À deux jours d’affronter Clermont, c’est un Christophe Galtier très impacté par la situation actuelle de Sergio Rico qui s’est présenté en conférence de presse. L’entraîneur du PSG n’a pas échappé aux questions traditionnelles de fin de saison et a notamment confirmé le départ de Lionel Messi, qui disputera son dernier match au Parc des Princes samedi (21h).
- Est-ce ce qu'on peut avoir des nouvelles de Rico ? Vous avez sûrement moins envie de faire la fête avec le public demain ?
Ce sont les nouvelles que vous pouvez avoir aussi à travers les communiqués distillés par l'hôpital de Séville. Notre docteur est en relation permanente avec la famille de Sergio Rico mais aussi le corps médical qui est autour de lui. On n'a pas plus d'informations que cela.
Vous comprenez bien qu'il n'y aura pas de fête. C'est une semaine très difficile, on est tous touchés. On est passé du titre de champion de France le samedi à un réveil plus que douloureux dimanche. Tout le monde est très touché. On essaie tant bien que mal de se changer les idées à travers des séances d'entraînement qui ne correspondent en rien à une préparation de match.
Nous faisons en sorte avec les joueurs de se changer les idées sur le terrain. On est tous unis pour envoyer des ondes positives à Sergio Rico, à ses proches, à sa mère, à son épouse. Dans ces moments-là, il faut avoir beaucoup de retenue mais aussi amener beaucoup de soutien. Sergio est un garçon costaud, fort physiquement et on essaie de le soutenir, de lui transmettre les ondes les plus positives possibles.
- Quelle est l'ambiance aujourd'hui ? Comment prépare t-on ce match ?
Toutes nos pensées sont pour Sergio. Dès que nous sommes sur le terrain, on amène des situations ludiques pour que les joueurs puissent évacuer cette tristesse, cette peine de voir leur partenaire et ami se battre tous les jours, toutes les heures, toutes les minutes. On essaie d'amener du plaisir dans la séance. Pendant 1h-1h10, les joueurs prennent ce moment-là comme un bol d'oxygène avant de se replonger derrière sur tout le questionnement autour de la situation.
- Un hommage est-il prévu pour Sergio Rico ? Avez-vous prévu quelque chose avec votre groupe ?
Ce ne sera pas un hommage, plutôt un message de soutien et d'espoir. Il se bat, il y aura évidemment cela. Je n'ai pas les mots, ce n'est pas facile aujourd'hui. Il y aura un gros soutien pour Sergio de la part des joueurs, du club, des supporters. On va jouer ce match-là parce qu'on doit le jouer, il faut le jouer en ayant le meilleur comportement possible. Faire en sorte que cette soirée puisse être agréable.
- Avec ce contexte particulier, si vous deviez poser une question au coach Christophe Galtier, quelle question lui poseriez-vous ?
(Long temps de réflexion) Je ne m'attendais pas à celle-là. (Il se lance) Mon cher Christophe, avez-vous eu des moments de plaisir et de joie pendant cette saison au PSG ? J'aurais répondu oui. Beaucoup de plaisir, beaucoup de joie.
- Quel est votre état d'esprit après une saison très remplie ? La fatigue prédomine ou l'énergie est encore bien présente ?
De la fatigue, il y en a à chaque fois que vous finissez une saison. Les saisons sont longues, difficiles. Bien évidemment, c'est une saison différente de celles que j'ai pu connaître auparavant. Il y a encore beaucoup d'énergie et beaucoup d'envie.
- Votre avenir interroge aussi. Vous vous voyez au PSG la saison prochaine ?
Cette semaine, il n'y a pas eu de discussions sur la saison prochaine. Vous le comprendrez très bien vis-à-vis de la situation de Sergio Rico. Je crois qu'il y a un temps pour tout. Finir cette semaine, finir le championnat à domicile et j'espère qu'on va le finir d'une bonne manière.
Et dans les jours qui vont suivre, il y aura automatiquement la question de la saison prochaine. Quand il y aura cette question, il y aura évidemment la question de mon avenir. C'est partout pareil, c'est comme ça. Vous m'avez parlé de l'entraîneur de l'OM. Personne n'imaginait qu'Igor Tudor allait partir. Il sera temps la semaine prochaine d'échanger avec ma direction pour voir quelles seront les orientations pour la prochaine saison.
- Les U19 disputent une finale de championnat de France dimanche ? Certains de vos jeunes vont-ils y participer ?
El Chadaille passe les épreuves du bac. Il a eu des séances décalées et individualisées par rapport à ça. Pour faire un peu de légèreté, il a eu une épreuve de ping-pong. Aujourd'hui, il est pris jusqu'à 18h donc il ne s'entraînera pas. Mais demain, il sera avec le groupe et s'entraînera de manière normale.
Tout d'abord, félicitations aux U19 d'arriver en finale, il faudra la gagner mais c'est une performance d'arriver jusque-là. Bravo à nos joueurs, bravo à Papus Camara de les emmener jusqu'en finale. Évidemment qu'il y a eu une réflexion en début de semaine et la décision a été prise. On va les protéger au maximum de ce qu'on va pouvoir faire pour qu'il puisse le dimanche jouer cette finale.
Il y a aussi le règlement qui stipule que les joueurs qui ont joué moins de 45 minutes puissent redescendre. Évidemment que je vais protéger Warren (Zaïre-Emery) pour qu'il puisse redescendre. On verra avec Ilyes (Housni), Ismaël (Gharbi) et El Chadaille (Bitshiabu). Il y a une décision qui a été prise avec Luis (Campos) pour qu'on puisse amener le maximum de forces chez les U19 pour ramener ce trophée.
- Sauf retournement de situation, c'est la dernière de Messi ? Que retenez-vous de son passage en France ?
« Demain, c'est son dernier match au Parc des Princes », confirme Galtier
J'ai eu le privilège de diriger le meilleur joueur de l'histoire du football. C'est un grand privilège. Demain, c'est son dernier match au Parc des Princes. J'ose espérer qu'il sera accueilli de la meilleure des façons. Il s'est dit beaucoup de choses sur Leo, vous avez analysé Leo. Comme j'ai dit la semaine dernière, je ne parlerai pas de sa première saison où il fallait qu'il s'adapte automatiquement. C'était la première fois qu'il quittait Barcelone.
Cette année, il a été un élément important, toujours disponible aux séances d'entraînement. Je trouve les remarques et les critiques ne sont pas du tout justifiées, dans une saison avec le Mondial, il a des stats incroyables, 21 buts et 22 passes décisives je crois, il a toujours été au service du collectif. Je le répète, ça a été un grand privilège, non pas de l’entraîner, mais de l’accompagner tout au long de la saison.
Pour l'entraîneur que je suis ça a été un grand privilège, non pas de l'entraîner mais de l'accompagner tout au long de la saison.
- Sportivement, quel est votre meilleur souvenir ? Le pire aussi ?
Le pire a été la double confrontation contre le Bayern, c'est sûr. Sur le meilleur souvenir, il y a eu des matches ou on a été très bons, où l'équipe a joué un football extraordinaire sur la première partie de saison, mais vous êtes nombreux à l'avoir oublié. Je pense qu'à un certain moment, on a eu une période où on était très difficile à battre. Si je dois retenir un souvenir, c'est d'être champion de France. Premier de la première à la dernière journée.
