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Comment le PSG a joué en 2018/2019

Publié le vendredi 19 juillet 2019 à 13:24 par Thibaut B. / ParisStatsGermain.fr
Le PSG de Thomas Tuchel a repris l'entraînement depuis peu, quelques semaines après avoir apporté au club le huitième de titre de champion de France de son histoire. S'il l’a emporté, quel genre de champion de France est ce PSG à la sauce allemande ? A l’aide des statistiques, nous allons essayer d’évaluer la saison écoulée du PSG par rapport à ses prédécesseurs, mais également en comparaison des autres champions des principales ligues européennes (Angleterre, Italie, Espagne et Allemagne).

Ce bilan de la saison précédente par le prisme des stats est une analyse générale sur l’équipe dans sa globalité et il faut souligner un point important : les données portent uniquement sur le championnat de France. Avant d’entrer dans le détail des stats fournies par le site Whoscored, rappelons quelques constats généraux sur la saison du PSG version Thomas Tuchel : le PSG a donc empoché le 8ème titre de champion de France de son histoire, avec 91 points.

C’est le 3 ème meilleur total du PSG sous l’ère QSI (Qatar Sports Investments), mais le record de 96 points (atteint par le PSG de Laurent Blanc en 2015-2016) semblait accessible, tant la fin de saison a été galvaudée par les joueurs parisiens. Il s’agit néanmoins du meilleur total de points pour un nouvel entraîneur à la tête de l’équipe (Blanc avait démarré avec 89 points et Emery 87).

Avec 5 défaites au compteur en Ligue 1, Thomas Tuchel égale un record négatif cette fois (même niveau qu’en 2016-2017, 2012-2013 et 2011-2012) sous QSI. On notera cependant que 4 de ces 5 défaites sont intervenues en avril et mai. C’est d’ailleurs une forte particularité qui vient un peu biaiser l’analyse des statistiques de cette saison 2018-2019. Leur fin de saison ratée vient ternir le bilan et amoindrir les performances individuelles et collectives.

C’est en particulier le cas des buts inscrits : avec 105 buts, le bilan est très bon, mais il aurait pu être exceptionnel et dépasser les 108 buts record de l’an passé. Cela correspond à une cadence de 2.76 buts inscrits. Mais à fin mars, cette moyenne était de 3 ! Lors des 9 matches d’avril et mai 2019, les Parisiens n’ont plus inscrit « que » 2.2 buts par rencontre, faisant donc baisser leur moyenne.   

Le constat est encore plus flagrant pour les buts encaissés : alors qu’ils ne prenaient que 0.55 buts par rencontre jusque-là, les protégés de Thomas Tuchel ont encaissé 2.11 buts par match en avril et mai ! Paris finit par conséquent la saison avec une moyenne de 0.92 but encaissé par match.

L’évaluation définie par le site Whoscored traduit bien ce relâchement parisien puisque la note moyenne de l’équipe qui était de 7.14 à fin mars, a ensuite plafonné à 6.74 en avril et mai pour terminer la saison à 7.05, soit le plus bas niveau du PSG depuis la saison « Kombouaré-Ancelotti » de 2011-2012 (6.95) !

Ces constats généraux rappelés, nous allons rentrer dans le vif du sujet à l’aide des statistiques. Cette analyse comportera trois volets : le 1er (ci-dessous) sur la possession du ballon et les stats relatives au jeu de passes ; un second sur la partie finition (stats du tir et des buts) et un dernier sur les aspects défensifs.

Un niveau de possession toujours fort mais en baisse

Avec 60.4 % de possession du ballon, le PSG de Tuchel présente son plus bas ratio depuis la saison 2012-2013. Face aux blocs bas proposés en Ligue 1, pas d’autre alternative que de monopoliser le ballon, parfois à l’extrême (6 fois au-dessus des 70 %). Mais on a senti, comme parfois sous Emery, cette volonté de Tuchel de voir son équipe se projeter vite vers l’avant. Comme un symbole, le seul match où le PSG n’a pas eu l’avantage dans la possession du ballon (contre Lyon lors de la 9ème journée, seulement 48.4 % du temps), les Parisiens l’ont emporté 5-0 avec une succession d’attaques éclairs.  

