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Le bilan du mois d’août vu par les stats

Publié le jeudi 7 septembre 2017 à 12:41 par Thibaut B. / ParisStatsGermain.fr
Alors que cette première trêve internationale de la saison se termine, voici un premier bilan du jeu parisien vu par les stats. S'il est bien évidemment trop tôt dans la saison pour en tirer quelque conclusion définitive que ce soit, ces premiers chiffres sont suffisamment instructifs pour s’y arrêter quelques instants.

A la manière des précédents articles relatifs au retour sur la saison 2016-2017 (disponibles ici et ici), c’est par le prisme des statistiques, avec ses intérêts et ses limites, que nous allons analyser les quatre premières rencontres des Rouges et Bleus et tenter de déceler d’éventuelles évolutions par rapport à la saison passée. Les données traitées dans cet article proviennent des sites Whoscored et Squawka, ainsi que des comptes Twitter de PSG Stats, Histoire du PSG et Opta.

Cette analyse comprendra deux articles et, dans cette première partie, nous reviendrons sur les aspects collectifs de ce début de championnat, notamment en les mettant en perspective avec les statistiques des années antérieures. Un second article suivra et se penchera plus spécifiquement sur les performances individuelles. Dans les deux cas l’analyse porte uniquement sur les quatre premiers matches du championnat (PSG-Amiens, Guingamp-PSG, PSG-Toulouse et PSG-St Etienne), comparés aux moyennes des saisons passées. 

Un début de saison (quasi) historique

Avec quatre victoires en autant de rencontres, le bilan comptable de ce début de championnat est parfait. Aussi bon soit-il, ce sans-faute n’est cependant pas une première puisqu’un exploit identique avait déjà été réalisé par le PSG en 1985, 1992 et 2015. Dans deux cas sur trois, ce départ canon s’était donc traduit par un titre de champion neuf mois plus tard. Une victoire vendredi à Metz serait par contre totalement historique puisque jamais les Parisiens n’ont entamé la saison par cinq victoires consécutives.

Quoi qu’il en soit, ce démarrage est sans commune mesure avec les balbutiements du début de saison dernière (7 points en 4 matches) avec certes un calendrier beaucoup plus favorable (3 matches à domicile notamment). Signalons au passage qu’avec ces trois nouvelles victoires dans son jardin, le PSG est désormais invaincu depuis 35 matches au Parc.  Au-delà de cet aspect purement comptable, l’impression générale est extrêmement positive (hormis une mi-temps contre St Etienne). Essayons donc de voir comment cela se traduit dans les statistiques et tentons de faire parler ces chiffres… 

Une attaque tout feu tout flamme

Au niveau offensif, ce début de saison parisien est remarquable à tous points de vue, et il y en a pour tous les goûts : le PSG 2017-2018, pour le moment, c’est plus de dribbles, plus de passes, plus de frappes, plus d’occasions et évidemment plus de buts !

Arrivée de Neymar oblige, commençons par les données relatives aux dribbles : les Parisiens en ont tenté 21.8 par match avec 72.4 % de réussite. S’il est un secteur où le recrutement du génial brésilien se fait sentir, c’est bien celui-là. La hausse par rapport à 2016-2017 est nette (+15 %) et Paris devient ainsi l’équipe de Ligue 1 qui tente le plus de dribbles alors qu’elle était seulement troisième de ce classement l’an passé. 

Les stats de Neymar en la matière sont proprement ahurissantes (nous reviendrons en détail dessus dans le second article consacré aux performances individuelles) et en seulement 3 matches, le nouveau venu a tenté près de la moitié du total de dribbles de l’équipe (42 sur 85) et il est l’auteur de plus de la moitié du total de dribbles réussis de toute l’équipe (33 sur 62).

Ce penchant pour la solution individuelle, plus risqué, est pour le moment un succès puisque ce volume plus important de dribbles s’accompagne d’un plus fort taux de réussite dans cet exercice (72.4 % versus 66.4 % l’an passé). Attention cependant à ce que Neymar et son incroyable réussite (78.6 %) ne soit pas l’arbre qui cache la forêt puisque la plupart des autres dribbleurs notoires (Verratti et Pastore en premier lieu) ont un taux de succès en baisse par rapport à l’an dernier. 

Des passes encore et toujours des passes. Oui mais des réussies !

