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Le PSG 2019/2020 très dépendant de ses attaquants

Publié le dimanche 17 novembre 2019 à 19:57 par Thibaut B. / ParisStatsGermain.fr
Cela avait été mis en évidence juste avant la trêve internationale, et la série est toujours en cours : les 17 derniers buts parisiens, toutes compétitions confondues, ont été inscrits par le trio Mbappé-Di Maria-Icardi. Si l’on intègre Neymar à ce trio, ce sont pas moins de 74 % des buts parisiens qui ont été marqués par ce quatuor infernal depuis le début de saison. Plus fou encore, si l’on ajoute les réalisations de Cavani, Choupo-Moting et Sarabia, 90% des buts parisiens en 2019-2020 sont l’œuvre de joueurs à vocation offensive. Est-ce que c’est beaucoup comparativement aux autres clubs européens ? Voici quelques éléments de réponse.

Un rappel du bilan parisien de ce début de saison pour commencer : si l’on additionne Ligue 1 et Ligue des Champions, le PSG a inscrit 38 buts en 17 matches, soit une moyenne de 2.2 buts par rencontre (contre 2.7 l’an passé). Mais ce n’est pas tant l’efficacité globale offensive qui nous intéresse dans cet article (quoi que…) que la répartition de ces buts inscrits entre les différents acteurs. Le fait que les 17 derniers buts marqués l’ait été par le trio Mbappé-Icardi-Di Maria nous a amené à nous intéresser à comparer cet équilibre des forces offensives avec les autres équipes européennes.

Nous avons donc constitué un panel d’équipes européennes composé des équipes engagées en Champions League parmi les quatre plus gros championnats européens (Italie, Angleterre, Espagne, Allemagne) et nous avons regardé si l’on constatait le même phénomène de concentration des buts inscrits sur 4 joueurs, en particulier offensifs.

Seulement 4 buts marqués par des non attaquants

A Paris, on l’a dit, c’est en fait un quatuor qui se dégage car comment mettre de côté l’inégalable Neymar, auteur de 4 buts en 5 apparitions seulement cette saison. Le fameux « carré magique » qu’il faudra probablement transformer en « triangle d’or » pour les grosses rencontres, représente ainsi 74 % des buts parisiens de ce début de saison (28 sur 38) : 9 pour Icardi, 8 pour Mbappé, 7 pour Di Maria et donc 4 pour Neymar.

On constate donc que ce sont pas moins de 34 des 38 buts (soit 90 %) qui ont été marqués par les joueurs à vocation offensive du PSG. Les seuls buteurs avec un profil défensif étant Marquinhos, Gueye et Meunier (+ 1 csc). L’an passé, le quatuor offensif Mbappé (37)-Cavani (20)-Neymar (20)-Di Maria (14) avait également inscrit 73 % des buts parisiens (91 sur 125).

Et dans les autres clubs européens, ça donne quoi ? Ces taux de 74 % de buts inscrits par 4 joueurs et de 90 % par les joueurs à vocation offensive sont-ils cohérents avec la pratique des cadors du vieux continent ?

Le graphique ci-dessous illustre la distribution des équipes engagées en Ligue des Champions des quatre principaux championnats européens (plus le PSG), en terme de poids des 4 principaux buteurs (axe des abscisses) et de % de buts inscrits par des joueurs à vocation offensive (axe des ordonnées).

Tout en haut à droit du graphique, on constate que le PSG, sur ce début de saison, se distingue sur ces deux indicateurs des équipes du gratin européen.

Commençons par le déséquilibre offensif et la part d’une minorité (ici 4 joueurs) dans le poids de l’attaque de l’équipe. La moyenne « européenne » (au sens de notre étude) est de 68 %. C’est-à-dire qu’au sein des équipes de Champions League des quatre principaux championnats européens, les 4 premiers buteurs de chaque équipe ont inscrit en moyenne 68 % des buts de leur formation. Le PSG, pour mémoire, est à 74 %.

Ce taux de 74 % classe le PSG au 3ème rang de notre étude derrière le Bayern (77 %) où Lewandowski à lui seul a marqué 50 % des buts de son équipe (22 sur 44), et Tottenham (74 %). Ce qui ressort surtout du graphique, c’est la grande homogénéité puisque la majorité des équipes (12 sur 17) ont un taux compris entre 60 et 70 %. La Juventus se distingue avec le plus bas taux (59 %) et une répartition des buts très équilibrée (pas moins de 8 joueurs avec 1 but).

Paris est l’équipe où la part des attaquants dans le total des buts marqués est la plus importante

Encore plus intéressant est l’indicateur du poids des joueurs offensifs dans le total des buts de leur équipe : l’écart entre le ratio parisien (90 %) et la moyenne de notre panel d’équipes européennes (73 %) est considérable. Il témoigne à la fois de l’incroyable force de frappe du secteur offensif parisien (où un joueur référencé comme Draxler se trouve relégué au bout du banc) mais aussi des difficultés pour les milieux et défenseurs du PSG à trouver le chemin des filets. Ce n’est pas une nouveauté, mais on ne constate toujours pas d’amélioration dans ce domaine cette saison.

Si l’on revient à l’étude de cet article et au graphique ci-dessus, on peut faire plusieurs autres constats. Tout d’abord, Manchester City, en alignant systématiquement quantité de joueurs offensifs, parvient presque à égaler le taux de buts marqués par les « attaquants » du PSG (89 % contre 90 %). Tottenham, de son côté, a un taux très élevé également, mais c’est plutôt dû, comme Paris, aux difficultés qu’ont ses milieux (uniquement Ndombélé et Lo Celso) et défenseurs à marquer.

A l’inverse, deux clubs italiens se signalent avec un taux de buts marqués par des « non-attaquants » plus fort : la Juventus tout d’abord où les offensifs n’ont inscrit que 55 % des buts. La Vieille Dame peut remercier Pjanic et ses frappes de loin (3 buts), ou encore ses défenseurs centraux et leurs coups de casque (3 buts). Du côté de l’Inter, c’est plutôt le système de Conte (5-3-2), avec seulement deux joueurs à véritable vocation offensive qui explique ce taux de 59 % où les milieux axiaux (Sensi, Vecino, Barella, Brozovic) et joueurs excentrés (Candreva) s’en donnent à cœur joie.

Besoin de trouver d’autres solutions offensives

Pour en revenir au PSG, il ne faudrait pas que ce qui est un formidable atout, cette incroyable armada offensive, devienne une limite en déresponsabilisant complètement les autres joueurs de l’effectif. On l’a vu contre Dijon notamment, même les stars de l’attaque ne sont pas à l’abri de passer à côté de leur match et de rater quantités d’occasions devant le but. C’est justement lors de ce type de matches, qu’un bon vieux but de la tête d’un défenseur central sur corner (au hasard Thiago Silva) ou une frappe de loin d’un milieu (Paredes ou pourquoi pas Gueye qui le faisait en Angleterre) pourraient faire le plus grand bien. Car rappelons-le, malgré la présence de tous ces cracks en attaque, la moyenne de buts inscrits cette saison est pour le moment inférieure aux saisons passées, et assez éloignée des tous meilleurs européens.

Les dirigeants parisiens ont fait le choix d’investir prioritairement sur des joueurs offensifs et ceux-ci, quand ils ne sont pas blessés, répondent présents et enfilent les buts. A Liverpool, l’équipe référence du moment où d’autres choix en terme d’investissement ont été faits, les défenseurs et milieux « travailleurs » en sont quant à eux déjà à 9 buts depuis le début de saison. Il y a là clairement un axe de progression important pour le PSG s’il veut passer un cap.


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