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L'attaque du PSG analysée par le biais des statistiques

Publié le mardi 27 octobre 2015 à 19:48 par Julien Assuncao
Un spécialiste des statistiques du football, Julien Assuncao, a analysé l'attaque du PSG par cet angle. Voici son travail, à partir d'un comparatif avec l'année précédente et le reste de la L1.
Un spécialiste des statistiques du football, Julien Assuncao, a analysé l'attaque du PSG par cet angle. Voici son travail, à partir d'un comparatif avec l'année précédente et le reste de la L1.

L'attaque actuelle comparée à celle de l'année passée

Après 11 matchs, le Paris Saint-Germain n’a toujours pas perdu et compte déjà 7 points d’avance sur l’actuel deuxième du championnat, l’étonnant Angers, avec la meilleure attaque et la meilleure défense. Comme c’est de circonstance apparemment, on va retourner dans le passé pour comparer ce début de saison avec l’année dernière.

Classement de la saison 2014/2015 après 11 journées (issu du site Statto.com)

Comparons avec la saison actuelle :

Lexique pour lire ce tableau qui sera utile pour la suite :

BGP/BGC = Big Chances Pour/Contre, soit les grosses occasions pour et contre
xGP/xGP = Expected Goals Pour/Contre. L'Expected Goal est un concept qui consiste à assigner à chaque tir un pourcentage de chance d'être marqué selon différents critères comme sa position ou le type de tir. Un article plus complet existe sur la définition et son application sur les Cahiers du Football

Comme le montre les tableaux précédents, Paris n’avait toujours pas perdu à ce stade de la compétition non plus mais enchaînait les matchs nuls, principalement à cause d’une attaque à la traîne. Avec un nombre de tirs largement en baisse par rapport à l’année précédente (15,7 tirs par match en 2013/2014) tout comme le nombre de tirs cadrés, Paris avait du mal à se créer des occasions nettes.

Au fur et à mesure de la saison, leurs prestations offensives se sont largement améliorées tout en restant toujours aussi solides en défense.

Sur ce début de saison, le Paris Saint-Germain a démarré pied au plancher, avec une domination dans le nombre de tirs tentés/concédés qui se rapproche de la première saison de Laurent Blanc. C’est-à-dire que, en moyenne, 62,5% des tirs dans un match de Paris sont à l’avantage de ces derniers, ce ratio de 0,625 est le meilleur de ces 7 dernières années pour eux. Seul Marseille a fait mieux avec 0,627 en 2009/2010.

C’est encore plus nette concernant les tirs cadrés où l’attaque de Paris est grande forme avec 6,3 tirs cadrés par match. Paris tire beaucoup et cadre une partie importante de ces tirs. Une autre caractéristique de cette équipe, c’est sa capacité à se créer des occasions nettes tout en évitant d’en concéder.

Différence du nombre de tirs par match pour chaque zone, entre Paris et le reste de la Ligue 1.

On voit bien avec ce graphique que Paris évite de tirer de loin ou même à l’entrée de la surface : 31,2% de tirs en dehors de la surface pour Paris et 41,7% pour les autres équipes. A l’inverse, Paris se concentre sur les zones dans l’axe de la surface qu’on appelle « danger zone » où la plupart des buts sont marqués : c’est là qu’ils se différencient du reste du championnat.

Selon la même logique, leur part d’occasions nettes (« big chances ») est nettement supérieur à la moyenne avec 22% pour eux comparé à 12,5% pour les autres équipes.

Une équipe avec un visage par mi-temps ?

Une critique qui a été faite à Paris cette saison, c’est de démarrer ses matchs en deuxième mi-temps après 45 premières minutes d’assez faibles intensités. J’ai voulu vérifier ça avec mes chiffres.


Ce tableau représente, pour chaque statistique, le pourcentage d’augmentation (ou de baisse) entre la première et la seconde mi-temps. Le lexique reste le même que précédemment.

Sur les deux dernières années, une équipe de Ligue 1 moyenne a vu sa production offensive augmenter de 15 à 20% en deuxième mi-temps, que ce sont au niveau des tirs, des tirs cadrés, des Big Chances ou des Expected Goals.

Pour le Paris Saint-Germain, l’augmentation est beaucoup plus importante entre la première et la deuxième mi-temps et c’est d’autant plus le cas cette année : l’équipe tire plus, cadre plus et, surtout, se crée des occasions de meilleure qualité.

Ce qui ressort c’est donc que Paris semble avoir atteint son rythme de croisière plus rapidement et qu'il n’y aura pas de faux suspense en Ligue 1 cette année. A côté de ça, la frustration des supporteurs peut se comprendre quand son équipe ne joue sérieusement que la seconde partie des matchs : en termes d’Expected Goals Pour, Paris est à peine supérieur à la moyenne en 1ère mi-temps (0,63 contre 0,48) mais largement au-dessus en 2ème période (1,28 contre 0,55).

Les cas de Zlatan Ibrahimovic et Angel Di Maria


Evolution des joueurs parisiens avec la saison précédente (450 minutes ou +)

Au niveau des joueurs, la plupart des joueurs sont restés au même niveau quand on regarde leur apport en buts et passes décisives estimés (Expected Goals de chaque tir et passe clé) par 90 minutes. Verratti et Moura semblent légèrement moins impliqués dans le jeu offensif de l’équipe mais Zlatan Ibrahimovic compense en étant très productif sur ce début de saison, même si c’est probablement amené à diminuer.


Localisation des tirs et passes clés de Zlatan Ibrahimovic et leur valeur en xGoals.

En dehors de quelques frappes lointaines, notamment sur coup-franc, il a multiplié les tirs à l’intérieur de la surface et a même trouvé ses partenaires dans d’excellentes conditions à plusieurs reprises. Son volume de tirs est énorme avec 5,9 tirs P90 (par tranches de 90 minutes) dont 4,5 tirs P90 dans la surface. A côté de ça, il maintient son rythme de 1,7 passes clés P90. En Ligue 1, un seul joueur contribue à plus de tirs par matchs que lui et c’est Ángel Di María.


TirsContr = Tirs + Passes clés 

Comme souvent, il faut rappeler qu’il est encore tôt mais l’impact de Di María est déjà très important et il n’est pas pour rien dans la remontée du nombre de tirs par match de Paris. Pour un attaquant, 4,49 tirs P90 c’est déjà énorme mais pour un joueur de couloir, c’est encore plus rare. D’autant plus que plus de la moitié de ces tirs sont dans la surface.

Il touche aussi beaucoup de ballons, même pour une équipe comme Paris (le nombre est ajusté par rapport à la possession) et est une vraie force créative avec 3,37 passes clés même si 44% viennent de coups de pied arrêtés.


Localisation des tirs et passes clés d’Ángel Di María et leur valeur en xGoals (autre nom des Expected Goals).

Ces tirs et passes clés ont aussi été dans des zones dangereuses avec, notamment, 4 passes clés et 1 tir dans la surface de but. Edinson Cavani n’est pas en reste non plus avec, comme Ibrahimovic, 7 buts au compteur et le trio d’attaque parisien n’a jamais fait aussi peur.

Julien Assuncao (@Birdace / CoteStats.wordpress.com)

NB : Nous avons publié cet article avec l'accord de l'auteur, issu de cette analyse. Un immense merci à lui pour cette analyse. Vous pouvez en retrouver bien d'autres sur son site, concernant toute la Ligue 1.


Vous pouvez retrouver les commentaires de l'article sous les publicités.
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