Mauricio Pochettino était en conférence de presse à la veille de Leipzig/PSG et l'entraîneur parisien a beaucoup évoqué le collectif de son équipe, tant en termes d'avancement par rapport à ce qu'il souhaite atteindre que par rapport aux différents systèmes de jeu. Il a aussi parlé de quelques joueurs comme Mbappé, Messi ou Di Maria, ainsi que de ses leaders.
Kylian est très performant depuis plusieurs semaines. Au-delà de ses statistiques, sentez-vous une nouvelle attitude, quelque chose d’encore plus rayonnant ?
« Non, je trouve que Kylian est toujours bien. Peut-être que ça tient à la façon dont je regarde mes joueurs. Je le vois toujours bien, il est bien, toujours très motivé, avec l’envie de toujours aider l’équipe et de faire son travail. Nous savons que les performances peuvent toujours être meilleures d’un match (“soirée” dans le texte, N.D.L.R.) à l’autre, mais Kylian est toujours dans de bonnes prédispositions. »
Aujourd'hui, qui considérez-vous comme vos hommes de confiance, les leaders sur lesquels vous vous reposez aujourd'hui ?
« Le premier joueur sur lequel un entraîneur s'appuie toujours est son capitaine »
« D’une manière générale, par notre façon d’être, nous avons confiance en tout le monde et nous pensons que chacun individuellement est important et doit remplir une mission, un rôle au sein du groupe. Pour que l'équipe puisse jouer dans les meilleures conditions, chacun doit se sentir important. Il est évident que certains auront plus de temps de jeu que d’autres - et c’est logique parce que seuls onze joueurs peuvent être alignés. Mais bon, c’est clair que le premier joueur sur lequel un entraîneur s'appuie toujours est son capitaine.
Ensuite, il doit écouter les joueurs expérimentés et également entretenir de bonnes relations avec les plus jeunes, ceux qui peuvent avoir moins d'expérience. Mais en définitive, on attend beaucoup plus d’un entraîneur en termes de management que par le passé. Avant, il y avait en général une sorte d’auto-gestion du groupe. Aujourd’hui, c’est un point sur lequel le staff technique doit rester beaucoup plus attentif. »
Après le match aller contre Leipzig, vous aviez reconnu qu'il y avait eu des difficultés dans le jeu. Demain, y a-t-il une volonté de bien jouer, de gagner avec la manière ?
« Chaque rencontre a ses difficultés. En tant qu’entraîneurs, nous cherchons toujours à progresser et nous sommes aujourd’hui dans une phase d’amélioration. Tout à l’heure, Wijnaldum, qui nous a rejoints cette saison, disait qu’il fallait un temps d’adaptation indispensable pour connaître ses coéquipiers et répondre aux exigences d’un nouveau staff technique. Nous sommes dans ce processus. Je suis évidemment satisfait du résultat (de l’aller) mais c’est sûr que nous aurons de nouveau un match difficile demain. Leipzig est une équipe physique, qui a de bons joueurs, et qui ne nous facilitera pas la tâche. »
Dans quelle forme votre équipe est-elle avant ce match ?
« L'équipe se sent bien, en confiance, en bonne condition. Mais nous connaissons la responsabilité, l’obligation qui est la nôtre : celle de gagner le match et de poursuivre cette dynamique d’amélioration en tenant compte des conditions et la réalité que nous vivons, en nous adaptant, en visant les résultats mais aussi un fonctionnement. C’est ça, la situation actuelle de l’équipe. »
Quel est l’état de Messi ? Pourra-t-il jouer contre Bordeaux et aller en sélection ou est-ce compromis ?
« Nous espérons une évolution positive pour qu’il revienne dans le groupe au plus vite. Mais je n’en sais pas plus que ça. »
Après le match contre Lille, Leonardo a déclaré “on cherche, le coach cherche”. Vaut-il mieux se fixer autour d’un projet de jeu, une organisation, une équipe, ou alors chercher un peu partout pour trouver la bonne solution ? Faut-il travailler quelque chose de précis pour trouver des automatismes ou faut-il chercher sur toutes les lignes pour trouver la bonne organisation ?
« (Son adjoint lui traduit la question mais il n’en comprend pas le sens) C’est très difficile, je ne comprends pas le fond de la question.