Paris reste cependant le leader incontesté dans ce domaine en Ligue 1 (devant Lyon) et le 4ème au sein des cinq grands championnats européens (1er Manchester City avec 64 %).

Si le pourcentage de passes réussies n’a pas souffert de cette légère baisse de la possession (avec 88.9 % de passes réussies Paris reste dans sa moyenne des années Emery-Blanc, et le leader de Ligue 1), un petit événement est à signaler au rayon des individualités. En effet, pour la première fois depuis la saison 2012-2013, le titre de joueur de Ligue 1 avec la meilleure réussite aux passes va échapper à un Parisien puisqu’il revient au Lillois Adama Soumaoro (94.3 %) qui devance très légèrement Thiago Silva (94.2 %). 5 Parisiens figurent néanmoins dans les 10 premiers de ce classement (les 4 défenseurs centraux plus le surprenant Christopher Nkunku).

Un jeu sur les côtés insuffisant

Sur la saison écoulée, le PSG n’a tenté en moyenne que 15.4 centres par match. Il s’agit de son plus bas total de l’ère QSI (la moyenne est à 20 centres avec un pic à 24 en 2016-2017). Quand on sait que sur ces 15 centres, seulement 3.4 ont été réussis en moyenne (soit 22 % de réussite), cela donne un aperçu de la pauvreté du jeu sur le côté des Parisiens cette saison.

Aussi fou que cela puisse paraître, le champion de France, qui a terminé la saison avec 16 points d’avance sur son dauphin, n’est que le 18ème au classement de la Ligue 1 en termes de centres réussis par rencontre. Marseille est leader avec 5.7 centres réussis et Lyon deuxième avec 5.2. La moyenne de Ligue 1 est de 4.2 centres réussis sur 17.7 tentés, soit 23.7 %. Parmi les ténors européens, la palme revient au Bayern avec 5.9 (sur 22.8 tentés, soit 26 % de réussite).

Ainsi, que l’on compare le PSG 2018-2019 à ses prédécesseurs, aux autres équipes de Ligue 1 ou à ses homologues européens, le constat d’un gros déchet dans le jeu sur les côtés ne fait que se confirmer.

Au rayon des individualités, Draxler (30.6 % de réussite) et Neymar (30.4 %) s’en sortent pas trop mal. On ne peut guère en dire autant des latéraux. A eux quatre, Meunier, Dagba, Bernat et Kurzawa ont réussi 28 centres sur l’ensemble de la saison de Ligue 1 sur 133 tentatives (soit 21 % de réussite).

Le tableau ci-dessous récapitule pour chaque joueur ayant tenté au moins 10 centres dans la saison, les stats relatives aux centres. Les joueurs sont classés à partir du plus adroit :

L’impression visuelle d’une certaine difficulté à développer du jeu sur les côtés est donc confirmée par ces chiffres sur les centres. Elle est également confortée par la répartition des attaques entre les côtés et l’axe. Selon les données du site Whoscored, Paris a choisi l’axe pour percuter dans 29 % de ses attaques. Ce taux n’était que de 26 % l’an passé et constitue le taux le plus élevé de toute la Ligue 1.

Comparé aux autres champions des grandes ligues européennes, ce taux d’attaque axiale paraît également élevé : Manchester City, la Juventus et Le Bayern sont à 26 % tous les trois (seul Barcelone est au-dessus avec 31 %).

Volonté délibérée de percuter dans l’axe pour mieux fixer et faire des différences permettant de libérer les côtés ? Ou constat d’impuissance face aux difficultés à mettre en place des combinaisons (et des centres) efficaces sur les côtés ? Difficile à dire. En tous les cas, le jeu sur les côtés, constitue à n’en pas douter, un gros chantier pour le staff de Thomas Tuchel pour la prochaine saison.

