Le PSG est certes revenu victorieux de Barcelone mardi soir, mais il a encore concédé un pénalty dans un match de Champions League, le troisième cette saison. L’occasion de s'intéresser aux pénaltys concédés par le PSG ces dernières saisons, en Ligue des Champions mais aussi en Ligue 1, et de constater les chiffres particulièrement mauvais à l'échelle européenne.
Comme une impression de déjà-vu… En voyant M. Kuipers, l’arbitre de la rencontre, désigner le point de pénalty après 26 minutes de jeu mardi soir, les supporters parisiens ont dû se dire que, décidemment, leur club ne tirait pas les leçons du passé. Car les pénaltys au Camp Nou en huitième de finale de Ligue des Champions, le PSG en avait déjà concédé deux le fameux soir du 8 mars 2017.
Un pénalty sifflé tous les trois matches depuis 2016-2017
Cette année-là, le PSG s’était vu siffler quatre pénaltys en huit matches de Champions League. Cette saison, il en est déjà à trois en sept rencontres : face à Manchester, à Leipzig et donc à Barcelone. Sur les cinq derniers exercices, les Parisiens ont été sanctionnés 13 fois d’un pénalty en 42 matches. Soit un pénalty sifflé tous les trois matches. C’est beaucoup.
Et largement plus que la moyenne des équipes engagées dans la reine des compétitions : là où le PSG concède 2.6 pénaltys par saison, la moyenne des équipes est de 1.4 (sur les cinq dernières saisons).
Si l’on revient en détail sur ces pénaltys, cela donne :
Saison 2016-2017 : 4 pénaltys concédés, 3 encaissés
- 2e match de poule, à Ludogorets, faute de Thiago Motta : pénalty arrêté par Areola
- 5e match de poule, à Arsenal, faute de Krychowiak : pénalty réussi par Giroud
- 1/8e de finale retour, à Barcelone, fautes de Meunier et Marquinhos : pénaltys réussis par Messi et Neymar
Saison 2017-2018 : 1 pénalty concédé et encaissé
- 1/8e de finale aller, à Madrid, faute de Lo Celso : pénalty réussi par Ronaldo
Saison 2018-2019 : 4 pénaltys concédés et encaissés
- 1er match de poule à Liverpool, faute de Bernat : pénalty réussi par Milner
- 4e match de poule à Naples, faute de Thiago Silva : pénalty réussi par Insigne
- 5e match de poule face à Liverpool, faute de Di Maria : pénalty réussi par Milner
- 1/8e de finale retour face à Manchester United, main de Kimpembe : pénalty réussi par Rashford
Saison 2019-2020 : 1 pénalty concédé mais 0 encaissé
- 4e matche de poule face à Bruges : faute de Thiago Silva, pénalty arrêté par Navas
Saison 2020-2021 : 3 pénaltys concédés et encaissés
- 1er match de poule face à Manchester United, faute de Diallo : pénalty réussi par Fernandes
- 3e match de poule à Leipzig, main de Kimpembe : pénalty réussi par Forsberg
- 1/8e de finale aller à Barcelone, faute de Kurzawa : pénalty réussi par Messi
Si l’on devait résumer ce panorama, on dirait que le PSG concède principalement ses pénaltys lors des matches importants, et que même les joueurs d’expérience (Thiago Silva, Di Maria) peuvent aller à la faute. Dans la plupart des cas, ces pénaltys ont surtout été décisifs dans le sort de la rencontre voire de la survie du PSG dans la compétition.
Un quart des buts encaissés dans la compétition sur pénalty !
Le PSG a en effet encaissé 11 buts de cette manière lors des cinq dernières Champions League. Cela représente un quart des buts qu’il a encaissés sur la période ! Là aussi le PSG se distingue nettement des autres clubs engagés dans la compétition puisque la moyenne globale des buts inscrits sur pénalty est de 10 %.
Comme on le voit sur le graphique ci-dessus, le paroxysme est atteint cette saison puisque 43 % des buts encaissés par le PSG l’ont été de cette manière (3 des 7 buts pris). On retrouve d’ailleurs, pour le moment, cette tendance sur l’ensemble de l’épreuve avec 16 % des buts inscrits (contre 10 % maximum jusque-là).
L’année dernière, celle du meilleur parcours européen de l’histoire du club, le PSG n’a, comme par hasard, encaissé aucun but sur pénalty. Cela faisait quand même suite à un exercice (2018-2019) où ils avaient représenté un tiers des buts concédés (4/12) !
