Avant la finale de Champions League entre le PSG et l'Inter Milan, c'est un Marquinhos déterminé et sûr des forces de son équipe qui s'est présenté en conférence de presse. Capitaine et plus vieux de l'effectif, le Brésilien devenu Parisien a eu des mots forts pour son équipe, qu'il juge totalement prête malgré son jeune âge.
Tu as déjà connu une finale avec le PSG. Et tu as connu surtout beaucoup d'émotions avec ce club. Comment fait Luis Enrique et son staff pour aborder justement l'aspect émotionnel ? On sait que pour le PSG, ça n'a pas toujours été simple à ce niveau-là, avec des retournements de situation etc. Est-ce que lui a une recette un peu miracle justement pour vous mettre dans les meilleures conditions lors d'un événement aussi important ?
« Luis Enrique a un rôle très important dans cette équipe. Depuis le premier jour, il a toujours travaillé non seulement l'aspect tactique, non seulement l'aspect physique, mais aussi l'aspect mental de cette équipe : savoir gérer les émotions, savoir gérer le temps de match, surtout avoir une bonne gestion des émotions, pour réussir à amener ce match où on veut, où on est fort. Et c'est ça qu'il a beaucoup travaillé depuis qu'il est arrivé. Et c'est ça qui nous a amené jusqu'ici aujourd'hui. Je pense que si on voit la saison qu'on a eue, les matchs difficiles qu'on a eus, les moments difficiles qu'on a affrontés dans un match, où on a réussi à renverser la situation. Ça passe aussi par là, ça passe aussi par tout ce travail qu'il a fait, qu'il nous a amené depuis qu'il est arrivé.
« Nous, on est prêts pour tout ce qui peut se passer dans ce match »
Cette semaine encore, il a beaucoup parlé avec nous, il nous a bien préparés, sur tous les plans. Et je pense que nous, on arrive prêts pour cette finale, pour tout ce qui peut se passer dans ce match. C'est vrai qu'on veut gagner, on veut aller chercher cette victoire depuis la 1ère minute du match. Mais tout peut se passer dans ce genre de match, dans ce genre de confrontations. Nous, on est prêts pour tout ce qui peut se passer dans ce match.»
On met beaucoup en avant le collectif du Paris Saint-Germain cette saison. Mais votre coéquipier Ousmane Dembélé, quel rôle peut-il jouer, justement, demain soir dans cette finale ?
« Lui, il connaît son rôle. Il a un rôle très important. C'est un des leaders de l'équipe. Leader pas seulement offensif, mais aussi dans le vestiaire, dans son état, dans son discours, dans sa manière d'aller chercher les choses. On a vu cette saison comment il a pris très bien son rôle. Et voilà, il n'y a rien qui change. Après, sur le terrain, vous savez déjà comment il est, ce qu'il est capable de faire. Moi, à l'entraînement, je le vois tous les jours. Et vous, vous pouvez le voir pendant les matchs. Je suis très, très heureux d'avoir un joueur comme ça, intelligent. Comme il l'a dit lui-même, dans cette position, il faut être très malin, très intelligent, bien comprendre les espaces libres que l'équipe adverse laisse. Et c'est un joueur très difficile à défendre. Et nous, on va l'utiliser de la meilleure manière.
Mais voilà, il n'y a pas que Ousmane sur le terrain demain. "Nous", c'est toujours le collectif. Si le collectif fait l'effort, le collectif est costaud. Parlons de "nous" d'abord, Ousmane vient après, les autres viennent après. Ainsi, on va s'en sortir plus facilement. C'est ce que veut le coach, c'est ce que notre groupe vit tous les jours à l'entraînement et dans tous les matchs qu'on a faits. C'est toujours le collectif d'abord et les individualités après.»
Je ne vais pas vous demander si c'est la plus grande équipe du Paris Saint-Germain dans laquelle vous avez joué. Mais n'est-ce pas l'équipe où vous prenez le plus de plaisir ? Je ne parle pas de juger les valeurs, etc. Juste en termes de bonheur au quotidien.