Cette augmentation du nombre de dribbles a-t-elle un impact négatif sur le jeu de possession du PSG et sur son nombre de passes ? La réponse est non. S’il est évidemment  trop tôt pour affirmer que les Parisiens ont trouvé le bon équilibre entre la prise de risque individuelle et le jeu collectif, on peut néanmoins constater que cette hausse du nombre de dribbles concomitante de l’arrivée de Neymar ne se traduit pas par un jeu de passes moins bien huilé.

Au contraire ! Les statistiques relatives à la possession de ballon et aux passes sont encore plus impressionnantes que par le passé : les joueurs d’Emery ont réalisé en moyenne 691 passes par match contre 662 l’an dernier, avec encore moins de déchet que les saisons passées. Ils franchissent en effet la barre des 90 % de passes réussies (90.2 % exactement contre 88.9 % en moyenne la saison dernière). C’est évidemment le plus haut ratio de la Ligue 1 (Nice, pourtant seulement 17ème du classement général est deuxième en terme de possession avec 88.8 %). 

Cette augmentation du nombre de passes ne s’accompagne en revanche pas d’une plus grande diversité dans le style de passes puisqu’au contraire, la part des passes longues dans le total, déjà très faible (7.4 % en 2016-2017, et très en retrait par rapport aux cadors européens autour de 12%) diminue encore en ce début d’exercice (5.6 % après quatre matches avec en moyenne 10 passes longues de moins par match). 

Le style de jeu parisien basé sur la confiscation du ballon par le biais de passes courtes semble même atteindre son paroxysme puisque le taux de possession, déjà très haut les années antérieures (avec un pic à 63.4 % en 2015-2016), atteint pour le moment des niveaux jamais vus jusque-là (64.3 %). C’est évidemment le taux le plus haut des équipes de Ligue 1 et la concurrence en la matière est très loin derrière (Monaco 2ème avec « seulement » 55 %). Des records ont même probablement été atteints contre Guingamp et Toulouse avec des taux de possession supérieurs à 73 % ! 

Un recentrage des attaques mais moins de centres

Rien de neuf sous le soleil du mois d’août, donc ? Pas tout à fait : ce monopole du ballon s’accompagne de trois nouveautés : plus de dribbles, on l’a vu, mais aussi plus de temps passé dans le dernier tiers du terrain (1er en Ligue 1 dans cette catégorie avec 33 %, contre 28 % l’an passé) et une volonté accentuée de passer par le centre. Ce dernier point, visible à l’œil nu (à tel point que l’on a parfois eu l’impression que les Parisiens s’enferraient souvent dans l’axe où la densité de joueurs adverses était pourtant la plus importante), est confirmé par les chiffres : 31 % des attaques se sont faites au centre (contre 28 % en 2016-2017), soit le 2ème taux le plus élevé du championnat, derrière Nice avec 32 %. Ce fut particulièrement le cas contre Guingamp avec 39 % des attaques au centre. 

La contrepartie de ces attaques axiales est la baisse du nombre de centres qui s’accompagne, en outre, d’une moins grande précision dans cet exercice (21 % de centres réussis contre 24 % l’an passé). 

Di Maria illustre «à merveille» cette évolution puisqu’il a tenté, sur les quatre matches du mois d’août, 5.8 centres contre 8.7 en moyenne l’an dernier, et avec seulement 13 % de réussite dans ses tentatives (22 % en 2016-2017).

Par conséquent, et c’est paradoxal compte tenu de l’arrivée de Neymar, le jeu penche moins à gauche que la saison passée (33 % des attaques contre 37 % l’année dernière).

Paris tire de tous le côtés

C’est bien beau tout cela mais est-ce que ce flux ininterrompu de dribbles et de passes a vraiment permis d’être plus dangereux et d’obtenir plus d’occasions ? La réponse est oui et on le voit par l’intermédiaire du nombre de passes clés et de tirs au but qui augmentent par rapport à l’année dernière. 

Concernant les passes clés, le principal facteur explicatif de cette hausse est brésilien et porte le numéro 10. Neymar, en trois matches seulement, a en effet concentré ¼ des passes clés du PSG au mois d’août (15 sur 60). Verratti (8) et Di Maria (7) ne sont cependant pas en reste et à eux trois, ils ont réalisé la moitié des passes clés de l’équipe en ce début de saison. Au final, ce nombre d’occasions générées par la passe est en hausse (15 en moyenne contre 13.5 la saison dernière) et les autres équipes du championnat sont assez loin derrière.

