Face à l’OM (1-0) dimanche soir, le PSG de Christophe Galtier a troqué le 3-4-3 utilisé depuis le début de saison pour passer à un système à quatre défenseurs. Le premier bilan de ce choix délibéré et non contraint se révèle plutôt positif.
Pour la première fois de la saison, le PSG de Christophe Galtier a quitté le 3-4-3 pour une autre organisation tactique. Un changement qui n’était « pas lié aux absences, mais bien à une réelle volonté de faire autre chose » après des « derniers matchs poussifs » selon les propos du technicien parisien.
Son intuition s’est révélée payante au vu du succès obtenu face à l’OM 1-0) dimanche soir. Le rendement global des Parisiens, visiblement pas déboussolés par ce retour à une défense à quatre, l’accrédite également. La prestation du principal bénéficiaire de ce changement de système, l'Espagnol Fabian Ruiz, est également à relever.
Un renfort bienvenu pour Verratti et Vitinha
Le principal atout de ce passage à un milieu à trois éléments concerne le renfort obtenu par le duo formé par Marco Verratti et Vitinha. Obligés de compenser constamment depuis le mois d’août, les deux infatigables commençaient à marquer le coup physiquement ces dernières semaines et ont relevé la tête contre Marseille grâce à l’apparition de Fabian Ruiz. L’Espagnol a marqué les esprits par sa disponibilité (85 ballons joués), sa qualité technique et son rôle à la récupération (6 duels gagnés sur 13, 10 ballons récupérés).
Le trio qu'il vient d’intégrer -et peut également être complété par Renato Sanches ou Carlos Soler, tous deux sur le banc- permet de créer un liant plus important entre l’arrière-garde et le trio d’attaque des Parisiens. Plusieurs contre-attaques -notamment en seconde période- ont été initiées par Ruiz ou encore Vitinha. Verratti, qui a touché un peu moins de ballons qu’à l’accoutumée (88), a lui déclaré qu’il était très « content que (sa) récupération ait pu mener au but » marqué par Neymar juste avant la mi-temps.
Une défense plus hermétique
En l’absence de Sergio Ramos, suspendu, et de Nuno Mendes, blessé, le PSG a retrouvé une défense plus proche de celle alignée l’an passé. L’arrière-garde à quatre mise en place a plutôt donné satisfaction, notamment dans la gestion de la profondeur et les couvertures, l’un des points faibles des premiers pas avec un système à trois axiaux.
La sortie de Danilo Pereira dès la 25e minute aurait pourtant pu compliquer les choses. Entré à sa place, Nordi Mukiele s’est montré solide en tant qu’axial droit, aux côtés de son capitaine, Marquinhos, lui aussi apparu fiable de bout en bout. « Il y eu un peu d’inquiétude, quand Dani est sorti, puisque Mukiele a rarement joué défenseur central dans une défense à quatre, a avoué Galtier en conférence de presse. Il y avait donc quelques réglages à faire, mais je suis globalement satisfait. »
Dans les couloirs, le bilan est un peu plus mitigé. Après des dernières semaines de doute, Achraf Hakimi « a fait beaucoup de courses offensives, de décalages et a été percutant », a relevé son entraîneur. Malgré un déchet important dans le dernier tiers et quelques situations où il a été oublié par ses partenaires, le Marocain a semblé enfin décidé à arpenter son couloir comme il sait le faire. Apparu plus en difficulté, Juan Bernat s’est contenté d’essayer de verrouiller au mieux sa ligne de touche face à Jonathan Clauss.
Les trois de devant ont conservé leur liberté
Le changement de système concédé par Galtier dimanche soir ne devait en rien altérer le rendement du trio offensif parisien. C’était même tout le contraire, puisque la réflexion portait également la « volonté de mettre les trois offensifs dans des zones préférentielles ». C’est pourquoi Kylian Mbappé -qui a pris la parole au terme de la rencontre- s’est régulièrement retrouvé légèrement excentré à gauche, dans des positions qu’il apprécie et sait exploiter. C'est notamment le cas lorsqu'il sert Neymar sur l'unique but de la rencontre.
Utilisé en tant que « point d’appui, et non pivot », sur certaines phases, le Bondynois a conservé sa proximité désormais habituelle avec ses deux compagnons d’attaque. Lionel Messi et Neymar ont pu rester positionnés un peu plus haut que lors des derniers matches, bénéficiant du travail du milieu à trois pour initier les actions. Un moyen de limiter les prises de risque, et de conserver une fraîcheur utile à l’approche des vingt derniers mètres adverses.
Un système amené à durer ?
La question est déjà dans toutes les bouches : le PSG va-t-il conserver ce système lors des prochaines rencontres ? La tendance est au oui. « Avec la suspension de Sergio (Ramos) et la blessure de Dani, nous commençons évidemment à être très affaiblis dans le secteur défensif. Il est fort probable que nous poursuivions avec ce système en le travaillant et l’améliorant à l’entraînement », a concédé Galtier face aux médias, dimanche soir.
« Satisfait de la capacité de (ses) joueurs d’assimiler très rapidement ce système » testé à l’entraînement samedi, l’entraîneur parisien a expliqué que la réflexion sur le schéma de jeu reposait sur une discussion constante avec le groupe. « Il y a beaucoup d’échange et de partage avec mes joueurs, a-t-il ajouté. Ils doivent être convaincus que ça peut être intéressant pour l’équipe. C’est dans ce sens que j’ai rapidement eu un retour très positif samedi après la séance. »
S’il fallait évoquer un axe de progression lié à cette première en 4-3-3 contre l’OM, Galtier évoquerait les « quelques difficultés rencontrées lorsque nous étions en bloc bas, avec une bonne utilisation de la largeur par Marseille ». Paris va désormais bénéficier d’une semaine d’entraînement complète pour réaliser les réglages nécessaires avant de se déplacer à Ajaccio vendredi, et d’enchaîner avec la réception du Maccabi Haïfa mardi prochain en Ligue des Champions.