Encore moins de jeu long malgré l’apport de Paredes

Le PSG a tenté 36 passes longues par match en moyenne cette saison. Cela représente 5.8 % des passes totales faites. Que faut-il penser de ces chiffres ? Qu’ils sont encore en baisse alors qu’ils étaient déjà très bas ! En effet, ce taux de passes longues était de 10 % sous Kombouaré, 9.1 % avec Ancelotti, 7.8 % sous Laurent Blanc et était même descendu à 6.8 % pendant les année Emery.

Paris est même l’équipe de Ligue 1 avec le nombre de passes longues réussies le plus faible sur la saison (23.1) !

C’est le plus faible total également parmi les champions européens puisque le Bayern, par exemple, réussit 38 passes longues par match (soit 64 % de plus que le PSG !). Cela représente 9.1 % de ses passes totales (contre 5.8 % pour Paris), avec un taux de réussite similaire (64.1 % contre 63.7 %)

On pourra toujours se rassurer en se disant que cela aurait pu être pire sans l’arrivée de Paredes. En effet, l’Argentin est le joueur parisien qui en tente (et en réussit) le plus en moyenne par match.

On relèvera au passage grâce au tableau ci-dessus que c’est Rabiot qui a le meilleur taux de réussite dans cet exercice (82.5 %), assez nettement devant Kehrer (76 %) et que c’est Bernat qui a le taux le plus bas (51.7 %). N’ont été retenus que les joueurs ayant tenté au moins 1 passe longue par match en moyenne.

L’écart entre Verratti (2.6 passes longues réussies par match) et Paredes (4.5) est assez significatif : Paredes tente beaucoup plus de jeu long que l’Italien, à tel point que ces longs ballons représentent 8.7 % de son total de passes (le plus haut pour un parisien) contre seulement 4.8 % pour Verratti, plus adepte du jeu court.

Un nombre de tirs en baisse

Le PSG a réalisé son plus faible total de tirs de ces quatre dernières années (14.8). Il n’est d’ailleurs que 2ème de la ligue 1 dans cette catégorie statistique derrière Lyon (17.7 tirs par match), ce qui en outre en dit long sur le ratio tirs/buts des 2 clubs (cf. supra). Cette moyenne de tirs a souffert du relâchement post-traumatisme mancunien. En effet, jusqu’à fin mars, la moyenne était de 15.5 puis elle est retombée à 12.4 en avril-mai.

Au final, le nombre de tirs est donc globalement très moyen. Pour preuve, 16 clubs dans le top 5 européen tirent plus que Paris (3 clubs anglais, 8 italiens, 1 espagnol, 3 allemands et 1 français).

Ce dont a surtout souffert le PSG cette année, c’est de l’absence de relais derrière son quatuor magique. En effet, à eux 4, Mbappé, Di Maria, Cavani et Neymar, malgré leurs absences successives, ont concentré près de 60 % des tirs parisiens (328 des 561 tirs). Compte tenu des insuffisances dans l’effectif offensif parisien et, surtout, du peu de prise de risques des milieux et des défenseurs, hormis ces quatre fantastiques, il y avait peu de monde pour frapper au but.

A titre d'exemple, les quatre défenseurs centraux, Kimpembe (4 tirs), Thiago Silva (10), Marquinhos (11) et Kehrer (13) ont tenté 38 fois leur chance en championnat, ce qui est finalement assez peu. Parmi les latéraux, seuls Meunier (0.9 tir par match) et Bernat en Ligue des Champions ont eu un apport offensif dans la frappe.

Le graphique ci-dessous nous montre qu’avec 41 % de tirs cadrés, les Parisiens font en revanche légèrement mieux que les deux saisons passées en terme de précision.

Les joueurs qui ont en proportion le plus cadré leurs frappes (avec un volume de tirs significatif) sont Mbappé (57 %), devant Draxler (55 %) et Neymar (48 %). Ceux qui tentent leur chance plus souvent de loin comme Di Maria ou Alves sont évidemment désavantagés dans cet indicateur du % de frappes cadrées.

