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Messi, Mbappé, Donnarumma, Tebas, etc, les propos complets de Leonardo au Festival du Sport

Publié le dimanche 10 octobre 2021 à 10:29 par Arthur Verdelet
Leonardo a longuement pris la parole et évoqué de nombreux sujets d’actualité liés au PSG et au football européen lors de son passage au Festival du Sport de Trente. Le directeur sportif brésilien n’a notamment pas mâché ses mots concernant Javier Tebas et le Real Madrid, répondant aux critiques multiples visant Paris.

Lorsqu'il prend la parole, Leonardo a l'habitude de prendre le temps d'exprimer ses idées. C'est ce que le directeur sportif du PSG a fait lors de son passage au micro lors du Festival du Sport organisé par la Gazzetta dello Sport à Trente, en Italie. L'occasion pour lui de revenir sur les différentes arrivées de l'intersaison, de tacler le Real Madrid dans le dossier lié à l'avenir de Kylian Mbappé, ou de défendre son président, Nasser Al-Khelaïfi.

Son retour au PSG après un second passage à l'AC Milan :

« Le PSG vivait une période difficile, la direction se perdait un peu. Maintenant, j'aime les gens avec lesquels je travaille, principalement Nasser, et les propriétaires, le Qatar. C'est très ancré en moi, je me réveille le matin avec le désir de réaliser des choses. »

Comment il a convaincu Messi de choisir le PSG :

« Je n'aime pas l'idée de convaincre, la relation ne peut pas être une faveur. C'est une construction, l'arrivée de quelqu'un à un endroit que je pense très important. Poser les fondations pour les années qui suivent est important. Mais commençons avec Messi, même si c'est la fin : il rejoint des joueurs comme Neymar et Mbappé, puis il y a le fait que ce soit à Paris, ce qui crée alors ce truc. Pour gérer et équilibrer cette chose, l'argent ne suffit pas. Principalement, ce n'est pas que le PSG investit plus d'argent que les autres. Je ne veux pas rentrer dans les chiffres mais le PSG a les 4/5 ou les 3/4 des recettes d'autres clubs avec beaucoup plus de dettes. Le PSG paye pour tous ses investissements.

Revenons-en à Messi : il était convaincu de rester à Barcelone. Nous avons eu des contacts, parce que les choses étaient claires : nous avons parlé avec lui. Mais on n’a jamais vraiment su qu’il avait l’intention de le faire (de partir, N.D.L.R.). Nous avons alors jeté les bases pour échanger des idées, ce qui nous a mis dans une position plus facile après la fin de leur relation. Le prendre était superbe, et ce fut une surprise, un coup pour le monde entier parce qu’il est un joueur de classe mondiale. C’est le premier transfert que fait Messi, pour lui, quitter Barcelone est une nouveauté. Il a un silence percutant, il est arrivé en parlant peu, comme s’il était le tout dernier arrivé. Malgré cela, on ne peut s’empêcher de l’admirer dès le premier instant. »

« Ils ont parlé publiquement de lui comme si c'était normal. Nous avons fait savoir à plusieurs reprises au Real Madrid que nous n'étions pas heureux de cela. Je pense que c'est quelque chose qui doit être sanctionné, ce n'est pas normal. »

Sa réponse à Javier Tebas, s’en prenant régulièrement au PSG et à ses dirigeants :

« Tebas, je ne comprends pas pourquoi il parle de nous. Je ne comprends pas pourquoi vous devez répondre à d'autres ligues, je ne veux pas faire de polémique ici. »

Sa position concernant les polémiques liées à la puissance financière du PSG, régulièrement jugée injuste :

« La première chose est de savoir pourquoi quelqu'un, qui est le président de l'ECA (Nasser Al-Khelaïfi, N.D.L.R.), n'a que des problèmes ? Ce n'est pas qu'il apporte quelque chose au Paris Saint Germain. Vous êtes à l'intérieur de la discussion, comme tout le monde, vous ne pouvez rien faire d'autre. Vous réunissez le club, vous n'êtes pas intégré à l'UEFA, mais vous êtes au centre du jeu pour essayer d'améliorer le mécanisme. Vous n'avez aucun avantage. Alors il serait bien d'avoir une machine qui mesure la passion pour le football. Je le sens : est-ce que je parle bien du propriétaire, des gens ? Beaucoup d’investissements ont été réalisés, mais le Qatar fonctionnerait toujours sans le Paris Saint Germain. Bien sûr, cela ouvre des relations.

Qui a gagné dans les années 60 et 70 ? Même Anderlecht, car la source de revenus était la vente de billets. Donc avec les grands stades, ils avaient plus d'argent, de grands stades, et ils ont gagné. Puis ils n'ont pas donné les droits TV aux petits. Ils ont créé une Ligue des Champions pour les plus grands. Puis les nouvelles richesses sont arrivées, car le football s'est ouvert au monde. Il y a de nouveaux investisseurs. Honnêtement, tout le monde a gagné plus d'argent. L'AC Milan a pris les meilleurs joueurs pendant 10-15 ans, le Real a fait de même, la Juventus a fait de même. Je ne sais pas si tu peux arrêter ça. Maintenant, il y a les fonds qui ont acheté les clubs, puis les grands clubs espagnols qui ont tant de membres (les socios, N.D.L.R.), ainsi que des richesses privées. Les fonds sont des investisseurs, les membres créent une politique interne avec des difficultés pour les structures. Enfin les investisseurs : ce n'est pas seulement l'argent, c'est le fait de pouvoir prendre des décisions rapides. Le fonds d’investissement implique une décision lente, il y a un conseil. Pour les riches comme Chelsea, City, PSG, la décision est rapide. Cela a toujours été comme ça, cela arrivera toujours plus, les fonds investissent le football. Ceux qui ont financé le football italien pendant 30 ans sont Agnelli, Moratti et Berlusconi. Lorsque les roues se mettront à tourner, l'Italie dominera à nouveau. L'Inter, le Milan et la Juventus ne deviendront pas des petits. »

