Dans une interview accordée sur YouTube avec Dragoon Sport, Alvaro Gonzalez est revenu sur le désormais fameux PSG/OM (0-1) du 13 septembre dernier et sur les accusations de racisme dont il a été l'objet de la part de Neymar.
Après Hiroki Sakai il y a quelques jours, c'est désomais Alvaro Gonzalez qui est sorti du silence après le PSG/OM (0-1) du dimanche 13 septembre et qui s'est prolongé jusqu'à mercredi dernier dans les couloirs de la commission de discipline de la Ligue de Football Professionnel (LFP). Accusé d'avoir insulté Neymar de « singe », le défenseur central marseillais n'a écopé d'aucun match de suspension, tout comme l'attaquant parisien, qui était lui accusé d'avoir tenu des propos homophobes, l'instance française ayant finalement expliqué dans un communiqué de presse « qu’elle ne dispose pas d’éléments suffisamment probants lui permettant d’établir la matérialité des faits ».
« J'ai commencé à recevoir plus de deux millions de messages sur mon téléphone »
Dans une interview accordée sur la chaîne YouTube de Dragoon Sport avec des propos rapportés par Mundo Deportivo, Alvaro Gonzalez est longuement revenu sur cette affaire avec Neymar, à commencer par les conséquences sur sa vie privée et les menaces qu'il a pu recevoir : « Je vais bien maintenant. J'ai compris ce que cela signifiait quand je suis arrivé à Marseille. Nous avons atterri et j'ai commencé à recevoir plus de deux millions de messages sur mon téléphone, je n'avais jamais vu un tel chiffre, avec toutes sortes de menaces, des messages dans d'autres langues... Je ne comprenais rien. Ils m'ont envoyé des photos des voitures que nous utilisions, ou qu'ils allaient venir chez moi pour me tuer, il y a aussi eu des messages à mes parents avec leur magasin, qui disaient qu'ils allaient les tuer aussi ».
« La puissance médiatique de Neymar est très grande »
« J'ai eu peur parce que cela ne m'était jamais arrivé auparavant et je pense que passer d'une personne publique à une personne privée et tout ce qui bouge autour de vous, comme la famille, est très compliqué », a poursuivi Alvaro Gonzalez sur le même sujet. Avant de raconter en détail les heures qui ont suivi les accusations de Neymar : « Au moment où j'ai appris cela, je n'ai pas dormi. La puissance médiatique de Neymar est très grande. Je pense que même lui ne sait pas de quoi il est capable. Le lendemain, mes parents étaient avec moi à cause de leur peur, la mienne et le besoin d'être ensemble. J'étais mal, mes parents étaient le miroir de ce que j'étais. C'est triste parce que nous n'avons rien compris. C'était des choses qui ne dépendaient pas de nous. Puis il a été prouvé que je n'étais coupable de rien. Mon jeu est très différent de ce que je suis dans la vie réelle. Tous mes coéquipiers le savent et nous nous sommes soutenus les uns les autres, ce qui était difficile car la vague médiatique nous dépassait ».
« Je pense que la défaite leur a fait mal »
Après avoir évoqué son mal-être, Alvaro Gonzalez est entré dans le vif du sujet en revenant sur les accusations précises dont il a fait l'objet de la part de Neymar : « Je veux me dire, du moins j'espère que c'est ça, qu'il n'ait pas compris quelques mots à un moment où le jeu devenait incontrôlable. Le jeu était très chaud, comme dans tous les derbies. Je pense que la défaite leur a fait mal, c'était mon premier Classique et je pense qu'il faut apprendre à perdre ». Avant de confier qu'il avait pu compter sur le soutien de deux personnes précisément : « Tous mes coéquipiers, ils me connaissent et savent comment je suis. C'est ce que j'emporterai avec moi quand je prendrai ma retraite. Je tiens à mentionner Toko Ekambi qui a été présent dans les moments les plus difficiles et qui est un rival de Marseille. Et aussi Lucas Peros, qui était comme un psychologue ».
« C'était difficile pour moi de ne pas parler avant »
Alvaro Gonzalez a ensuite expliqué pourquoi il n'avait pas pris la parole plus tôt sur ce dossier : « C'était difficile pour moi de ne pas parler avant. Toute la chaleur que je ressens sur le terrain à l'extérieur me fait beaucoup réfléchir. La vague médiatique m'a totalement dépassé, cela venait vers moi de tous les côtés et contre Neymar j'allais obtenir beaucoup de gloire (ndlr : de buzz), mais j'allais perdre. Vous n'avez rien à faire contre cela. Et après que le club m'ait parlé, ils ont dit qu'ils me soutiendraient et que nous le ferions calmement. Ils m'ont dit que nous étions conscients que la justice devait être équitable. Nous serons victorieux et ce sera mieux que de parler contre Neymar ».
Enfin, Alvaro Gonzalez a conclu en expliquant que « c'est beaucoup d'années de travail. Mes parents m'ont inculqué certaines valeurs et au final, ni Neymar ni personne d'autre ne les jettera ». Les retrouvailles entre l'OM et le PSG sont prévues lors du Trophée des Champions qui aura lieu en janvier 2021.