Un nombre de tirs de loin famélique

On aurait néanmoins pu s’attendre à ce que cet indicateur du taux de frappes cadrées progresse puisque le pourcentage des tirs de loin a quant à lui baissé. En effet, avec 4.3 tirs hors surface par match, le PSG version Thomas Tuchel affiche son plus faible total de ces quatre dernières années et même un niveau inférieur à la moyenne des années QSI (4.7). Cela représente 29 % des tirs totaux : c’est également la plus faible proportion des années qataries.

Pour enfoncer le clou, signalons qu’en Ligue 1 seuls Reims et Caen tirent moins souvent au but de loin que le PSG. L’écart avec le leader en la matière (Lyon, 6.9) est même assez important, de même qu’avec les vainqueurs des grands championnats européens : Manchester City compte 6.3 tirs de loin en moyenne par match, la Juventus 6.5, Barcelone 5.7, le Bayern 6. Avec son maigre 4.3 tirs hors surface, le PSG aurait été en queue de peloton de ce classement, quel que soit le championnat.  

En cause, dans le désordre, le profil des avant-centres, plus dribbleurs et finisseurs que canonniers (Mbappé et Cavani prennent respectivement 17 % et 12 % de leurs tirs de loin) ; l’apport quasi-nul de certains milieux dans ce domaine (n’est-ce pas Marco V. ?) ; les défenses ultra-regroupées dans l’axe de Ligue 1 qui n’incitent pas à tirer de peur de voir son tir contré ; le manque d’initiative des défenseurs centraux qui n’osent pas ou sont conscients de leurs limites dans ce secteur.

Heureusement que les Argentins sont là : à eux deux, Paredes et Di Maria prennent un tiers des tirs de loin de tout l’effectif parisien (alors que Paredes n’a disputé que 16 matches de championnat). C’est même ¼ des frappes de loin à lui tout seul pour El Fideo (40/165). Particularité de l’ancien de la Roma et du Zenit : toutes ses tentatives ont été réalisées de l’extérieur de la surface (14/14).

Logiquement, les passes clés (dernière passe avant un tir), sont, comme le nombre de tirs, en diminution : 11.1 par match, contre 12.2 l’an passé. Il s’agit même du plus faible total de ces quatre dernières années. Lyon est 1er en Ligue 1 avec 13, Paris 2ème

Au rayon des individualités, c’est Di Maria qui a délivré le plus de passes clés (55), mais en moyenne par match c’est Neymar qui domine ce classement (2.5 passes clés par match).

Une efficacité offensive impressionnante

Certes, avec 105 buts marqués, le PSG 2018-2019 n’aura pas battu son prédécesseur (108 buts en 2017-2018), mais avec 2.76 buts inscrits par match, on reste sur un niveau de performance très élevé.

Il s’agit donc du 2ème plus haut total de l’histoire du club. En Ligue 1, la seconde attaque (Lyon) a mis 35 buts de moins, soit un écart de 33 % ! Et tout cela en jouant au ralenti depuis fin mars…

Même au niveau des cinq grands championnats européens, personne ne parvient à suivre le rythme de Neymar & co. Le Bayern est second avec une moyenne de 2.6 buts par match.

Pour parvenir à ce festival de buts, les joueurs de la capitale ont fait preuve d’un réalisme offensif jamais-vu jusque-là. En effet, avec un but tous les 5.3 tirs, ils défient tous les « théorèmes de Trezeguet » et autres « lois de Pippo Inzaghi ».

La comparaison avec Lyon est impressionnante : là où il faut 5.3 tirs au PSG pour marquer un but, il en a fallu cette saison 9.6 au club de Jean-Michel Aulas (673 tirs pour marquer 70 buts). Même en Europe, le PSG est intouchable dans cette catégorie statistique puisque Barcelone, second, ne peut faire mieux qu’un but tous les 6.2 tirs.

Signalons au passage qu’avec le même nombre de tirs ou presque que Barcelone le PSG a inscrit 15 buts de plus.

Cet incroyable réalisme devant le but peut s’expliquer d’une part par le plus faible nombre de tirs pris de loin (cf. ci-dessus) ; et d’autre part, par l’incroyable talent des attaquants du PSG. Il n’a fallu en effet que 2.9 tirs en moyenne cette saison à Cavani (18/52) pour marquer un but, 3.6 tirs à Neymar (15/54) et 3.8 à Mbappé (33/125).