Sa réaction au fait que le Real Madrid prenne contact avec Kylian Mbappé :

« Si je peux dire une chose, la situation a été difficile pour Gianluigi Donnarumma. Parce que je me rends compte que nous ne l'avons jamais contacté avant juin. Ils ont communiqué qu'ils ne le prolongeraient pas (l'AC Milan, N.D.L.R.), ils prennent Maignan, puis il s'est passé des choses internes. En juin, nous avons parlé de cette situation, nous avons discuté et décidé d'y aller. Il n'y a jamais eu de travail avant cela, donc on partait de zéro. L'affaire Mbappé est différente : il y a eu un travail de deux ans. Ils ont parlé publiquement de lui comme si c'était normal. Nous avons fait savoir à plusieurs reprises au Real Madrid que nous n'étions pas heureux de cela. Je pense que c'est quelque chose qui doit être sanctionné, ce n'est pas normal. Nous parlons de l'un des meilleurs au monde. Je ne pense pas que ce soit bien d'approcher un joueur comme ça pendant si longtemps. Tout le monde en parle. Il est dans la dernière année de son contrat, mais il y a un manque de respect. »

Sa position concernant l’avenir de Mbappé :

« Notre idée est que, Mbappé est un bijou. Je veux le prendre dans mes bras. Il est tellement parfait pour le PSG que nous n’avons jamais pensé à un départ. »

Sa relation avec Tuchel et son limogeage en décembre 2020 :

« Avec lui, c'est normal. Même si je pense que c'était difficile, il est arrivé avant moi, avec une façon de travailler. Ensuite, c'est une année très compliquée, on se fait éliminer par United en huitièmes de finale alors qu'il y avait tellement d'attentes. Il perd en finale de la Coupe de France, il y a un mouvement compliqué autour de lui. Cela déstabilise tout. Donc quelqu'un qui avait déjà été là, qui a une relation avec le président et les propriétaires, revient et décide de faire les choses différemment (lui, Leonardo, N.D.L.R.). Il était difficile d'établir quoi que ce soit entre nous. Je suis sincère, entre nous : je pense que ce truc-là a été bon pour l'année passée. Il y avait un contraste interne qui stimulait tout le monde. On a atteint la finale de la Ligue des Champions, perdue contre le Bayern. Sur le long terme, cela aurait été difficile, on allait vers la fin de son contrat, mais nous avons décidé de nous séparer plus tôt. »

« Ce qui est génial, c'est que Paris est différent : pour le meilleur ou pour le pire, il y a un impact énorme pour tout ce qui se passe. Je pense que gagner la Ligue des Champions à Paris sera très différent. »

Les conditions du départ de Carlo Ancelotti en 2011 :

« À mon avis, c'était, une fois de plus l’idée du : « nous communiquons beaucoup, mais nous nous comprenons que très peu ». Il y a eu beaucoup d'informations, mais il y a plus de choses dites que de choses non dites. Dans ce cas, il y a eu un malentendu, car Carlo et moi avions une relation très proche. Le fait de l'avoir est la compréhension que cette relation prévaut. Ça a tendance à être comme ça, la relation est trop importante. Ce n'était pas « Si tu perds, tu t'en vas ». J'étais là et je lui ai dit ça, mais ça n'existe pas et ça ne sera pas comme ça. Nous avons gagné contre Porto, mais ça n'aurait pas pu continuer comme ça. Ce qui a été dit à l'avance a fait perdre le lien, avec des doutes. Ancelotti a terminé la saison tranquillement, mais le fait d'avoir une proposition du Real Madrid a fait que son aventure au PSG s'est terminée plus tôt que prévu. C'était totalement mon choix à l'époque, on l'a fait monter en haut de tableau et on a changé d'entraîneur en décembre (Kombouaré étant alors limogé, N.D.L.R.). Il était parfait pour nous, à tel point qu'il est l'entraîneur le plus aimé de l'histoire du PSG. »

Les ambitions du PSG en Ligue des Champions :

« Le Bayern Munich est une équipe solide, City est comme nous, a beaucoup grandi ces dernières années, ils ont un entraîneur qui est là depuis six ans et qui leur a donné une configuration mentale. Nous les avons battus là-bas, oui, mais nous avons aussi perdu avant. Nous sommes dans ce groupe d'équipes qui peuvent gagner. C'est vrai que nous avons pris des joueurs qui ont un impact important, mais ils sont arrivés gratuitement : nous n'avons pas payé Messi, Wijnaldum, Donnarumma. Les salaires étaient déjà les leurs, voire sont même plus bas. Le seul que nous avons acheté était Hakimi : nous le voulions, c'est tout. Mais le moment était différent pour les autres, qui sont arrivés contre zéro euro. Nous avons une grande responsabilité, les attentes sont grandes, mais nous sommes à l'aise dans cette position. On ne peut pas dire « On ne veut pas gagner la Ligue des Champions ». Ce qui est génial, c'est que Paris est différent : pour le meilleur ou pour le pire, il y a un impact énorme pour tout ce qui se passe. Je pense que gagner la Ligue des Champions à Paris sera très différent. Le club ne l'a jamais gagné, mais mettre le football au même niveau que toutes les autres choses à Paris serait la consécration. Comme la France a été championne du monde, que le PSG gagne la Ligue des Champions serait un moment extraordinaire »


Vous pouvez retrouver les commentaires de l'article sous les publicités.
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