Nouveau en équipe de France A, Warren Zaïre-Emery a donné sa première conférence de presse en tant que Bleu ce jeudi matin. Le milieu du PSG est revenu longuement sur cette semaine tricolore et son ascension fulgurante. Il a aussi rassuré sur une éventuelle usure physique prématurée.
Convoqué pour la première fois en équipe de France A par Didier Deschamps jeudi dernier, Warren Zaïre-Emery s'est déjà essayé au test médiatique. Le Parisien de 17 ans s'est présenté avec le sourire et détendu face aux journalistes. Après avoir tapoté les micros en rigolant, certainement une façon d'évacuer un peu le stress, le milieu de terrain a répondu à de nombreuses questions portant, notamment, sur son arrivée avec les A.
S'il a pris cette conférence de presse comme une épreuve du baccalauréat, diplôme qu'il tentera d'obtenir en parallèle de l'Euro 2024 s'il est sélectionné par Didier Deschamps à ce moment-là, Warren Zaïre-Emery a réussi sa première sortie médiatique avec les Bleus. S'il a parfois un peu cherché ses mots, le joueur du PSG n'a esquivé aucune question et a gardé le sourire tout le long.
La conférence de presse complète :
Qu’est-ce que ça te fait d’être là en conférence de presse devant nous et penses-tu que tu es trop exposé ?
« C’est toujours un plaisir d’être ici, en équipe de France A. Je suis très content et très fier de représenter la France. Je donnerai tout. Médiatiquement, je pense qu’il y en a un peu beaucoup mais c’est flatteur donc je suis content. Hier, ma famille m’a dit qu’on parlait beaucoup de moi et pense que c’est trop. Moi, je ne sais pas vraiment, c’est à vous de voir. »
Visiblement tu ne sembles pas avoir trop de pression, comment gères-tu ta carrière de footballeur et ta vie étudiante ?
« Hier, par exemple, je faisais mon devoir d’espagnol (rire). J’essaye de m’organiser, dès que j’ai du temps, je fais mes devoirs »
« Hier, par exemple, je faisais mon devoir d’espagnol (rire). J’essaye de m’organiser, dès que j’ai du temps, je fais mes devoirs. J’essaye d’alterner au mieux les deux. Ca ne me pose pas de problème, au contraire, à la maison, ça me permet de garder un équilibre. Si je jouais à la console ou si je sortirais, je ne pense pas que ce serait mieux pour moi. »
Il y a un an, comment aurais-tu jugé cette trajectoire supersonique ?
« Quand on est jeune, on est insouciant. Je ne me pose pas vraiment de questions, je joue mon football comme on me l’a appris. Je me donne toujours à fond, c’est ma personnalité, c’est quelque chose que je ferai toujours au quotidien. »
Comment se passe cette semaine en équipe de France ? Est-ce que c’est comme vous vous l’imaginiez ?
« Il n’y a que des bons moments. Les joueurs et le staff m’ont très bien accueilli. C’est plus facile quand il y a des joueurs de ton club. Petit à petit, je m’ouvre à eux et j’apprends à les connaître. Parfois, ce sont eux qui viennent vers moi et viennent me parler à table. Je suis très content, tout se passe bien. »
Hier, vous avez eu la visite de Gabriel Attal, ministre de l’éducation, avez-vous parlé avec lui ? Puis, pouvez-vous nous parler de la vidéo que vous avez fait pour la lutte contre le harcèlement scolaire ?
« Oui, étant donné que je suis encore en cours, j’ai discuté un peu avec lui. Nous avons fait une vidéo tous ensemble contre le harcèlement. Je pense que c’est une très bonne chose. Cela montre que l’équipe de France s’engage contre ça et je pense que c’est très important. »
Peut-on avoir tes notes du baccalauréat de français l’année dernière et quelle chanson as-tu chanté pour ton bizutage ?
« Je m’en suis plutôt bien sorti, j’ai eu 10 à l’oral et 12 à l’écrit. Ou l’inverse, je ne sais plus (rires dans la salle). Pour la chanson, c’était 4Keuss. C’était une musique que j’écoutais petit avec mes frères ou seul quand j’allais à la douche donc j’ai décidé de chanter celle-là. »
Existe-t-il une différence entre les entraînements du PSG et de l’équipe de France ?
« Comme je vous ai dit, je me pose pas trop de questions. C’est sûr, en équipe de France, le niveau est élevé mais je ne me pose pas de questions, je joue mon football et je fais de mon mieux. »
Quel rôle ont joué les Parisiens depuis votre arrivée en Bleus ?
