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Véronique Rabiot décrit son rôle d'agent et de mère

Publié le mercredi 15 avril 2015 à 19:03
La mère et agent d'Adrien Rabiot, la fameuse Véronique, a décrit à l'Équipe.fr son rôle auprès de son fils. Elle est également longuement revenue sur la période compliquée vécue au moment de la prolongation de contrat de son fils.

Agent et mère d'Adrien Rabiot, Véronique Rabiot est revenue pour l'Équipe.fr sur sa double casquette un peu particulière et la façon dont elle gère ça. Elle a aussi évoqué la période compliquée vécue par son fils à l'automne, quand le joueur ne jouait pas avec les pros vu qu'il arrivait en fin de contrat.

La période compliquée avant la prolongation :

« C’est moi, à sa demande, qui ait poussé pour qu’il aille jouer avec la réserve afin qu’il garde le rythme. »

Le milieu de terrain du PSG Adrien Rabiot a la particularité, certes de moins en moins rare, d'avoir pour agent un membre de sa famille, sa mère en l'occurrence. « Véro » s'est fait connaître au moment de la prolongation du contrat du joueur, n'hésitant pas à mettre la pression quand il le fallait pour défendre les intérêts de son fils. Elle revient sur cette période un peu particulière : « Moi j’ai totalement confiance en lui donc je ne me suis jamais inquiétée. S’il n’était pas inscrit sur la liste pour la Ligue des champions, c’est parce que c’est moi qui l’ai demandé. C’était au cas où il partirait (à Rome, ndlr). Il ne l’a donc pas mal vécu. Pareil quand il est allé jouer en CFA. On a dit qu’il était puni. Alors que c’est moi, à sa demande, qui ait poussé pour qu’il aille jouer avec la réserve afin qu’il garde le rythme. Mais c’est vrai que sur le moment cela a quand même été une période compliquée. On a eu du mal à trouver un accord avec le club pour sa prolongation. Et il a été blessé 8 semaines... Ce n’était pas une blessure psychologique. Mais une vraie blessure, qui n’a pas arrangé les choses. Avec Adrien, nous formons une bonne équipe car nous avons confiance l’un en l’autre. Il ne doute pas et moi non plus. »

Le fonctionnement du couple :

Pourtant, à ce moment-là, la mère et agent n'a pas eu un rôle plus complet qu'habituellement : « On échange toujours mais il ne se confie pas plus que ça. Et moi je ne ressens pas le besoin de devoir le rassurer. Et il ne fonctionne pas au coup de tête. Je le mets au courant de mes rendez-vous. Dans les moments de doute, je lui répète qu’il y a une solution et qu’on va la trouver. Quand on n’est pas d’accord, on en discute. Chacun explique son point de vue. Lui c’est le terrain, et moi tout le reste. Chacun sait que l’autre a un savoir différent. On a un cap et on le suit. La plupart du temps, on est synchro. »

« Si je lui donnais des conseils sur ce qu’il fait sur le terrain, il me rirait au nez.»

Et quand il est évoqué une éventuelle présence de la mère dans le domaine sportif, elle répond : « Si je lui donnais des conseils sur ce qu’il fait sur le terrain, il me rirait au nez. En dehors du terrain, je le conseille. Notamment sur sa façon de s’exprimer devant une caméra. Je lui dis de faire attention. Il parle bien mais il y a des mots à éviter. On a tous des tics de langage. »

 

Pour autant, il n'est pas question pour elle de s'effacer « pour l’instant » et elle explique pourquoi : « Les jeunes footballeurs ont besoin d’un bon entourage. Cela n’empêche pas que le cordon soit coupé depuis longtemps. Mais c’est plus une question de sécurité et de confort. L’idée est qu’il soit le meilleur possible. Au club, ils sont d’ailleurs très contents que les joueurs ne soient pas seuls à cet âge-là. La construction de l’homme n’est pas terminée. Et puis, on ne fait pas des enfants pour les garder toute la vie. Il est sur la voie royale et il faut qu’il puisse continuer. Ce n’est pas extraordinaire qu’un jeune de 20 ans vive chez sa mère. Il est bien chez lui car il est bien avec sa mère et son frère (le cadet James). S’il était mieux ailleurs, il irait ailleurs. C’est un homme libre. J’ai éduqué mes fils pour qu’ils soient libres et heureux. Je l’aide juste à atteindre ses objectifs. C’est comme ça qu’il sera heureux. »

« Evidemment que derrière l’agent il y a toujours la mère »

Celle qui dit ne pas être touchée par les critiques, à part quand des choses fausses sont écrites, revient alors sur cette étrange double casquette : « Pour certains, c’est compliqué de comprendre la part de la mère et la part de l’agent. [...] L’agent veille sur le joueur. J’explique bien les choses à Adrien. Quand je rencontre les gens professionnellement, pour eux en revanche c’est compliqué. Ils ont du mal à faire la part entre la mère et l’agent. Ils ont parfois l’impression de parler à la mère alors que c’est bien à l’agent qu’ils s’adressent… [...] Après, évidemment que derrière l’agent il y a toujours la mère. Il s’agit toujours de la même personne. Cela fonctionne bien. Pour moi, comme pour Adrien, c’est très clair. »

La situation actuelle et future :

Aujourd'hui tout va bien pour Rabiot qui pourrait même être titulaire ce soir face à Barcelone et Véronique apprécie : « Je suis contente pour lui car je pense qu’il le mérite. Il travaille et se bat pour ça. C’est ce qu’il souhaite depuis qu’il a six ans. C’est énorme. Il est possible que je ne réalise pas bien. Lui, il en a conscience, il a le recul nécessaire. Ce n’est pas quelqu’un qui saute au plafond. Ce n’est pas dans sa personnalité, son caractère. »

« Adrien est dans la recherche de stabilité.»

Pour autant, et malgré le fait que Blanc fasse régulièrement l'apologie du joueur, ce n'est pas sûr qu'il fasse toute sa carrière à Paris : « C’est compliqué de répondre car dans le monde du football, ce qui est valable aujourd’hui ne l’est pas forcément demain. Mais Adrien est dans la recherche de stabilité. Ce n’est pas un mercenaire. Il veut s’ancrer dans une équipe, gagner sa place. C’est un compétiteur, rien ne lui fait peur. Pas même la concurrence. Il faut juste qu’il ait sa chance, qu’il puisse montrer ce qu’il sait faire, montrer qu’il a progressé. [...] Ici, cela me va bien. Ailleurs aussi (rires). Bouger, cela fait partie de la carrière d’un footballeur. On a fait que ça jusqu’ici. Il ne travaille pas à la préfecture… Le plus important, c’est Adrien. Tant qu’il va bien… La vérité, elle est là. »

NB . Propos recueillis par David Michel pour L'Équipe.Fr

 

 


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