Ginola à la FIFA, « une blague » ?

En annoncant sa candidature hier à la présidence de la FIFA, David Ginola a beaucoup surpris et provoqué un nombre important de réactions. D'entrée, le soutien affiché d'un bookmaker pour sa candidature a choqué en Angleterre et les journalistes n'ont pas mis longtemps à découvrir que c'est le bookmaker qui avait propulsé Ginola. L'ancien joueur a en effet touché un chèque de 250 000£ soit 327 000€ pour se présenter. Une grande partie de son discours d'hier concernait d'ailleurs son besoin de fonds pour promouvoir sa candidature. Et sur ces fonds espérés (3M€), il est indiqué qu'une partie servira à payer le salaire du candidat (entre 5 et 10% du total)... Malgré ces histoires d'argent et pour ne pas sombrer dans le redicule, la société de paris sportifs lui a également fourni tout un staff, notamment des avocats, des comptables et des attachés de presse. 

Les avocats en question devraient d'ailleurs avoir du travail sous peu. En effet, tout le monde ne peut pas se présenter à l'élection de président de la FIFA. Parmi les conditions, il faut notamment avoir travailler au moins deux ans dans l'administration du football au cours des cinq dernières années. Or, ce n'est clairement pas le cas de David Ginola, qui tente de justifier cette clause par une expérience de consultant dans le club de Fréjus. Autre clause à remplir, il lui faut cinq parrainages parmi les 213 fédérations de football du monde. Bref, le candidat est loin de remplir les clauses.

Mais cela ne l'empêche pas pour autant de déchaîner les passions, voire la haine, de certains. Ainsi, un des trois autres candidats face à lui, Jérôme Champagne, ancien de la FIFA, le taille en pièces dans Le Parisien de ce matin : « J'ai vu sa conférence de presse avec un téléprompteur, j'ai vu des questions précises qui n'ont pas eu de réponse, j'ai vu une opération de com mais aucun programme, aucune idée précise. Au moment où le football a besoin de plus d'éthique et plus d'autonomie face aux intérêts économiques et politiques, se présenter soutenu par une société de paris sportifs crée un décalage entre les belles paroles et la réalité. » L'ancienne star du PSG s'est effectivement présenté avec un slogan qui peut faire sourire quand on vise ce monument de la corruption qu'est la FIFA : « Transparence, démocratie et égalité »

Du côté du football français, on se fait discret sur le sujet et son ancien coéquipier et ami Alain Roche a été un des rares à s'exprimer, toujours dans les colonnes du Parisien : « J'imagine que c'est une blague. J'espère que ce n'est qu'un buzz ou un coup de son sponsor. On ne peut pas s'improviser du jour au lendemain président de la Fifa. Il n'a pas d'expérience. David a toujours été blagueur. Je n'ose pas imaginer qu'il s'agisse d'autre chose. » Réponse dans les prochaines semaines...