« Le projet, nous l’avons, les idées aussi, nous savons comment les développer, et nous adressons les priorités à chaque étape du projet »
(Un interprète traduit de nouveau sans que l’on puisse entendre). Oui, c’est ce que nous sommes en train de... Le projet, nous l’avons, les idées aussi, nous savons comment les développer, et nous adressons les priorités à chaque étape du projet. Le processus pour construire une équipe se fait toujours par phases. Je ne vais pas rentrer dans les détails de la définition du processus de construction d’une équipe ; mais nous travaillons, tout en priorisant les zones les plus importantes à ce stade, au point où nous sommes actuellement.
Les choses sont très claires, l’identité est claire, la philosophie est claire, le plan est clair. Après, tout dépend d’un tas d’autres paramètres sur lesquels nous progressons, même si c’est difficile de le voir. Mais il est évident que nous sommes en phase (avec le plan, N.D.L.R.). Les résultats sont bons et le fonctionnement, compte tenu du contexte et du processus d’adaptation en cours des joueurs, ne peut aller qu’en s’améliorant. Je suis satisfait de la phase dans laquelle nous sommes, même si le football exige évidemment des victoires et des bonnes performances rapidement. Nous cherchons les résultats mais aussi l’amélioration de notre jeu collectif et individuel. »
Vous êtes passés à trois défenseurs à l’aller contre Leipzig en cours de match et aussi contre Lille vendredi. Est-ce un schéma de jeu que vous envisagez de tester d'entrée dans un futur proche avec le PSG ?
« Je pense que les systèmes sont des bases de référence, des schémas sans vie, où les personnages sont statiques. C’est pour cela que nous préférons parler d'animation. Comprenez bien que dans notre animation de jeu, nous utilisons souvent une ligne de 3 ou de 4 ou de 2 ou comme le disait Wijnaldum, des rotations au milieu pour créer des supériorités numériques et éviter de donner des références aux adversaires. Par moment, nous pouvons nous retrouver en alerte à 2, à 3, à 2 + 2, avec des latéraux plus hauts ou plus bas, en étirant le jeu sur les côtés, avec des joueurs qui repiquent vers l’intérieur.
« Le système dépend vraiment de la physionomie du match et de la hauteur de notre bloc »
Le football comporte une certaine complicité dans laquelle s’inscrit notre philosophie, nos préférences. Et cette vision de jeu demande du temps pour pouvoir porter ses fruits. S’agissant de système fixe, il est possible que nous commencions parfois avec trois défenseurs centraux. Mais je crois que le système dépend vraiment de la physionomie du match et de la hauteur de notre bloc.
Un coach très expérimenté, qui m’a entraîné quand j’étais jeune, me disait que tout dépend de la position du bloc à un instant T, au moment où tu prends la photo avec un drone. Au début, c’est telle disposition mais les schémas tactiques changent très vite. C’est cette flexibilité que nous recherchons avec une équipe aussi talentueuse que le PSG. Nous espérons l’atteindre au plus vite, nous devons seulement continuer à travailler en ce sens, dans cette quête. »
On parle beaucoup de Messi Neymar Mbappe devant. Di Maria fait son retour en Ligue des Champions demain. Qu'attendez-vous de lui demain et comment voyez-vous son rôle au sein du groupe ?
« Je pense que tous les joueurs sont importants, surtout que vous citez des stars, qui ont un grand poids dans le monde du football. Dans une équipe, il est important d’avoir un équilibre et Angel apporte évidemment ses qualités et son expérience dans le club où il est depuis des années et qu’il connaît très bien. C’est toujours une bonne chose de pouvoir compter sur des joueurs comme Angel dans le groupe. Mais je le répète, toutes les équipes ont besoin d’équilibre, de pouvoir trouver dans toutes les phases de jeu cette capacité à s’impliquer ensemble.
C’est pour ça que je dis souvent que le plus important est le collectif. Quand le collectif fonctionne parfaitement, les individualités peuvent se distinguer beaucoup plus facilement, vu le talent à notre disposition. Nous allons continuer à chercher ce juste équilibre dont nous avons besoin pour que les talents individuels puissent briller plus encore. »
