Le mercato hivernal vient de s'achever et le club parisien a multiplié les mouvements, notamment du côté des jeunes où il a rattrapé son retard de l'été dernier. Concernant le cœur de l'équipe, c'est surtout un rééquilibrage des lignes qui a eu lieu.
Un peu du noyau parisien qui s'en va
Le PSG a entamé sa mue l'été dernier et l'a continuée cet hiver avec le départ de Lucas, finalement le seul gros départ d'un groupe parisien où plusieurs grands noms avaient été annoncés vers la sortie. En six mois à peine, le PSG s'est donc séparé de l'équivalent d'une demi équipe de ses titulaires d'un passé pas si ancien. Maxwell à la retraite, Sirigu envoyé au Torino, Matuidi vendu à l'autre club de Turin et Aurier placé à Tottenham avaient déjà annoncé cette tendance forte, ce départ de Lucas l'a encore confirmée : les cadres du passé ne sont pas forcément ceux de l'avenir.
Ces responsables de l'hégémonie parisienne à l'échelle nationale ont plusieurs points communs, celui d'avoir été pour la plupart de formidables coéquipiers mais aussi des joueurs ayant montré quelques limites dans la conquête de la Ligue des champions. Alors que Paris a plus investi que jamais l'été dernier pour aller chercher le fameux trophée après lequel il court tant, Lucas a donc rejoint le clan des sacrifiés. Grand animateur du vestiaire, cela n'a pas sauvé sa tête dans un groupe où il faut plus pour exister.
Un attaquant en moins, un milieu en plus
Pour autant, ce départ n'a rien d'illogique d'un point de vue sportif. L'ailier était le sixième choix d'un effectif surchargé en talents offensifs et son avenir était bouché à Paris. Au contraire, le club avait besoin d'un milieu défensif au profil bien particulier, à savoir pas cher, capable de jouer seul devant la défense et rodé à l'exigence de la Ligue des Champions. C'est exactement ce que représente Lassana Diarra et le seul regret concerne peut-être sa date d'arrivée tardive alors que le joueur était libre de tout contrat depuis fin décembre et qu'il avait besoin de se remettre dans le rythme au plus vite. Pour le reste, ce réajustement de l'effectif correspond parfaitement aux besoins et au surplus constaté lors de la première partie de saison.
Alors que Paris a déjà deux titulaires potentiels côté droit (Mbappé et Di Maria) plus trois joueurs capables d'y évoluer (Draxler, Pastore et Alves), il n'avait jusque là aucune doublure fiable à un Thiago Motta à la trentaine bien avancée et dont les périodes d'indisponibilité sont de plus en plus nombreuses et longues. Rabiot et Lo Celso y ont dépanné avec un vrai succès mais aussi affiché de réelles limites défensives dans les matches au sommet, à Munich pour le Français, du côté de Lyon pour l'Argentin. Un Diarra ne fera pas forcément mieux mais, dans les moments compliqués, il aura au moins son expérience sur laquelle s'appuyer, un manque que ses jeunes coéquipiers n'ont pas forcément su combler.
L'effectif pour la seconde partie de saison :
- 3 gardiens : Areola, Trapp, Cibois
- 8 défenseurs : Silva, Marquinhos, Kimpembe, Nsoki, Alves, Meunier, Kurzawa, Berchiche
- 6 milieux : Motta, Diarra, Rabiot, Lo Celso, Verratti, Nkunku
- 6 attaquants : Neymar, Cavani, Mbappé, Di Maria, Pastore, Draxler
Toujours des doutes vis-à-vis du Fair-Play Financier, un seul poste faible renforcé
Paris a désormais une vraie doublure à Motta, plutôt que deux solutions de fortune, et un ailier en moins qui ne lui servait plus à rien. Après six mois en place, Henrique a donc continué sa transformation en profondeur de l'effectif parisien. Malgré une grosse vente et une arrivée à moindre coût, le directeur sportif portugais n'a toutefois peut-être pas assez vendu vu les énormes dépenses de l'été dernier. C'est autour de 70M€ qui sont espérés dans les caisses du club afin d'être dans les clous du fair play financier et Paris n'en a fait rentrer qu'un peu moins de 30. La vente de Lucas est certes très correcte vu la situation mais probablement insuffisante.
Le PSG n'a pas voulu brader ses joueurs comme en témoigne son inflexibilité dans le dossier Pastore et le club aura encore une fenêtre pour vendre des joueurs, en juin prochain. La saison se bouclant officiellement le 30 de ce mois, c'est à cet instant qu'il faut que le club parisien soit à l'équilibre, pas fin janvier. La Coupe du Monde pourrait certes gêner les affaires parisiennes mais cela offre aussi un du temps à quelques joueurs pour se montrer, qu'ils soient actuellement au club, comme Pastore ou Di Maria, ou en train de se ressourcer en prêt à l'étranger tels Guedes et Krychowiak.
Si la balance des ventes et achats est largement positive, un bon point, et le rééquilibrage de l'effectif un très bon point, il est malgré tout possible de regretter l'absence de renforts aux autres faiblesses identifiées du onze de départ. Areola a commencé l'année 2018 par une énorme boulette à Lyon tandis que les deux arrières gauches ne performent pas vraiment. Cet hiver, la priorité était tout simplement ailleurs et le PSG, coincé par ses folles dépenses de l'été dernier, n'a juste pas réussi de miracle à des postes qui seront prioritaires dans le futur.
Chez les jeunes, 6 mois de retard en partie rattrapés
S'il n'a pas pris de l'avance dans ces dossiers compliqués, le club a au moins rattrapé une partie du retard pris l'été dernier du côté de ses jeunes. Trois joueurs ont trouvé cet hiver une porte de sortie qui leur avait été promise il y a quelques mois et ils vont pouvoir lancer leur carrière professionnelle : Descamps et Demoncy vont découvrir la Ligue 2 respectivement du côté de Tours et d'Orléans tandis que Georgen s'offre déjà une première expérience à l'étranger à l'AZ Alkmaar, un club bien classé dans le championnat des Pays-Bas. Reste désormais pour les trois jeunes hommes à avoir du temps de jeu. Le temps de jeu, ce sera aussi la quête d'un Moussa Diaby finalement envoyé à Crotone. Le joueur avait demandé un prêt au moment de la signature de son contrat professionnel en novembre, il a été entendu même si la destination peut surprendre. A 18 ans, cela sera malgré tout formateur et le joueur a du caractère.
Le seul échec du côté des jeunes vient finalement du dossier Callegari, une nouvelle fois. Comme l'été dernier, aucun accord n'a pu être trouvé et le joueur partira finalement libre de tout contrat à la fin de celui-ci, en juin prochain. D'ici là, on devrait le voir jouer ses derniers matches avec le maillot rouge et bleu. Et vu à quel point l'équipe réserve et celle de Youth League ont perdu des éléments durant ce mois de mercato, il pourrait même avoir un gros temps de jeu pour ses derniers mois à Paris.
Paris aura donc acté pas moins de six mouvements durant ce mois de janvier avec une arrivée, un départ et quatre prêts officialisés. Si les gros mouvements ont été finalement rares puisqu'au nombre de deux, le club parisien n'a pas été inactif et a bien utilisé cette période hivernale de transferts. Dans ce qui est un mercato d'appoint, le club parisien a surtout semblé finir ce qu'il n'avait pas eu le temps de boucler l'été dernier. Les quelques mois écoulés entre les deux périodes de mercato n'ont finalement fait que confirmer la lecture faite début septembre et Paris a commencé à corriger ses points faibles. Pour les grandes manoeuvres, il faudra en revanche attendre l'été prochain.