L’impact de Neymar sur l’évolution du nombre de tirs réalisés par l’équipe est évidemment également tout à fait réel mais la hausse est quasi généralisée chez ses coéquipiers. Inspirés par l’ex Barcelonais, la totalité des Parisiens s’est essayée à la frappe : 14 joueurs ont en effet tenté leur chance au moins une fois alors qu’on en a connu des plus timides dans cet exercice par le passé (au hasard : Marquinhos 4 tirs en 3 matches, Rabiot 2 tirs de moyenne par rencontre contre moins de un l’an passé). 

Comme les habituels pyromanes n’ont pas perdu leurs bonnes habitudes (4 tirs par match pour Cavani, presque autant pour Di Maria), et que les nouveaux venus aiment bien allumer la mèche (4 tirs par match pour Neymar, 1 pour Berchiche, 0.7 pour Alves), le danger vient vraiment de partout et le feu d’artifice est somptueux. En chiffres, cela donne : 18.5 tirs par match (contre jamais plus de 15.6 sous l’ère QSI) avec un pic à 23 contre Toulouse, et trois Parisiens (Neymar, Cavani, Di Maria) dans le Top 5 des joueurs ayant le plus tiré en moyenne par match dans toute la Ligue 1 (Thauvin en tête avec 4.5 tirs tentés). 

Une efficacité devant le but digne du Monaco de 2016-2017

Et pour en finir avec cette métaphore filante, le bouquet c’est que ces frappes ne sont pas des pétards mouillés : en effet, 19 % des frappes parisiennes se terminent par un but. C’est beaucoup ? Oui. Cela correspond à un but tous les 5.3 tirs précisément (contre un but tous les 7.1 tirs l’an passé). Cela situe les Parisiens, après quatre matches, dans les mêmes eaux que le Monaco de 2016-2017 qui battait des records d’efficacité. A ce jeu-là, les maitres artificiers se nomment Pastore (2 buts en 3 tirs), Thiago Motta (1 but en 2 tirs), Cavani (5 buts en 16 tirs) et Neymar (3 buts en 12 tirs). 

C’est d’autant plus remarquable que les tirs sont pris en moyenne de plus loin que l’an dernier : 43 % de tirs hors surface contre 33 % en 2016-2017. Le PSG est même sur ce début de saison l’équipe qui a réalisé le plus de tirs en dehors de la surface (32, Nice 2ème avec 28). Dans cet exercice, c’est Di Maria qui s’illustre avec 11 de ses 15 tentatives prises de loin, devant Rabiot (4 sur 8).

Mais au final, Paris marque-t-il vraiment plus de buts ? Oui puisque les joueurs de la capitale ont inscrit 14 buts en 4 matches de championnat (dont 7 dans le dernier ¼ d’heure des rencontres), soit 3.5 buts par match (contre 2.2 l’an passé). Paris a donc la meilleure attaque, à égalité avec Monaco.   

Une défense peu mise à contribution jusque-là

Et la défense dans tout ça ? Elle n’est pas en reste puisque Paris a aussi la meilleure défense… à égalité avec Caen. 2 buts encaissés en 4 matches, c’est même un ratio encore meilleur que la saison dernière (0.7 but par match). Pour le moment, c’est l’ensemble des indicateurs défensifs qui sont au vert :

  • 3 « cleansheet » en 4 matches (contre environ un match sur deux l’an passé)
  • Un but encaissé tous les 14.5 tirs : c’est mieux que l’an dernier (1 but tous les 12.8 tirs)
  • 7.3 tirs subis par match, c’est encore mieux que l’an dernier (9.1) qui était pourtant déjà la meilleure année de l’ère qatarie

D’autres statistiques témoignent en outre de la difficulté des adversaires à mettre en danger la défense parisienne : 62.1 % des tirs adverses sont des tirs hors surface et les Parisiens ne réalisent que 11.5 dégagements par match (contre 16.9 l’an passé), signe que l’équipe est peu déséquilibrée. A titre de comparaison les adversaires du PSG ont réalisé en moyenne 25 dégagements cette saison. Ce nombre de dégagements est, de loin, le plus faible de toute la Ligue 1 (Monaco, par exemple, en a réalisé 20.8 par match depuis le début de saison).  

Un premier bilan très positif

Voilà ce qu’on pouvait faire dire aux chiffres « collectifs » de ce début de championnat du PSG comparés aux statistiques moyennes de la saison dernière. Des prémices d’évolution du style de jeu parisien semblent donc se dessiner : plus de dribbles, plus d’attaques par le centre, plus de frappes notamment de loin, plus d’efficacité dans les attaques et dans les tirs au but. Ce ne sont évidemment que des premières tendances, qui demanderont à être confirmées dans le temps. Rendez-vous donc dans un mois pour refaire le point.   


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