Peut-on croire à la rumeur Messi ?

Des déclarations qui font du bruit

Alors que Messi était en sélection, il s’est exprimé dans les colonnes d’Olé, quotidien argentin très diffusé. Et ses propos concernant son avenir ont fait du bruit, particulièrement en Catalogne : « Je vis au présent. Je veux faire une belle année et gagner le plus de titres possibles, rien d'autre. Après, on verra. On ne sait jamais. Surtout dans le monde du football ! J'ai souvent dit que je voulais finir ma carrière au Barça, mais on n'a pas toujours ce qu'on veut dans la vie. C'est compliqué. Surtout en ce moment au Barça ». La presse catalane s’en est emparée et c’est désormais en une des journaux sportifs, à l’image de Sport qui titre dessus avec ces mots : « Inquiétant Messi. »

Pas une question d’argent ?

Le mode opératoire de la plupart des grandes stars du ballon rond dans l’optique d’une revalorisation commence à être connu. En général, le joueur déclare dans la presse qu’il se sent mal, qu’il a des doutes et qu’il est peut-être à la recherche d’un nouveau projet. Le happy-end arrive en général quelques semaines ou mois plus tard avec une belle revalorisation à la clé et un discours mielleux de réconciliation. C’est un scénario qu’on a vu avec Thiago Silva, Cristiano Ronaldo ou encore… Lionel Messi. Ses déclarations d’hier font d'ailleurs tout de suite penser à cette méthode mais la dernière revalorisation de la « Pulga » date de mai dernier. 

Une porte qui s’ouvre ?

En général, un joueur attend au moins une saison avant de recommencer le cirque habituel et c’est cette proximité entre sa prolongation et ses déclarations qui donne un autre éclat à la sortie médiatique de l’Argentin. Pour la première fois, Messi semble ouvrir une porte qui semble plus liée au domaine sportif que financier. Reste à trouver ce que le joueur entend par « c’est compliqué ». Le Barça vient de démarrer un nouveau cycle et le n°10 déclare être confiant quant au travail fourni par Luis Enrique pour ramener le club catalan au sommet de l’Europe. Dans le reste de l’interview, il avoue également être frustré par la moindre reconnaissance de ses performances avec l’Argentine.  Mais si le problème est avec la sélection, pourquoi parler de partir de Barcelone ? Reste que c’est la première fois que Messi parle aussi ouvertement d’un départ de Barcelone.

Le fisc espagnol, toujours à l’affût

Si le problème n’est pas sur le terrain ni même sportif, il est peut-être financier, et même fiscal. En juillet dernier, Lionel Messi a réglé une grande partie de ses dettes au fisc espagnol et a fait un chèque de 56M€ pour l’année 2013 et les retards des années précédentes. Cette année encore, il va verser une petite fortune à l’état espagnol vu ses revenus monstrueux (autour de 35M€ avec les contrats de pubs et son nouveau salaire). Et si Lionel Messi a une tête de gentil garçon un peu dans son monde, il n’en reste pas moins qu’il sait compter autre chose que les buts et qu’il aime l’argent. Ses exhibitions grassement rémunérées ne sont pas rares, loin de là, et il sait qu’il a probablement atteint le salaire maximal du Barça. En effet, le club barcelonais a pour intention de blinder le contrat de Neymar, cf le début de la rumeur envoyant le Brésilien au PSG, et les deux superstars vont avoir du mal à cohabiter d’un point de vue économique.

Des prétendants en nombre très restreint

Les clubs prêts à se payer Messi et intéressant le joueur se comptent sur les doigts d’une main, ou presque. Le Bayern n’est pas adepte de transferts de cette envergure (on vous rappelle que c’est, au départ, un club de gauche…), le Real n’est pas envisageable, l’Italie n’a pas les moyens malgré ce que clame le président de l’Inter qui parle plus qu'il ne dépense et il reste donc l’Angleterre, ou Paris. Du côté anglais, Chelsea a déjà tenté une approche l’été dernier avec une offre à 150M€ qui n’est pas allée loin, City pourrait se l’offrir tandis que Manchester United a les moyens mais est dans une impasse sportive actuellement. Autant dire que le PSG, malgré un championnat de second rang, pourrait s’offrir le joueur.

Le fair-play financier, cet écueil

Sauf qu’un gros frein est bien présent, le fair-play financier. Actuellement, City et le PSG sont déjà hors de course pour cette raison. Avec 60M€ disponibles pour un transfert et une masse salariale encadrée, les deux clubs n’ont aucune chance de se payer le joueur, à moins de vendre une bonne partie de l’effectif.  Mais le prodige ne viendrait pas dans une équipe qui s’est affaiblie en vendant tous ses meilleurs joueurs. Les premières plaintes concernant le fair-play financier devraient être jugées d’ici à l’été, au moins en première instance et les deux clubs pourraient alors revenir dans la course pour un tel transfert.

Mercato-fiction

Admettons que le fair-play financier vole en éclats d’ici à l’été 2015 (ou plus tard, le joueur n’est pas forcément pressé). Paris peut alors faire des propositions indécentes au Barça, tout comme Manchester City. Chelsea s’étant calmé sur les transferts, ils sont moins attirants pour le Barça qui voudra le plus gros chèque possible tandis que l’attrait entre Mourinho et Messi reste à prouver. Paris est donc en concurrence avec City et United, les rois du carnet de chèque. A ce moment-là, le PSG a deux handicaps : la qualité de son championnat et les énormes taxes qui pèsent en France, soit les deux points forts des concurrents.  Au contraire, il a pour lui une compétitivité sportive à l’échelle européenne que les deux rivaux mancuniens sont loin d’avoir. Dans un cas pareil, c’est le joueur qui déciderait ce qu’il souhaite et il reste encore à le convaincre.

Paris, coincé par l’Angleterre

Dans le cas où le joueur ne tient pas spécialement à venir au PSG, Paris se retrouve pratiquement coincé par l’Angleterre. Si c’est un problème d’argent que Messi appelle ses « complications », le PSG a une chance par rapport à Barcelone mais perd son avantage par rapport au joueur avec la concurrence de City. Si c’est un problème sportif, Chelsea apparaît d’un coup comme le club le mieux placé, offrant à la fois une situation sportive de tout premier ordre à l’échelle domestique et continentale. Le seul espoir serait alors le refus du joueur d’aller en Angleterre, un championnat pas forcément apprécié des petits gabarits techniques dans son genre. Mais avec la L1 comme choix alternatif, le PSG ne marque pas non plus beaucoup de points...

Un joueur encore très loin

En conclusion, si un transfert est envisageable, il faudrait malgré tout qu’un nombre non négligeable d'éléments tourne en faveur du PSG. Parmi ceux-ci, on peut citer la volonté réelle du joueur de quitter le Barça, la fin du fair-play financier et la capacité du PSG à séduire un joueur au nez et à la barbe des plus grands, notamment sur le plan économique, un domaine trouble chez Messi.