Article 

Les joueurs du PSG plus performants en Champions League qu’en Ligue 1 selon les stats

Publié le jeudi 4 janvier 2018 à 21:48 par Thibaut B. / ParisStatsGermain.fr
Après avoir analysé par le biais des statistiques fournies par le site Whoscored les points communs et les différences dans le jeu du PSG entre la Ligue des Champions et la Ligue 1, nous allons à présent nous intéresser aux cas individuels afin d’essayer de mettre en évidence des différences dans le niveau de jeu, tel qu’il ressort des statistiques, des joueurs parisiens pris individuellement.

Le graphique ci-dessous situe sur un nuage de points l’évaluation calculée par le site Whoscored pour chaque joueur dans les deux compétitions. L’axe horizontal représente la note dans l’épreuve européenne et l’axe vertical celle dans le championnat national. Il ne s’agit pas de prendre au pied de la lettre l’évaluation comme l’indicateur de performance ultime jugeant le niveau d’un joueur mais plutôt de s’en servir comme d’un prétexte pour essayer de comprendre les différentes prestations de chaque joueur dans les deux compétitions. 

Sur la base de ce graphique, nous allons créer trois catégories de joueurs : ceux qui « surperforment » en Champions League, ceux qui « sous-performent », et ceux qui ont un niveau de jeu relativement égal entre les deux compétitions. Nous nous intéresserons surtout aux deux premières typologies en essayant de comprendre ce qui a justifié ces écarts d’évaluation.

La majorité des Parisiens ont élevé leur niveau de jeu en Champions League

Premier constat : neuf des treize joueurs scrutés (les joueurs n’ayant joué qu’en L1 n’ont évidemment pas été inclus) ont élevé leur niveau de jeu dans la compétition reine, dont cinq de manière assez sensible. C’est d’ailleurs le cas de l’équipe prise globalement dont l’évaluation est meilleure dans l’épreuve continentale (7.48 contre 7.20). Cela mettra de l’eau au moulin de ceux qui assurent que certains joueurs choisissent leurs matches. C’est surtout du au fait que les Parisiens ont à la fois encore plus marqué en Champions League (et ont donc généré des grosses évaluations pour les attaquants), tout en étant davantage sollicités défensivement (provoquant des évaluations supérieures pour les joueurs à caractère défensif). 

Nous allons particulièrement nous intéresser à ceux chez qui l’écart de performance, évaluée selon la méthode Whoscored, est le plus significatif. 

Marco Verratti, décisif en Champions League

Le joueur à l’écart d’évaluation le plus important entre les deux compétitions est Marco Verratti (7.89 contre 7.11 en Ligue 1). Auteur de 2 buts (au Parc, contre le Celtic et Anderlecht) et 2 passes décisives (à Anderlecht pour Mbappé et contre le Celtic pour Neymar) en Champions League, le petit Italien se montre beaucoup plus décisif dans la surface adverse qu’en championnat où il n’a toujours pas marqué depuis son fameux but controversé contre Bastia de la fin de saison dernière, et délivré une seule passe décisive cette saison (contre Nantes pour Javier Pastore). Ce sont là les deuxième et troisième but de sa carrière en Ligue des Champions après celui marqué, de la tête sur corner (si si, souvenez-vous), contre Barcelone en septembre 2014. 

En plus de ses statistiques offensives, les performances défensives du hibou parisien sont également significativement supérieures en Ligue des Champions, comme le montre le graphique ci-dessous. 

Dans les autres catégories statistiques, les productions du milieu italien sont très semblables entre les deux compétitions et toujours aussi impressionnantes : plus de 110 ballons joués, et environ 91 % de passes réussies. 

Des arrières latéraux cinq fois buteurs en Ligue des Champions

Les deux latéraux titulaires (6 matches chacun), Daniel Alves et Layvin Kurzawa, présentent eux aussi une évaluation moyenne assez nettement supérieure dans la compétition européenne. 

C’est plus simple pour l’arrière gauche français dont les productions en Ligue 1 ne sont pas exceptionnelles. Lors des joutes européennes, en revanche, Kurzawa a livré d’excellentes copies avec en point d’orgue son improbable triplé contre Anderlecht. Il a également délivré une passe décisive pour Cavani à Glasgow. Il n’a en revanche plus marqué en ligue 1 depuis sa fabuleuse volée sur corner contre Toulouse lors de la 3ème journée. A son crédit également, un taux de réussites aux centres (22 % contre 16 %) et aux passes (88.5 % contre 86.9 %) supérieur en Champions League par rapport au championnat.  

Daniel Alves, lui, réussit l’exploit d’être encore plus performant sur la scène européenne (7.84 d’évaluation) qu’à l’intérieur de nos frontières où il excelle déjà pourtant (7.45). Dans la zone de vérité adverse, il sait tout faire : des buts mémorables (2) en Ligue des Champions (contre le Bayern et face au Celtic) et des passes décisives (4) en championnat (pour Cavani contre Amiens, Mbappé et Draxler à Angers, et Di Maria face à Nantes). 