Cette formidable efficacité offensive est également traduite par les « expected goals » : alors que 2.43 buts par match étaient « attendus », compte tenu des positions de frappe (source : cotestats.fr), le PSG en a inscrit 2.76, illustrant bien le réalisme offensif parisien. Individuellement, cela donne :

  • Mbappé : 1.16 buts contre 0.96 attendus
  • Neymar : 0.59 buts contre 0.38 attendus
  • Cavani : 0.71 buts contre 0.60 attendus
  • Di Maria : 0.33 buts contre 0.32 attendus

A l’inverse, on notera qu’en 14 tentatives Paredes n’a pas encore trouvé l’ouverture, et qu’en 27 tirs, Alves n’a marqué qu’une fois en championnat (à Nantes).

Plus de buts de la tête, sur coups de pied arrêtés et en contre-attaque

En s’intéressant à la manière dont les Parisiens ont inscrit ces 105 buts en Ligue 1, nous constatons que 13 d’entre eux ont été marqués de la tête (dont 3 par Cavani et 2 par Draxler et Marquinhos). Il s’agit du meilleur total depuis 2011 pour le PSG et du 3ème meilleur total de Ligue 1 cette saison (1er Marseille avec 16).

L’autre nouveauté par rapport à la saison passée concerne les coups de pied arrêtés : ils sont à l’origine de 23 buts cette saison (dont 10 pénaltys) contre 17 en 2017-2018. Cela représente quand même 22 % des buts inscrits. Paris domine cette catégorie en Ligue 1 et même parmi les cadors européens, seul Barcelone fait mieux avec 24 (dont 8 pénaltys). Di Maria, avec ses 4 coup-francs et son corner direct à Nîmes, est le principal responsable de cette progression.

Dernière innovation, peut-être encore plus significative, sur la manière de marquer : les attaques rapides. Le site Whoscored recense 14 buts inscrits sur contre-attaque, ce qui est un record pour Paris sous QSI (jamais plus de 9 sur une saison, moyenne à 5).

Ces 14 buts font du PSG l‘équipe la plus prolifique de Ligue 1 dans ce domaine. Même si la définition d’un but sur contre-attaque peut être sujette à discussion, nous avons bien en mémoire les deux buts inscrits fin octobre au Vélodrome (par Mbappé sur un service de Di Maria, et par Draxler en fin de match) ou, plus récemment, ceux contre Dijon (par Cavani et Mbappé). La vitesse de Mbappé est une arme dont il serait fou de se passer et elle fait des ravages en Ligue 1 où 10 de ses 33 buts sont considérées comme issus d’une contre-attaque.

Ce total de 14 buts en contre distingue très nettement le PSG, non seulement des précédentes versions du club de la capitale, mais aussi des autres champions nationaux, comme le montre le graphique ci-dessous : 

Il s’agit tout simplement du plus haut total des cinq grands championnats européens, devant Düsseldorf avec 11 et Lille avec 10.

Une défense plutôt friable

Il est toujours plus délicat de faire parler les chiffres relatifs à l’aspect défensif. Si l’on s’en tient au nombre de buts encaissés, le constat n’est pas très favorable : 35 buts encaissés, soit 0.92 par match, c’est au-dessus de la moyenne des années Emery-Blanc (moyenne à 27 buts encaissés) et de la période QSI (0,75 buts encaissés par match). Mais il est possible de rapidement pondérer le tableau en rappelant qu’à fin mars, la moyenne était à 0.55 but encaissé par rencontre et que cela s’est gâté ensuite lors de matches sans enjeu…

Reste qu’au final, le PSG n’est que la 2ème défense de Ligue 1 derrière Lille (33) et que cela fait quand même un peu tâche dans le décor…

Comparativement aux autres champions européens, là aussi, la conclusion est ambiguë : la moyenne de buts encaissés est largement supérieure à celle de Manchester City ou au-dessus de la Juventus mais inférieure à Barcelone ou au Bayern.

