A l'heure d'aborder sa finale de Champions League, le PSG va devoir franchir un écueil qui semble évident mais ne l'est pourtant pas du tout : marquer un but. Et l'Inter est aussi bien placée pour savoir que ce n'est pas facile.
A moins de revivre la très pénible finale 2003 entre l'AC Milan et la Juventus, la seule du 21e siècle finie sans but, le PSG et l'Inter Milan qui vont s'affronter en finale de la Champions League ce samedi sont au courant d'un point très simple : il faudra marquer au moins une fois pour s'imposer. Le constat peut paraître simple, voire simpliste, mais il n'a pourtant rien d'évident lorsqu'il s'agit du match le plus désiré du football européen.
Le PSG et l'Inter ont déjà connu ça
Car les six dernières finales, donc toutes celles depuis la prolifique Real / Liverpool de 2018 (3-1), ont décrit une réalité et un point commun terrible pour le perdant : il n'a pas marqué et cela a suffi à lui coûter le trophée . Pire, sur les six dernières finales, le score a été de 1-0 à quatre reprises. Et aussi bien le PSG que l'Inter sont dans ce cas : Paris s'est incliné sur la plus petite des marges contre le Bayern en 2020 et Milan face à Manchester City en 2023.
Les 6 dernières finales :
- 2024 : Dortmund / Real Madrid (0-2)
- 2023 : City / Inter Milan (1-0)
- 2022 : Liverpool / Real Madrid (0-1)
- 2021 : City / Chelsea (0-1)
- 2020 : PSG / Bayern (0-1)
- 2019 : Tottenham / Liverpool (0-2)
De ces deux finales, les regrets des acteurs des deux camps ne se concentrent d'ailleurs pas vraiment sur le but encaissé, mais plutôt sur les fameuses occasions manquées. La frappe sans puissance de Mbappé, le un-contre-un raté de Neymar face à Neuer, les nombreux et improbables loupés de Romelu Lukaku tout au long du match, la tête de Gosens repoussée par Ederson au bout du temps additionnel. Des moments clés qui ont tout changé.
Ne pas marquer en finale, un mal très français
Ne pas marquer en finale de Champions League, c'est malheureusement une spécialité française. Le PSG est bien placé pour le savoir, avec sa défaite 1-0 contre le Bayern, mais il est loin d'être le seul dans ce cas. En 1991, l'OM perd contre l'Etoile Rouge après... un 0-0 et une séance de tirs au but. Quand Monaco atteint la finale en 2004 face à un club pourtant assez modeste à cette échelle, le FC Porto, l'ASM échoue en restant muette devant le but (0-3) après avoir pourtant marqué à tous les matches depuis les huitièmes.
Les deux autres finales françaises précédentes, Saint-Etienne en 1976 et Reims en 1959, avaient également vu les clubs français ne pas trouver le chemin des filets, avec les fameux poteaux carrés de Glasgow qui avaient fait si mal aux Verts. A l'exception de Marseille en 1993 face à Milan (1-0), la seule équipe française qui a marqué en finale est donc le Stade de Reims, lors de... la première finale en 1956 (3-4 contre le Real Madrid).
Presque 30 ans d'attente...
Un autre temps, et les récentes décennies ne sont vraiment pas positives pour les clubs français qui n'ont pas marqué en finale européenne depuis près de 30 ans ! Les clubs de Ligue 1 ont certes joué peu de rencontres de la sorte mais les résultats devant le but sont catastrophiques : défaites de l'OM en Europa League contre l'Atlético en 2018 (0-3), Valence en 2004 (0-3) ou encore Parme en 1999 (0-3). Le PSG n'a pas marqué non plus en 2020 comme rappelé, ni en 1997 face au Barça en finale de Coupe des Coupes.
Le dernier but français en finale de Coupe d'Europe remonte même au 15 mai 1996, sept jours après celui de Bruno Ngotty qui a donné la Coupe des Coupes au PSG (1-0). Ce 15 mai, Bordeaux reçoit le Bayern en finale retour de la Coupe de l'UEFA après avoir perdu 2-0 en Allemagne. Les Bavarois mènent sur le même score au retour en Gironde lorsque Daniel Dutuel réduit l'écart à la 75e, sans espoir puisque Klinsmann redonne deux buts d'avance dans la foulée.
A cet instant, le dernier but français en finale de Coupe d'Europe remonte donc à 29 ans et 11 mois et demi, c'est dire l'ampleur de la tâche pour les Parisiens. Mais cette saison, rares sont les équipes qui n'ont pas craqué face aux troupes de Luis Enrique.