Giovanni Lo Celso a signé à Paris, mais il n'arrivera qu'en janvier prochain. Pour l'instant il doit terminer sa saison avec son club formateur Rosario Central (club formateur de Di Maria également) et surtout disputer les JO avec la sélection argentine. Et la tâche n'est pas des plus aisées vu l'immense flou actuel dans le football argentin.
Une fédération argentine en pleine crise
Le foot argentin connait certainement une des périodes les plus sombres de son histoire en ce moment. Les séniors viennent d'enchaîner trois défaites en finale de tournoi (Mondial 2014 et Copa America 2015 et 2016), et de manière très cruelles, puisqu'ils ont laissé filer la Coupe du Monde durant les prolongations face Aux allemands avant de s'incliner deux années de suite aux tirs au but contre le Chili. La défaite n'étant jamais envisagée au pays de Diego et de Messi, la dernière en date n'est pourtant qu'une demie surprise, puisque l'AFA (fédération argentine de football) est en pleine crise depuis plus d'un an et le décès de son président, surnommé Le Parrain, Julio Grondona qui a tenu son siège pendant 31 ans. De présidents intérimaires à élection présidentielle invalidée (puisqu'il y avait 75 bulletins de vote pour 74 votants officiels), la fédération patauge et se retrouve aujourd'hui sous la tutelle de la FIFA.
C'est dans ces conditions que l'Albiceleste est parti disputer la Copa America cet été, finalement perdue en finale, et qui a fait littéralement imploser le foot argentin. En effet, suite à cette déconvenue, Messi qui dénonçait pendant le tournoi les agissement de ses instances a décidé de mettre un terme à sa carrière internationale, le sélectionneur Tata Martino a remis sa démission et par ricochet très peu de joueurs ne veulent (pour l'instant) jouer pour les seniors ou l'équipe olympique alors que celle-ci a pourtant le droit à trois joueurs de plus de 23 ans durant les JO. A la tête de cette sélection, on retrouve un entraineur nommé au pied levé quelques semaines avant la compétition et qui, en plus de ce manque de temps, ne peut pas jouir de tout le réservoir argentin puisque, si certains ont refusé de venir, d'autres ont été retenus par leur club à l'instar de la Juventus pour Dybala.
Des JO pour s'affirmer
C'est dans ces conditions que Giovanni Lo Celso et ses compères entament donc les Jeux Olympiques de Rio avec l'espoir d'imiter la fameuse promotion 2008, celle de Messi, d'Agüero et de son idole Di Maria. Celui que l'on compare déjà à Riquelme pour sa qualité de passe et sa vision du jeu montre des aptitudes techniques très impressionnantes pour son jeune âge. Remplaçant au coup d'envoi du premier match, il est entré à 20 minutes de la fin et a démontré beaucoup plus, tout seul, en moins de temps que la plupart. Outre ses prises de balle et quelques ouvertures bien senties, il il n'a perdu que très peu de ballons malgré un jeu en première intention. Toujours dirigé vers l'avant le natif de Rosario a fait tourner le vent en sa faveur malgré la défaite 2-0 face au Portugal puisqu'il a été aligné d'entrée contre l'Algérie et a largement contribué à la victoire (2-1) des siens.
Contrairement à beaucoup de jeunes joueurs qui font des JO une vitrine pour se distinguer en période de transferts et ainsi se faire repérer par un gros poisson européen, Lo Celso en est déjà au stade de la confirmation. Comme ses coéquipiers d'attaque Angel Correa (Atletico Madrid) et Jonathan Calleri (West Ham, ex-Boca Juniors), il est désigné comme le futur proche de la seleccion. L'Argentine peut compter sur ses jeunes pour redorer le blason de son football navigant en eaux troubles et prétendre à une médaille d'or si l'équipe se montre un peu plus solide défensivement. Souhaitons donc désormais à l'ex-Canalla ("Canallas" est le surnom des joueurs de Rosario Central) un destin différent de celui de ses aînés deux ans plus tôt en terre brésilienne, cruellement battu en finale.
En attendant de rêver d'or, Lo Celso et l'Argentine va disputer son troisième et dernier match de poules face au Honduras ce mercredi (18h, France 4 et Foot+). Une victoire est nécessaire pour assurer la qualification et le futur Parisien est annoncé dans le onze de départ : Rulli - Luis Gómez, Gianetti, Magallán ou Vega, Soto - Martínez, Ascacíbar - Pavón, Lo Celso, Correa - Calleri.