« Ce sont des très bonnes personnes. Je le vois au quotidien, ils sont toujours là pour moi. Mais les autres aussi sont là pour me parler, bien m’accueillir, me conseiller, me mettre à l’aise. Le staff et les joueurs sont là pour moi et je suis très content que ça se passe comme ça. »
Capitaine des Espoirs, aujourd’hui en Bleu, il y aura l’Euro et les Jeux olympiques l'été prochain, que choisirais-tu ?
« Je pense que ce n’est pas à moi de choisir. Il y a deux coachs, un en Espoirs, un en A. Je pense qu’ils discutent beaucoup ensemble et ce sera à eux de prendre la décision. Je serai à leur disposition quoi qu’il arrive. »
Le forfait de Camavinga libère encore de la place, es-tu prêt à potentiellement débuté contre Gibraltar ?
« Il faudra voir ça avec le coach. Je suis toujours à sa disposition. Je suis prêt et je donnerai tout pour l’objectif qu’on s’est donné de terminer dans les 5 meilleurs (les cinq meilleurs premiers de la phase de poules seront têtes de séries lors du tirage au sort de l'Euro 2024). »
Tu nous parles régulièrement de ta famille, on a entendu ton papa nous dire que tu continues de le surprendre. Peux-tu nous raconter comment ta famille a vécu cette convocation ?
« Ma famille est toujours là pour moi. Quand ce n’est pas bien, ils me le disent, quand c’est bien ils me le disent aussi. C’est important, ça me permet de garder ma tête sur les épaules même si je pense que je l’ai toujours. On ne l’a pas vraiment fêté parce que j’étais en cours de 14 à 19h donc j’étais plus dans mes devoirs. J’étais très content mais à la fois déçu de ne pas vivre ce moment chez moi avec ma famille. »
Est-ce que l’exercice oral de cette conférence de presse t’inquiétait ?
« Non, pas particulièrement. Je prends ça comme un exercice pour le bac (rire). C’est très bien. Il y a des gens qui sont là pour m’aider et m’accompagner dans cette conférence donc je me sens bien et à l’aise. »
Qu’est-ce que Thierry Henry vous a dit ?
« Je suis allé le voir avant hier ou avant avant hier, je ne sais plus. Il est très content pour moi. La seule chose qu’il m’avait dit avant c’est « l’objectif n’est pas d’y être mais d’y rester » et c’est mon objectif au quotidien. Je travaille tous les jours pour y rester. »
Tu pourrais battre un record de précocité, ça te fait plaisir ou tu n’y accordes pas d’importance ?
« C’est un record, si je peux le battre, je serai très content. Mais je reste à la disposition du coach et c’est lui qui décidera. Moi, je suis là et prêt pour aider l’équipe. »
Tu joues à un poste où l’équipe de France a toujours eu des immenses joueurs, quelles sont tes références ?
« J’essaye de m’inspirer de tout le monde. On a tous un style différent donc si je m’inspire de tout le monde, j’aurai un peu de tout. C’est ce que j’essaye de faire tous les jours. C’est sûr qu’en équipe de France il y a de très bons joueurs et je suis très content de jouer avec eux. Ils sont là pour me conseiller, merci à eux de m’aider et je serai là pour eux aussi. »
Est-ce que, en club comme en sélection, ça va vite mais c’est agréable ?
« C’est sûr que ça va vite mais je ne me pose pas de questions. Je joue et prends du plaisir parce que c’est une passion avant tout. Je donne tout sur le terrain comme depuis tout petit, je ne me pose pas de questions, je suis là pour tout donner. »
Comment tu vis le fait d’être estimé à plus de 100M€ aujourd'hui ?
« Je ne regarde pas ça, ça ne me freine pas et ça ne me dérange pas. Je joue mon football et je ne regarde pas ça. »
Depuis le début de la saison, tu es très utilisé, est-ce qu’à 17 ans on a pleinement conscience de sa capacité physique à enchaîner ces matches à haute intensité ?
« Je suis là pour écouter mon corps. Si je sens que ça ne va pas, je le dirai. Les entraîneurs me disent de bien récupérer parce que je suis jeune et je joue beaucoup. Moi, franchement, je veux jouer donc je donne tout à chaque fois. Les kinés sont là pour bien faire mes soins et moi je fais bien les bains froids, les récup' et je mange bien, etc. J’espère que ça va durer longtemps. »
Entre le bac, les Jeux olympiques ou l’Euro, vous choisissez quoi ?
« Je ne vais pas faire de choix, je vais prendre les trois (sourire). C’est l’objectif, on verra. »
