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Un dernier regard sur 2017/2018, le jeu du PSG vu par les stats (Partie 2)

Publié le jeudi 2 août 2018 à 13:36 par Thibaut B. / ParisStatsGermain.fr
Après avoir vu, dans la première partie de cet article consacré à l’analyse des évolutions du jeu parisien à travers les statistiques, les similitudes entre la saison 2017-2018 et les précédentes, les deux volets suivants vont quant à eux tenter de mettre en avant les nouveautés de cette dernière saison de coach Emery.

Et, contrairement à ce que l’impression visuelle pouvait laisser penser de prime abord, elles sont relativement nombreuses (et feront donc l’objet de deux articles séparés). La plus flagrante des évolutions de la saison 2017-2018, et la plus spectaculaire aussi, concerne le nombre de buts inscrits par les joueurs d’Unai Emery.

Plus de 100 buts marqués en championnat : Bernard Tapie en avait rêvé pour l’OM, le PSG d’Emery l’a (re)fait !

A la « grande » époque de l’OM, au début des années 1990, Bernard Tapie, président du club marseillais, avait annoncé que son grand rêve serait d’atteindre la barre des 100 buts marqués en championnat. Un objectif qu’il estimait inaccessible mais qui le faisait fantasmer. Les Marseillais ne s’en sont en fait jamais approchés (record à 75 buts en 1989-1990). Les Parisiens viennent, quant à eux, de passer cette barre mythique pour la deuxième fois en trois ans, sans donner l’impression de forcer…

Les 108 buts marqués l’an passé constituent donc un nouveau record du club sur une saison (contre 102 en 2015-2016). Cela représente 2.8 buts en moyenne par match, soit une nette progression par rapport à 2016-2017 (2.2) ou par rapport à l’histoire récente du club. La fin de saison en roue libre n’a pas permis d’aller chatouiller le record « all-time » (détenu par le RC Paris avec 118 buts) mais si les Parisiens avaient maintenu sur les derniers matches de la saison leur moyenne des 34 premiers, ils l’auraient égalé (Paris était sur une base de 3.1 buts par match après 34 matches).

Avec « seulement » cinq buts encaissés en championnat contre Paris, les Marseillais pourront toujours se consoler en disant qu’ils ont fait baisser la moyenne offensive de leur rival. A l’inverse, les Messins et leur gardien japonais Kawashima, ainsi que le Dijon du pourtant excellent Reynet auront été les souffre-douleurs préférés des coéquipiers de Neymar (20 buts encaissés à eux deux). A intervalle régulier tout au long du championnat, les Parisiens nous ont offert quelques festivals offensifs de toute beauté (6-2 contre Toulouse en août et contre Bordeaux fin septembre, 5-0 à Angers en janvier, 7-1 contre Monaco pour officialiser le titre de champion à mi-avril). Au total, Paris a inscrit au moins 5 buts à huit reprises, et au moins 4 buts 11 fois. 

Ces 108 buts marqués constituent une véritable prouesse : aucune équipe européenne n’a fait mieux l’an passé (City est second avec 106, Barcelone 3ème avec 99). C’est donc un véritable saut quantitatif dans la finition qu’ont réalisé les Parisiens l’an passé comparativement aux saisons précédentes. 

Différences de buts

Un saut qualitatif également lorsque l’on s’intéresse de près à la manière dont ces buts ont été inscrits. Les différences dans la construction des buts des Parisiens par rapport à la saison précédente sont en effet nombreuses. 

On pourra tout d’abord mettre en évidence l’origine collective des buts parisiens version 2017-2018 : 70 % des buts de la dernière saison sont issus d’une passe décisive (et non d’une action individuelle), soit un taux supérieur à la première saison « emeryenne » (64 %), alors que l’arrivée de quelques solistes aurait pu faire craindre de voir ce taux baisser et le jeu collectif s’étioler. Signalons au passage que Neymar et Mbappé concentrent 29 % des passes décisives de l’année et que les trois meilleurs passeurs du dernier exercice sont trois recrues (Alves 3ème avec 7 assists).

Autre nouveauté de la dernière saison : le danger de but vient vraiment de partout. Alors qu’en 2016-2017, museler Cavani (auteur de 42 % des buts en championnat) pouvait suffire à annihiler l’attaque (Lucas, 2ème buteur, n’avait inscrit que 12 buts), ce n’est plus le cas cette année puisque tous les attaquants ont marqué au moins 11 buts (Di Maia 11, Mbappé 13, Neymar 19 et Cavani 28). A eux quatre, ils représentent 66 % des buts parisiens en championnat. On notera au passage que les adversaires du PSG se sont montrés plus (mal)adroits devant leur propre cage (8 buts csc) que les défenseurs centraux parisiens, auteurs, en cumulé, de 7 tirs cadrés pour un seul petit but (Thiago Silva contre Metz lors de la 33ème journée).  

Le coup-franc de Cavani à Marseille : un chef d’œuvre en trompe-l’œil

Les manières de marquer ces buts ont également assez nettement évolué par rapport à la saison précédente puisque 8 buts seulement ont été marqués de la tête (dont la moitié par Cavani) contre 12 la saison précédente. Dans ce domaine, le PSG n’est d’ailleurs que la 7ème équipe de Ligue 1 (1er Monaco avec 14 réalisations). La comparaison avec le Bayern, spécialiste du genre, fait peur : les Bavarois ont inscrit 19 buts de la tête en 34 matches (soit 20 % de leurs buts contre 7 % pour Paris). 

En lien avec ce manque de domination dans le jeu aérien offensif, le faible poids des buts sur phases arrêtées : seulement 15 % des buts parisiens ont été inscrits de cette manière (17 sur 108). C’est le plus bas taux de l’ère qatarie et c’est en nette baisse par rapport à 2016-2017 (25 %). Faibles numériquement, les buts sur coup-francs directs de la saison 2017-2018 resteront quand même dans les mémoires des supporters parisiens : pour une climatisation installée (Cavani à Marseille) trois coups de chauds neymariens offerts (Bordeaux, Dijon, Lille). Reste à espérer que les combinaisons sur corner de Thomas Tuchel porteront plus leurs fruits que celles d’Unai Emery (4 buts seulement en championnat).

Au rayon des évolutions positives cette fois, signalons l’augmentation des buts inscrits en-dehors de la surface (18 dont 5 par Neymar, soit le 2ème total de Ligue 1 derrière Lyon) et celle des buts faisant suite à une contre-attaque (8). Dans les deux cas, il s’agit du meilleur total parisien de ces dernières années.

Au-delà de la manière d’inscrire des buts, d’autres nouvelles caractéristiques du style de jeu parisien se sont affirmées lors de la dernière saison et feront l’objet du troisième volet de cette étude. 


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