« Je suis vraiment amoureux de cette équipe »
« C'est une des plus (où je prends le plus de plaisir). Beaucoup de gens me posent cette question, font des comparaisons pour toutes les années que j'ai passées ici, toutes les équipes que j'ai eues. Cette équipe, vraiment, prend plaisir tous les jours au quotidien, à tous les matchs. On le voit : comment on s'aide, comment on court tous ensemble, comment on se comprend déjà sur le terrain. Je pense qu'il y a cette influence dans le résultat d'aujourd'hui de cette équipe. Je suis vraiment amoureux de cette équipe, de ce qu'on fait sur le terrain, de tout ce que l'ont fait les uns pour les autres. Et ça fait vraiment plaisir de faire partie de cette équipe. »
On sait que les heures avant une finale peuvent être un petit peu longues. Comment t'es-tu occupé l'esprit en 2020 avant la finale ? Est-ce que tu as prévu de l'aborder avec la même routine, le même programme ? Est-ce que tu vas avoir un peu un rôle de conseiller auprès des jeunes qui découvrent ce que c'est une finale de Ligue des Champions ?
« C'est un contexte différent de cette dernière finale que j'ai jouée. C'était un moment différent socialement aussi. Il n'y avait pas de public. C'était une compétition totalement différente que celle-là. Mais moi, personnellement, je sais que les choses qui me vont bien, qui me laissent bien, qui me laissent prêt, bien préparé pour ce match. Il n'y a pas beaucoup de secrets. Bien manger, bien dormir, faire les soins avant de dormir pour être bien. Le lendemain, le jour même, parler avec mes coéquipiers, voir ce qu'on peut ajouter au dernier moment. Mais je pense que les détails sont prêts déjà. Tout le monde est prêt. Il n' y a plus grand chose à faire, juste laisser arriver le moment.
Ce match commence à 21h. Il ne faut pas trop mettre de pression sur les joueurs. Je pense que la meilleure des choses, c'est d'être bien équilibré. Il ne faut pas avoir la motivation de plus, de plus, de plus... parce qu'on peut se tromper sur ça aussi. Je pense qu'on ne va pas avoir un joueur qui n'est pas motivé pour ce genre de match. C'est pour ça que je dis que tout le monde est prêt. Tout ce qu'on a passé pendant cette saison et l'année dernière aussi, avec ce coach, nous a préparé pour arriver jusqu'ici. Il n'y a plus grand chose à faire. Il faut juste que le moment arrive et on va tout faire pour gagner ce titre. »
Tu parlais de pression à l'instant. Ça fait 12 ans que tu es au Paris Saint-Germain. On sait que le but ultime, c'est de gagner cette Ligue des champions. Par le passé, il y a certaines saisons où on sentait que cette pression vous a peut-être un petit peu empêché d'aller au bout de vos performances en fin de compétition. Est-ce que tu dirais qu'avec le temps, le club, dans sa manière d'aborder la compétition, a pris de la maturité ? Est-ce que tu sens qu'il y a peut-être moins de pression négative avec les années ?
« De plus en plus, le club comprend la manière d'aborder ce genre de confrontation »
« Oui, je pense que de plus en plus, le club comprend la manière d'aborder ce genre de confrontation. Le club a compris ce qu'il fallait faire, ce qu'il fallait investir, le nouveau centre d'entraînement, les gens qui ont arrivés pour travailler. Je pense qu'il y a tout un travail tout au long de toutes ces années depuis que je suis là. Je vois comment le club s'est amélioré, comment il a grandi. Il y a aussi tout un travail collectif du staff et des dirigeants, pour qu'on puisse être dans les meilleures conditions et arriver jusque là. Nous, on a un coach qui est exceptionnel ici, il nous a bien préparés pour qu'on puisse l'être aussi, même si on a une équipe très jeune, on voit comment on est prêt sur ce genre de confrontation, pour aborder ce genre de match. Je pense qu'il y a tout un mélange de choses qui nous ont fait arriver dans ce moment, dans les meilleures conditions. Le club qui a grandi, l'incroyable coach qu'on a, le travail des dirigeants, les nouveaux joueurs de qualité qui sont arrivés. Je pense que c'est pour ça que nous, on est dans ce moment aujourd'hui. »
Demain contre l'Inter Milan, vous allez jouer pour la première fois, il me semble, cette saison contre deux attaquants axiaux. Qu'est-ce que ça change pour vous et votre comparse Willian Pacho ?
« On a travaillé pendant la semaine pour qu'on puisse bien confronter ce petit détail de l'équipe adverse. Mais nous, on est prêts pour toutes les étapes défensives de ce match. Je pense que nous n'avons pas juste un système à défendre. On a beaucoup travaillé, on s'est beaucoup amélioré depuis que le coach est arrivé. Lui, il travaille beaucoup avec ce changement des schémas de l'adversaire. Même nous, à l'entraînement, on se met en difficulté une équipe contre l'autre pour trouver et savoir comment il faut défendre, comment il faut s'adapter. Si une équipe vient à deux, à trois attaquants, s'il y a juste un attaquant, nous essayons les choses qu'on a préparées.
