toulouse (en Ligue 1). »
Privé d’une finale européenne à Londres le 1er juin, Paris va se consoler en célébrant son 12e titre de champion de Ligue 1 et disputera également la finale de Coupe de France contre Lyon, le 25 mai prochain à Lille. Sur la route de Londres donc, mais sans pouvoir passer la Manche.