Son volume de jeu est incroyable dans les deux compétitions (près de 100 ballons joués dans les deux cas) et il apporte tout ce qui fait défaut au jeu du PSG (entre 6 et 7 passes longues par match, et cette volonté de faire mal à l’adversaire avec notamment près de 2 passes clés par rencontre). Un des facteurs qui réhausse encore sa partition en Champions League est son incroyable investissement défensif, décrit dans le graphique ci-dessous. On notera au passage ses 3.7 tacles réussis par match (dont 6 contre le Celtic et 7 à Munich) qui le classent au 4ème rang en Champions League (le 1er est Casemiro avec 5.2 par match).

Neymar plus fort que jamais

Dans la lignée de son compatriote, un autre joueur brésilien, et non des moindres, parvient à produire des statistiques encore plus impressionnantes en Champions League alors que son niveau de jeu en L1 est déjà exceptionnel. Il est bien entendu question de Neymar. La courbe ci-dessous retrace son évaluation à chaque match européen cette saison.

Les esprits chagrins retiendront évidemment la « contre-performance » à Munich (où il a quand même réalisé 4 tirs, 4 passes clés, 85 % de passes réussies, 2 tacles et 3 dribbles) mais le plus remarquable reste cet incroyable niveau de jeu produit pendant cette phase de poules. Avec une évaluation moyenne de 9.24, il est, statistiquement parlant, le meilleur joueur de la compétition nettement devant Kane (8.54) et Ronaldo (8.42). 

Au global, son évaluation moyenne est encore supérieure à celle qu’il affiche en Ligue 1 (8.87, meilleur joueur là aussi). Dans le détail, cela donne (cf. le graphique ci-dessus) : plus de tacles, de tirs et de buts en Champions League ; mais plus de dribbles réussis, de passes clés et de passes décisives en Ligue 1. En Champions League, il en est à 6 buts et 3 passes décisives, contre 11 buts et 9 passes en championnat.  Dans les deux compétitions, il est le meilleur dribbleur. 

Il est également assez nettement plus productif dans cette compétition que l’an passé avec Barcelone (4 buts en 9 matches), et plus globalement en progrès constants depuis 2013 comme en témoigne ses statistiques par saison en ligue des champions ci-dessous.

Marquinhos répond présent quand il faut

Un dernier joueur, enfin, présente une évaluation significativement supérieure dans l’épreuve européenne : Marquinhos (7.34 vs 7.01). C’est dû à la fois à des performances assez quelconques sur le plan national et au fait que la défense parisienne a été plus sollicitée en Champions League qu’en Ligue 1. Ses statistiques défensives témoignent de cette mise à contribution, et de la manière dont il a su répondre favorablement. On relèvera notamment ses 5.2 dégagements par match (10 contre le Bayern) qui en font le leader parisien dans cette catégorie. 

C’est d’autant plus remarquable que les statistiques de son compère de la défense centrale, Thiago Silva, restent quant à elles, assez semblables à un niveau très modeste (6.96 et 7.07), dans les deux compétitions. 
Nous avons donc vu qu’une partie des joueurs du PSG a nettement élevé son niveau de jeu quand l’adversité était plus forte. Un second groupe de joueurs (Rabiot, Cavani, Thiago Motta, Thiago Silva, Mbappé, Kimpembe et Draxler) présentent quant à eux des statistiques globalement similaires (le plus souvent légèrement meilleures en Champions League) entre les deux compétitions et nous ne nous attarderons pas dessus cette fois-ci. 

Les Argentins, victimes de leur faible temps de jeu en Champions League

Pour trois joueurs parisiens en revanche, les statistiques en Ligue des Champions sont nettement moins bonnes que celles de Ligue 1 : Di Maria, Pastore et Lo Celso. Mais dans les trois cas, difficile de les incriminer puisque c’est principalement en raison de leur faible temps de jeu dans l’épreuve phare qu’ils présentent des statistiques plus faibles. 

Di Maria n’a disputé que 67 minutes en coupe d’Europe. Suffisant pour distribuer une passe décisive (pour Kurzawa contre Anderlecht) et marquer, tout en bougonnant, un but à Anderlecht. Mais insuffisant pour produire suffisamment d’actions positives lui permettant de se mettre au niveau de ce qu’il fait, sans trop forcer, en Ligue 1 (6.47 contre 7.01).

Le constat est le même pour Pastore (38 minutes en ligue des champions), par ailleurs souvent efficace en championnat (4 buts et 1 passe décisive en 13 matches), et pour Lo Celso qui a quand même su profiter de ses 77 minutes sur la scène européenne pour faire (un peu) étalage de son (immense) talent (une passe décisive pour Alves face au Celtic). 

Des Brésiliens au sommet de leur art, et des Argentins plus en difficulté sur la scène européenne. Voilà en (très) résumé la situation des performances individuelles analysées par l’intermédiaire des statistiques. Tout cela ne demandant évidemment qu’à être remis en cause en 2018…


Vous pouvez retrouver les commentaires de l'article sous les publicités.

News 

Aujourd'hui

jeudi 28 mars

mercredi 27 mars

mardi 26 mars

lundi 25 mars

dimanche 24 mars

samedi 23 mars

vendredi 22 mars

jeudi 21 mars

mercredi 20 mars

 

Soutenez CulturePSG 
Soutenez CulturePSG sur Tipeee