La comparaison avec les autres équipes engagées en Champions League met en évidence un écart considérable puisque, sur la période 2016-2021 (étude arrêtée au 21 février 2021), le PSG devance toutes les autres formations d’au moins 4 pénaltys.
Parmi les cadors européens, City en a concédé 9 (mais aucun cette saison et jamais plus de trois au cours d’un exercice), Barcelone 7 (dont 3 cette saison), la Juventus et le Real 6, le Bayern et Liverpool seulement 5.
En termes de ratio pénaltys encaissés/buts encaissés, il n’y a que Krasnodar qui fait pire que le PSG sur la période avec 27 % (4/11). Si l’on poursuit la comparaison avec les Top clubs européens, cela donne : 12% pour Liverpool et City, 11 % pour la Juventus, 10 % pour Barcelone, 7 % pour le Bayern (contre 24 % pour le PSG).
Seulement 6 pénaltys obtenus en 5 ans
Est-ce qu’au moins cette propension à encaisser des buts sur pénalty est en partie compensée par des buts inscrits de la même manière ? Pas vraiment, sur la période analysée (2016-2021), les Parisiens n’ont obtenu que 6 pénaltys et en ont transformé 5 (échec de Di Maria cette année à Leipzig).
Le graphique nous montre que Paris se distingue nettement pour les pénaltys concédés (on le savait déjà), mais son positionnement sur les pénaltys obtenus est intéressant également : de prime abord, on pourrait considérer qu’avec 6 pénaltys obtenus, le PSG fait partie des équipes les mieux loties puisque la moyenne est de 3. Mais quand on regarde la position des autres ténors européens, on constate que tous les gros clubs européens ou presque ont bénéficié sur la période analysée de plus de pénaltys que le PSG : 12 pour Barcelone et le Bayern, 11 pour la Juventus et City, 9 pour Liverpool.
D’ailleurs, et ce n’est pas le propos de notre article, mais si le PSG devait se plaindre de l’arbitrage, ce serait plutôt pour les pénaltys non-obtenus que pour ceux sifflés à son encontre (« remontada » mise à part). Le match face au Barça de mardi dernier va d’ailleurs dans ce sens : le pénalty sifflé contre Kurzawa est sifflable, si l’on adopte la même attitude pour l’accrochage de Griezmann sur Mbappé en seconde mi-temps.
Un tableau bien différent en Ligue 1
La donne est-elle la même en Ligue 1 ? Evidemment non. Sur les cinq dernières saisons, le PSG a concédé 16 pénaltys en 166 matches, soit un pénalty tous les 10 matches. C’est-à-dire plus de trois fois moins fréquemment qu’en Champions League .
Logiquement, la comparaison avec la moyenne des équipes de Ligue 1, est également cette fois à l’avantage du PSG, beaucoup moins sanctionné.
La saison dernière était une saison tout à fait vertueuse puisque le PSG n’a subi qu’un pénalty en Champions League (raté par Bruges) et aucun en Ligue 1 !
Cette saison, il en est à deux (un raté par Nantes et un réussi par Monaco).
Avec 2 penaltys concédés, le PSG fait partie des équipes les moins sanctionnées de Ligue 1. Seuls, Rennes et Lille font mieux avec un seul (Rennes n’en a encore encaissé aucun puisque le Montpelliérain Mavididi a raté le sien ce week-end).
Le PSG a obtenu cette saison 7 pénaltys, tous transformés (4 par Mbappé, 3 par Neymar). Cinq équipes font mieux, dont Strasbourg qui en a obtenu 10 en sa faveur (9 transformés par 5 joueurs différents).
Ils représentent 12 % des buts marqués et seulement 6 % des buts encaissés (seul Rennes fait mieux).
En moyenne sur les cinq dernières saisons, les Parisiens ont obtenu 7.8 pénaltys par saison (39 en tout), ce qui les positionne en tête de la Ligue 1, juste devant Lyon (7.4 par saison, 37 en tout).
Voilà pour ce tour d’horizon des pénaltys obtenus et concédés par le PSG depuis cinq ans, à la fois en coupe d’Europe et en championnat. Si la situation en Ligue 1 appelle peu de commentaires, réduire la fréquence des pénaltys encaissés en Champions League doit clairement être un objectif du staff parisien.