Le choix de l'AS Monaco d'aligner une équipe bis, voire la réserve, en Coupe de France a fait parler après la rencontre. Marco Verratti a taclé le choix de l'ASM tandis que les dirigeants adverses ont assumé. Côté joueur, on a assumé, mais sans renier le côté frustrant de la chose.
Annoncée comme un choc, la demi-finale de Coupe de France entre le PSG et l'AS Monaco a donné lieu à un match d'entraînement plus qu'autre chose avec une claque 5-0 bien logique. Après la rencontre, le choix de l'ASM d'envoyer une équipe-bis, ou plus simplement la réserve, a été longuement commentée et tout le monde n'a pas compris, notamment du côté parisien. Certains ont bien trouvé ça normal, comme Marquinhos : «Je pense que Jardim a bien fait. Il a des grandes choses à aller chercher, avec le championnat où on ne lui facilite pas la tâche. En C1, ils ont des choses à faire donc il a bien fait.»
Du côté de Marco Verratti, on n'a en revanche pas du tout apprécié de jouer contre une équipe B alors qu'il s'agissait d'une demi-finale. Au micro de L'Equipe, le petit Italien n'a pas hésité à déclarer que Monaco n'a «pas été très respectueux» de la Coupe de France. S'il comprend les impératifs de Jardim en terme de turnover, il ne digère pas l'envergure de la rotation effectuée par le technicien portugais : «C'est bien de faire tourner un peu, mais là c'est exagéré.»
Jardim : «C'est une décision de tout le club: dirigeants, staff technique, staff médical.»
De son côté, le coach portugais a tout assumé devant la presse : «Nous avons joué contre une équipe qui a 25 joueurs de top niveau, elle peut jouer toutes les compétitions. Nous avons un groupe de quinze joueurs, on ne peut pas faire d'autre choix. On n'avait pas le choix. Moi je suis fatigué, mais moi je ne joue pas. C'est une décision de tout le club: dirigeants, staff technique, staff médical.» Et son vice-président Vadim Vasilyev a effectivement confirmé : «C'est une décision difficile que j'assume, c'était une décision du club, prise avec le coach et le département médical. C'est comme ça, et je souhaite le meilleur au PSG. C'est mon rôle de dirigeant de prendre des décisions, et je les assume toujours. Comme on dit, c'est quitte ou double.»
Verratti : «Nous, on est arrivés en finale, on ne peut pas être frustrés. Eux...»
Après la rencontre, Marco Verratti s'est aussi arrêté à notre micro. Interrogé sur une éventuelle frustration après avoir joué une équipe-bis plutôt qu'un match de gala, il s'est mis à la place des Monégasques : «Je pense que c'est plus frustrant pour le club de Monaco de sortir comme ça d'une compétition comme la Coupe de France. Nous, on est arrivés en finale, on ne peut pas être frustrés. Eux... Si j'étais un joueur de Monaco aujourd'hui, je serais un peu énervé. Je suis habitué à jouer beaucoup de matches, c'est une compétition importante, une demi-finale. Mais c'est leur choix. Nous, on a respecté l'adversaire et gagné. On est contents, on pense à nous.»
Si les propos de Verratti peuvent paraître durs, ils trouvent toutefois de l'écho dans la bouche de Valère Germain, le capitaine monégasque : «C'est frustrant parce qu'en plus, c'est quand même une demi-finale de Coupe de France. Après, il y a eu tellement de matches depuis le début de la saison, il y en a encore beaucoup qui arrivent... A un moment, il a fallu faire un choix. Malheureusement, ça a été sur ce match de Coupe de France. Maintenant, j'espère qu'on donnera tout pour remporter quelque chose.»
En bon soldat, il va aussi se montrer solidaire de ses dirigeants : «Bien sûr qu'on assume cette décision. On ne sait pas si on aurait gagné ou pas avec nos titulaires, on aurait peut-être accumulé de la fatigue et pas forcément pris les trois points à Toulouse samedi... Il a fallu faire un choix, on verra en fin de saison si ça a été le bon. J'espère que ce sera le cas.» Pour l'heure, la seule conséquence est négative puisque Monaco ne gagnera donc une Coupe de France qu'elle n'a plus remportée depuis 1991. A l'époque, Valère Germain avait 13 mois.