Alors, que penser de la performance défensive du PSG version Thomas Tuchel ? Que nous disent les indicateurs défensifs ?

Le nombre de tirs subis par match est légèrement meilleur que la saison précédente (10.5 vs 10.8) mais avec un but encaissé tous les 11 tirs (contre 14.2 l’an passé et une moyenne à 14.5 ces dernières années), ce ratio semble indiquer que les positions de tirs étaient plus favorables. Les expected goals confirment cela : le modèle statistique prévoyait que Paris encaisse 1.01 but en moyenne, contre 0.92 en réalité. Le nombre d’arrêts de gardiens est d’ailleurs en augmentation et n’avait pas été aussi haut depuis la saison 2012-2013, signe que la défense parisienne n’a pas pleinement joué son rôle de protection.

La conclusion semble donc que Paris n’a pas forcément laissé beaucoup plus d’opportunités à ses adversaires mais a provoqué des occasions plus nettes qui, malgré les parades de ses gardiens, ont généré plus de buts encaissés que les saisons précédentes. 

Concernant les autres indicateurs défensifs, le nombre de tacles (18.4 tacles réussis sur 27.5 tentés) est lui dans les mêmes eaux que ces dernières années. On notera au passage que c’est Verratti qui tacle le plus (4.5 par match, à 61 % de réussite) et que les nouveaux venus ont apporté toute leur grinta dans ce domaine : Kehrer est 2ème avec 3.3 tacles, Paredes 3ème avec 3.2, et Bernat 7ème avec 2.8.

Si le nombre d’interceptions (9 par match) et de tirs contrés (2.5) reste globalement stable dans le temps, et proche de celui des autres champions nationaux, on constate cette année encore que le nombre de dégagements connaît une nouvelle baisse importante (cf. graphique ci-dessous). 

Par rapport à la saison précédente, on est passé de 14.4 à 12.9 dégagements par rencontre. Au-delà de la correspondance avec la baisse enregistrée par Marquinhos (qui est passé de 4.2 dégagements par match en 2017-2018 à 2.7 en 2018-2019), cette baisse forte et continue dans le temps (on partait de 23.6 par match en 2012-2013) mériterait une analyse plus approfondie. D’autant plus que Paris se distingue très nettement des autres équipes de Ligue 1 dans ce secteur (Lyon est avant-dernier avec 16.1 ; Bordeaux 1er avec 23.9) et même au niveau européen, seul le Bayern réalise moins de dégagements que Paris parmi toutes les équipes des cinq grands championnats européens.

Bilan mitigé au final

Alors, au final, que retenir de cette saison si particulière vécue par le PSG ? Quel regard la froideur des chiffres permet-elle de jeter sur cette saison qui aura fait naître tant d’espoirs pour finalement générer tant de désillusions ? Les statistiques nous disent que Paris était parti pour faire une grande saison et qu’au final, le bilan est mitigé. Pas un scoop pour quiconque a suivi la saison. Quand on essaye cependant d’analyser, via les stats, le jeu de l’équipe, il en ressort quelques évolutions intéressantes.

Côté positif : la recherche des attaques rapides en complément du jeu de possession, qui s’est notamment traduit par un nombre buts conséquent en contre. Autre élément positif, qui est plus une confirmation qu’une nouveauté : l’extrême efficacité offensive de nos attaquants qui font finalement beaucoup (de buts) avec peu (de tirs).

Côté négatif : le manque de jeu sur les côtés tout d’abord. Les statistiques mises en avant dans cet article sur le nombre et la qualité des centres sont quand même assez inquiétantes pour un prétendant à la Ligue des Champions et pour un entraîneur réputé fin tacticien. Autre élément relativement préoccupant, l’absence de correction apportée par Tuchel à deux faiblesses majeures du jeu parisien depuis plusieurs années que sont le jeu long et les frappes lointaines.

Enfin, phénomène nouveau, probablement plus à mettre sur le compte de la fin de saison en roue libre, mais la hausse du nombre de buts encaissés pose forcément question quand on veut voyager loin en Europe…


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