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L'Italie confirme sa mue réussie dans la foulée d'un superbe Verratti

Publié le dimanche 9 juin 2019 à 9:28 par Matthieu Martinelli
Troisième match et troisième victoire dans ces qualifications à l’Euro 2020 pour une Italie qui s’affirme un peu plus à chaque sortie. Marco Verratti a joué 80 minutes et la Squadra Azzurra porte son ADN.

En choisissant d’opérer la reconstruction d’une Nazionale moribonde sur la base d’un jeu élaboré, patient, fait de passes courtes redoublées, le néo-sélectionneur Roberto Mancini savait que ce chemin courageux et contre-culturel ne serait légitimé que si les résultats l’accompagnaient. Telle est la règle de chaque nouveau projet dans le football, et elle le serait encore davantage dans un pays où le score final a toujours fait office de juge de paix. S’il est encore tôt pour préjuger de ce que sera le plafond de cette équipe, le Mancio peut déjà estimer son pari gagné : la Nazionale enchaîne les victoires tout en déployant le jeu qu’il lui a inculqué ; en somme, elle parvient à vaincre et à convaincre.

Une Nazionale au fonctionnement tactique impeccable

Victorieuse 3-0 d’une faible équipe de Grèce, grâce à des buts de Barella (23’), Insigne (30’) et Bonucci (34’), la Squadra Azzurra poursuit donc son sans-faute sur la route de l’Euro 2020, mais l’essentiel est presque ailleurs. En donnant de la continuité à son modèle et à son système, Mancini permet à son équipe de prendre confiance et de développer son jeu avec plus de qualité et de régularité à chaque match. Dans la lignée d’un processus entamé à l’automne, le sélectionneur reconduisait donc son 4-3-3 modulable en phase de possession en 3-4-2-1 : l’arrière droit (Florenzi) passe troisième défenseur central pendant que son homologue côté gauche (Emerson) prend tout le couloir ; l’ailier droit (Chiesa) fait office de piston pendant que l’ailier gauche (Insigne) se recentre au poste de milieu offensif axial aux côtés de Barella.

Dans ce système, dont les rôles et les mécanismes s’inspirent fortement de ceux du Napoli de Sarri, c’est côté gauche que s’élabore la manoeuvre italienne, à l’instar de celle des Partenopei entre 2015 et 2018, autour d’un duo Jorginho-Verratti érigé en véritable plaque tournante de l’équipe. Les échanges infinis entre ces deux joueurs qui parlent le même langage footballistique attirent inévitablement la pression adverse, libérant ainsi des espaces - dans le dos pour Insigne, sur le côté pour Emerson, à l’opposé pour Florenzi et Chiesa - qu’ils n’ont aucun mal à détecter grâce à leur technique privilégiée.

Ainsi, l’Italie parvient à rentrer sans forcer dans les 30 mètres adverses, d’où elle peut déclencher son pressing à la perte et continuer à recycler une possession qu’elle obtient en moyenne plus de 60% du temps. Si le manque de réalisme et de déséquilibre de ses joueurs offensifs avait parfois réservé quelques frayeurs à la Nazionale lors de ses dernières sorties, il n’en fut rien ce soir et les trois buts marqués en dix minutes, sur des actions pourtant peu représentatives (deux transitions et un corner), lui ont permis de gérer la suite du match à sa main.

Verratti/Jorginho, un air de déjà vu

Une chose est sûre, cette nouvelle Italie doit ravir un certain entraîneur, désormais plus coutumier des greens de golf que des bancs de touche, et qui pourra se féliciter de revoir le Verratti qu’il avait façonné durant son passage au PSG : celui des dialogues redoublés avec sa sentinelle, des passe-et-va, des 95% de passes réussies (et des cartons pour couper un contre adverse). Il Gufetto est comme un poisson dans l’eau dans cette Squadra Azzurra qui porte définitivement sa griffe après des années de quiproquo tactique.

Centre névralgique de l’équipe, le tandem qu’il forme avec Jorginho évoque les plus belles heures de son ancien duo avec un autre Italo-brésilien : tous les mécanismes de l’équipe s’enchaînent à partir de leur entente, et la rencontre de ce soir ne fut qu’une nouvelle confirmation de ce que les observateurs peuvent constater depuis plusieurs mois.

Gardant le meilleur pour la fin, comme pour signifier à des tifosi italiens volontiers sceptiques qu’il était bien celui qu’ils avaient longtemps attendu, Verratti leur réserva, avant d’être remplacé par Lorenzo Pellegrini, une dernière minute de jeu qui a confiné au sublime, enchaînant les orientations en une touche ou sur un pas et les protections de balle sur petit périmètre. 

Place désormais mardi à la Bosnie emmenée par un autre maître à jouer de référence en la personne de Miralem Pjanic pour confirmer ces sensations toujours plus positives.


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