On a affronté quelques équipes, peut-être pas avec la qualité de ces deux attaquants-là et de cette équipe d'Inter de Milan. Mais il y a des équipes qui ont joué contre nous avec deux attaquants et nous, on sait ce qu'il faut faire. Il y a des détails qu'on va mettre en place, mais il n'y a pas grand-chose qui va changer. On va amener ce match où on est meilleurs. On sait que c'est notre force. On va essayer d'annuler ces petits détails de l'équipe d'Inter de Milan. Ça va être un bon match. Ça va être un bon match avec Milan qui a sa philosophie, nous qui avons notre philosophie. Ils vont essayer de nous annuler et nous, on va essayer de les annuler. On va tout faire pour que ça tourne positivement pour nous demain.»
Je poursuis un peu sur ce thème-là. Est-ce que tu serais d'accord avec moi pour dire que l'Inter Milan, c'est une équipe, un type d'adversaire, d'adversité que vous n'avez pas encore rencontré cette saison ? Des joueurs très expérimentés qui ont déjà joué une finale de Ligue des Champions il y a deux ans et qu'à ce titre, avec toutes ces qualités-là, ça fait peut-être l'adversaire le plus dangereux que vous ayez joué cette saison.
« Nous, on a tout vécu cette saison déjà. Peut-être pas exactement avec ce système-là, mais on a eu toutes les difficultés, tous les bons moments, tous les moments difficiles. Je pense qu'ils nous ont préparés pour ce genre de situation. Nous, on est prêts. On connait la force de l'Inter de Milan. Vous parlez beaucoup de ce schéma de l'Inter, mais je suis sûr aussi que l'Inter, ils sont beaucoup préoccupés avec notre système de jeu, avec cette mobilité qu'on a, cette équipe, avec cet attaquant ici qui essaie toujours de trouver les espaces libres, venir décrocher, prendre la profondeur après, il y a des attaquants qui arrivent, des attaquants qui vont. Ça, c'est le foot.
Nous, le coach nous a très bien préparés. Il y a encore un jour demain où il va nous montrer des petits détails, les derniers détails pour qu'on puisse arriver à 100% demain. Comme je l'ai dit, on va beaucoup plus appuyer sur notre force, sur ce qu'on peut faire, sur ce qu'on va faire sur le terrain pour qu'on puisse valoriser nos points positifs. Il y a des choses à mettre en place pour qu'on puisse essayer d'annuler cette équipe de l'Inter. »
Je voulais que tu racontes un peu, pour les collègues italiens, en quoi vous avez changé cette année. Qu'a fait Luis Enrique au cours de la saison et quelles sont vos attentes pour demain ?
« Je vais répondre en français. Je suis depuis un moment au Paris Saint-Germain. Beaucoup de choses ont changé depuis mon arrivée. L'équipe a beaucoup grandi. On a vécu des bons moments et des moments difficiles. Demain, on a une très belle opportunité de faire une très belle chose pour l'histoire du club, pour l'histoire de tous les joueurs qui sont ici. Moi, particulièrement, j'ai une deuxième opportunité dans une finale de Champions League. Et je ne veux pas laisser cette opportunité passer. Tous les joueurs sont prêts, tous les joueurs sont très motivés pour faire le meilleur match de leur vie, prendre un maximum de plaisir sur le terrain, parce que c'est très difficile. Il faut beaucoup de travail pour arriver dans une finale de Champions League. Nous avons fait le maximum pour arriver. Et le meilleur moment de la saison est arrivé, celui auquel on voulait être, auquel on voulait participer.
« C'est à nous maintenant de faire ce qu'il faut pour finir cette saison en beauté et ramener ce trophée à la maison »
C'est à nous maintenant de faire ce qu'il faut pour finir cette saison en beauté et ramener ce trophée à la maison, à Paris, pour tous nos supporters, pour toute notre famille qui était avec nous tout au long de la saison. Je pense que le club a beaucoup évolué. Je suis très heureux et très content de voir comment le club a grandi. Et avec tous les moments qu'on a passés ensemble, moi aussi, j'ai beaucoup évolué avec le club. C'est pour ça qu'il y a beaucoup de respect et beaucoup d'histoire en commun avec moi et le club. Et voilà, le moment est là. C'est à nous maintenant d'arracher ce trophée et de le ramener à la maison. »