Le PSG est pratiquement au tiers du championnat et le milieu de terrain parisien a vécu des hauts et des bas. Les deux sentinelles utilisées par Unai Emery, Adrien Rabiot et Thiago Motta, représentent bien ces hauts et ces bas. Retour sur leurs points faibles et forts, vus par les stats.
Après avoir décrit l'excellence de l'intégration de Julian Draxler au milieu du terrain, voici la suite du classement des joueurs de l'entrejeu du PSG en se basant sur les statistiques des joueurs lors des 12 premières journées de Ligue 1. Aux notes de Whoscored, calculées automatiquement par rapport aux données collectées, Adrien Rabiot (7.34) devance Thiago Motta (7.19). Retour sur les points forts et faibles des deux sentinelles d'Unai Emery.
Adrien Rabiot, le baromètre de l’équipe
Adrien Rabiot est le milieu de terrain, et même le joueur tout court, le plus utilisé en championnat par le coach basque : 12 titularisations sur 12 possibles et 1024 minutes jouées en tout. Il a disputé 8 matches en intégralité et a donc été remplacé 4 fois (dont 2 fois avant la 70ème).
Ses évaluations par match témoignent d’un très bon début de saison (8.8 contre Toulouse) puis d’une diminution constante de ses performances ponctuée par quatre matches moyens (contre Montpellier, Bordeaux, Dijon et Marseille correspondant également à un creux dans les performances de l’équipe), avant de nouveau de produire des gros matches contre Nice et surtout Angers.
Les aspects positifs du jeu de Rabiot : des frappes de loin et des caviars pour Neymar
- C’est Rabiot qui tente le plus sa chance parmi les milieux : il a réalisé 11 tirs en 12 matches, soit 0.9 par match (en légère hausse par rapport à l’an passé). La majorité de ses tirs sont d’ailleurs pris en dehors de la surface : 6 tirs hors surface, soit autant que Cavani. C’est même plus que tous les autres milieux réunis (5).
- Enfin des passes décisives : il a effectué 2 passes décisives (à Metz pour et à Marseille, les deux fois pour Neymar) depuis le début de saison en Ligue 1. C’est déjà autant que sur toute la saison dernière (son record en carrière remonte à 2012-2013 avec Toulouse : 3)
- De l’agressivité défensive : il a réussi 25 tacles, soit 2.1 par match. Ce sont les plus hauts totaux et les plus haut taux de réussite (74%) des milieux, symbole d’une volonté de muscler son jeu de la part du « Duc de Paname ».
Les aspects négatifs du jeu de Rabiot : peu de jeu long et des duels offensifs perdus
- Un manque de diversité dans son jeu : il privilégie systématiquement le jeu court puisque seulement 4.7 % de ses transmissions sont des passes longues, soit le plus faible ratio des milieux de terrain.
- Des pertes de balle potentiellement dangereuses : il est le milieu au plus faible taux de de réussite dans ses dribbles (63 % contre 81 % en moyenne pour les trois autres)
La question pour la suite de la saison : peut-il s’inspirer de Thiago Motta et gagner en constance pour devenir complètement incontournable ?
Thiago Motta, la régularité
Ce qui transparaît à l’analyse match par match de Thiago Motta, c’est son impressionnante constance dans les performances, avec une évaluation Whoscored toujours comprise entre 7.1 et 7.7 (hormis à Marseille où il était diminué).
A noter également qu’il n’a disputé que trois matches en intégralité, étant remplacé (toujours autour de la 70ème) lors des cinq autres rencontres qu’il a débutées. Cela semble témoigner de la volonté du staff parisien de le préserver et rend donc encore plus incompréhensible sa titularisation à Marseille.
Les aspects positifs du jeu de Thiago Motta : une grande sécurité défensive et offensive
- Des arguments essentiellement défensifs : il est clairement le milieu au profil le plus défensif et les stats s’en ressentent. Il domine les autres milieux au nombre de dégagements par match (1.6 par match alors que le 2ème est à 0.8) et est 2ème aux tacles réussis (2 par match) et aux interceptions (1.3). A signaler son gros match contre Toulouse : 4 dégagements et 4 interceptions.
- Une capacité à ne pas perdre la balle : 94.5 % de passes réussies, c’est le même taux que Draxler mais avec un nombre de ballons joués deux fois plus important (92 contre 46).
Les aspects négatifs du jeu de Thiago Motta : peu de prise de risque offensif
- Il prend en moyenne un tir tous les deux matches : c’est certes dans ses standards de la saison passée mais cela reste très peu (même si un de ces deux tirs s’est conclu en but, contre Saint Etienne. Qui dit mieux ?)
- Il n’a tenté que 2 dribbles en 8 matches (à 100 % de réussite, qui dit mieux ?)
- Attention aux fautes : 2.4 fautes par match, c’est en forte hausse par rapport à l’an passé (1.4). Là aussi, personne ne fait mieux… Le signe d'un joueur plus souvent dépassé que par le passé ?
La question pour la suite de la saison : quel sera désormais son rôle compte tenu de la montée en puissance de Draxler en son absence ?