Officiel depuis peu après de multiples rebondissements, le transfert de Randal Kolo Muani regorge de petites anecdotes qui font tout le sel du mercato. Tour d'horizon des coulisses du dernier gros transfert de l'été.
Parfois moqué pour son armée de mercenaires, le PSG s'est offert ce vendredi 1er septembre avec Randal Kolo Muani l'un des joueurs les plus déterminés à rejoindre le club dans toute l'ère qatarie. L'attaquant de 24 ans avait expliqué à ses dirigeants il y a quelques semaines qu'il ne voulait aller qu'à Paris qu'il avait rejoint en milieu de semaine et il n'a jamais flanché dans la dernière ligne droite, bien au contraire même. Au fond du trou en fin d'après-midi quand le transfert était tout proche de capoter, c'est un Kolo Muani au sourire radieux qui était présent au siège du PSG vendredi soir, saluant les supporters présents pour lui.
Entre temps, il a connu tous les rebondissements d'un transfert qui en a connu beaucoup. Le plus bas a été atteint en cours d'après-midi au moment où Francfort a compris qu'Ekitike ne viendrait pas. L'Eintracht était intéressé, en témoignent les trois offres faites, mais ne s'est jamais vraiment rapproché du salaire parisien du joueur auquel il tient beaucoup et l'attaquant n'a jamais vraiment voulu le baisser ni souhaité rejoindre l'Allemagne, au grand dam du PSG qui le voyait comme la monnaie d'échange parfaite. Il est aujourd'hui puni, puisque hors du groupe pour OL/PSG...
Des négociations débloquées par les deux présidents
Pendant longtemps, le transfert de Kolo Muani aura buté sur l'incapacité des deux directeurs sportifs à s'entendre : le redoutable Markus Krösche côté Eintracht et le pas toujours très convaincu Luis Campos côté PSG. Pendant des semaines, les deux ont tenté de boucler un deal qu'ils n'avaient visiblement pas vraiment envie de faire. Krösche n'a jamais cherché très activement un remplaçant, se présentant le 1er septembre devant le Bayern pour demander un Mathys Tel déclaré intransférable depuis des mois, quand l'autre n'a jamais caché ne pas être le plus grand fan de Kolo Muani même si sa direction lui avait demandé de boucler le transfert.
Pour débloquer le transfert et même si Francfort a bien bluffé toute la journée, il a donc fallu impliquer d'autres personnes et ce sont donc les supérieurs hiérarchiques qui s'en sont mêlés comme l'explique L'Equipe. Président du PSG mais aussi de l'association européenne des clubs (ECA), Nasser Al-Khelaïfi a donc directement appelé son alter ego Peter Fischer en fin d'après-midi, lorsque tout était au point mort. Via l'ECA, les deux hommes se connaissent bien et le dossier repart de l'avant, notamment car Kolo Muani continue en parallèle son forcing auprès de ce qui sera son ancien club sous peu.
Le PSG a bien augmenté son offre selon Francfort
« En fin de soirée, nous avons reçu une offre que nous ne pouvions pas refuser d'un point de vue économique, dans l'intérêt de l'Eintracht Francfort »
Coincé entre un joueur qui ne veut plus rejouer pour son club et le forcing parisien, l'Eintracht craque et valide le transfert, même sans remplaçant. Dans le communiqué officialisant le transfert, Krösche se justifie : « Nous aurions aimé voir Randal encore plus longtemps chez nous et nous l'avions toujours communiqué en conséquence au cours des dernières semaines. Finalement, l'évolution des dernières heures et les paramètres économiques qui signifient pour l'Eintracht Francfort des recettes records grâce au transfert d'un joueur ont été décisifs. En fin d'après-midi, en raison de la situation de l'offre du côté du joueur et du Paris Saint-Germain, nous avons fait savoir que nous ne voyions pas de base pour un accord et que nous continuons à planifier avec Randal Kolo Muani. En fin de soirée, nous avons reçu une offre que nous ne pouvions pas refuser d'un point de vue économique, dans l'intérêt de l'Eintracht Francfort. Nous remercions Randal Kolo Muani pour ses prestations au cours de la saison passée. »
Selon la presse française, le PSG n'a pas augmenté l'offre acceptée en milieu de journée, soit 75M€ d'indemnité plus 15M€ de bonus. Vu d'Allemagne, le PSG a pourtant bel et bien changé l'offre entre le matin et le soir, lorsque Francfort a accepté de façon définitive le transfert peu importe l'absence de remplaçant. Dans son communiqué officiel, l'Eintracht assure que Kolo Muani a été vendu pour 95M€ au total, donc plus que les 90M€ annoncés en France, et la presse allemande donne ce samedi le détail du deal.
Paris va verser en trois fois les 90M€ d'indemnité fixe et 5M€ de bonus se sont ajoutés. Autrement dit, en quelques heures, l'Eintracht a réussi à gratter 5M€ de bonus en plus et s'est assuré d'une base de 90M€ plutôt que 75M€. Quelques détails sont toujours manquants malgré tout, comme dans chaque transfert... Les agents mandatés ont-il rogné leur commission pour que le transfert se fasse ? C'était par exemple une possibilité évoquée par l'un d'entre eux en fin d'après-midi avant le happy end.
Pour Francfort, il était logiquement impossible de refuser 90M€ pour un joueur arrivé libre un an auparavant. Le club fait l'une des plus belles plus-values de l'histoire du football et aura de quoi se renforcer lors du prochain mercato hivernal. D'ici-là, il faudra faire sans Kolo Muani, également sans Ekitike, mais avec une montagne d'argent dans les caisses.
