Article 

Pastore: un phénix prêt à se libérer de ses chaînes... sous d'autres cieux?

Publié le mercredi 3 janvier 2018 à 12:31 par Julien Peschaux
Javier Pastore est maintenant à Paris depuis près de sept ans. Arrivé en fanfare en 2011, première recrue phare des Qatariens, acquis pour 42 millions auprès de Palerme, il n’a pas toujours répondu aux espoirs, parfois fous, placés en lui, handicapé dans sa progression par des blessures à répétition. Aujourd’hui, le quotidien L’Equipe dresse une sorte de bilan de la cote d’amour de l’Argentin, à travers une historique de ses faits d’armes, des témoignages du monde du football mais aussi une évocation de son avenir, un avenir qu’il souhaiterait voir inscrit en Italie mais qui, selon Le Corriere Dello Sport, ne serait pas si simple à écrire du côté de l’Inter.

Javier Pastore est l’homme des paradoxes, dans la relation qui le lie aux supporters parisiens. Raillé, conspué par une frange des fans, exaspérée de ses blessures à répétition, à l’heure d’un départ qui semble enfin possible, il est plébiscité avec enthousiasme par le Parc lors du dernier PSG-Caen (3-1) qui a eu lieu le 20 décembre. Le Parc ne veut pas qu’il parte, car le Parc croit toujours en lui et veut encore essayer d’entrevoir ce que l’on a vu de lui, souvent par intermittences à cause d’une santé (d’un mental ?) fragile.

42 millions d’euros et 5 millions de salaire annuels : quand les Qatariens prennent le pouvoir, ils érigent El Flaco en tête de gondole et au vu des premiers matchs, tout le monde croit le jeune argentin de 22 ans à l’époque capable de soutenir le fardeau de cet argent dépensé pour se payer ses fantaisies. Et c’est le cas lors de la première saison : 13 buts, 6 passes décisives et une influence majeure dans le jeu. Sylvain Armand, joueur du PSG et cadre du vestiaire à l’époque,  se souvient, dans L’Equipe,  de son arrivée : « Je ne l’avais jamais vu jouer, mais au premier entrainement, j’ai compris qui il était. Il était extraordinaire. Son toucher de balle, sa technique, son élégance… ».

Mais la seconde saison est plus compliquée et les blessures pénalisantes s’enchaînent, comme le rappelle le quotidien : une déchirure musculaire à la cuisse gauche en janvier 2012 d’abord, puis seize autres blessures, dont une majorité aux mollets, vont ternir le tableau d’un joueur souvent décrit comme « génial » par les observateurs et les fans de l’Argentin. La rupture se passe à Montpellier en août 2015, quand il sort au bout de 10 minutes après des douleurs ressenties aux mollets : c’est le début du calvaire pour l’international et deux saisons pénibles qui ne verront le génie argentin revenir qu’en octobre dernier, enfin épargné par son corps.

Souvent qualifié de « Gourcuff » parisien, en raison d’un parcours similaire en termes de déceptions au Breton, Rolland Courbis, « pastoriste » assumé, joue aussi avec cette comparaison dans les lignes de L’Equipe : « Ils ont le même immense talent, le même toucher de balle, la même intelligence de jeu, la même faculté à dérouter l’adversaire, le même amour du football… Mais leur bilan est catastrophique. » Et pourtant il clame son adoration pour El Flaco : « Vous savez que j’adore ce joueur. […] Mais jusqu’à aujourd’hui, son entraîneur a plus souvent été le kiné que le coach. »

Voilà encore pointé du doigt ce fameux paradoxe « pastorien ». Pour un «proche du joueur» auquel le journal sportif donne la parole, tout viendrait d’une blessure mal soignée et d’un manque de repos après la Copa America 2015. Pour lui, c’est clairement « la faute du staff médical du PSG ». Un proche aux conseils apparemment très avisés, puisqu’il aurait même conseillé au joueur d’ « aller voir un sorcier, ce qu’il a refusé de faire ». A tort ou à raison, l’histoire ne le dira malheureusement jamais. D’autres «acteurs proches du club» évoquent, du bout des lèvres, une possible « fragilité mentale », un joueur qui s’écoute trop. Même causes avancées que pour un certain autre breton aux symptômes similaires.

Oui mais voilà, l’Argentin, lui, joue toujours dans un club aux ambitions importantes, et ce club en question est soumis aux impératifs du Fair-Play Financier. Neymar, Mbappé, Draxler sont arrivés et à l’heure de faire les comptes, lui et son compatriote Angel Di Maria sont placés dans le haut du panier à l’heure de la lessive. Problème : l’un des seuls clubs intéressés et pouvant plaire à Pastore, l’Inter Milan, préfèrerait, selon Le Corriere dello Sport, finalement faire venir Henrikh Mkhitaryan, l’Arménien de Manchester United, peut-être même dans le cadre d’un échange avec Joao Mario comme il en était vaguement question à un moment avec le PSG. D'autres sources confirment également que le joueur n'est pas forcément une priorité pour l'Inter, notamment car le dossier est très compliqué financièrement.

Javier Pastore a aujourd’hui besoin de jouer, dans l’optique du Mondial de cet été en Russie, mais les possibilités ne sont pas légion, compte tenu du salaire élevé du joueur, de ses ambitions à jouer dans un grand club et des limites financières des clubs qui souhaiteraient éventuellement le recruter, ce qui est le cas de l’Inter. Comme le confie lui-même son agent à FcInter1908, page dédiée à l’Inter de la Gazetta dello Sport: «ll n'y a rien de nouveau pour Pastore. Il n'y a aucun contact avec l'Inter pour le moment et nous n'avons pas parlé avec le PSG ». Le rêve italien de l’Argentin serait donc pour l’instant encore loin d’aboutir.

Alors, le miracle Pastore, aujourd’hui 28 ans et sous contrat jusqu’en juin 2019, a-t-il encore une chance de voir le jour sous le ciel parisien dans les saisons à venir?


Vous pouvez retrouver les commentaires de l'article sous les publicités.
Joueur(s) lié(s) 

News 

Aujourd'hui

jeudi 18 avril

mercredi 17 avril

mardi 16 avril

lundi 15 avril

dimanche 14 avril

samedi 13 avril

vendredi 12 avril

jeudi 11 avril

 

Soutenez CulturePSG 
Soutenez CulturePSG sur Tipeee