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Areola, les penalties comme témoins de forme

Publié le dimanche 8 avril 2018 à 15:57 par Philippe Goguet
A Saint-Etienne, Alphonse Areola a maintenu l'équipe parisienne en vie en stoppant le penalty de Rémy Cabella à la demi-heure de jeu. Ce premier arrêt en Ligue 1 sous les couleurs parisiennes dans cet exercice confirme aussi la bonne forme du moment du portier de 25 ans.

« J'ai dit aux mecs de tirer leurs penalties et que moi, je ferai le reste ». C'est par cette phrase qu'Alphonse Areola avait résumé sa performance à la sortie de la finale de la Coupe du Monde U20 en 2013 alors qu'il venait d'offrir le trophée aux Bleuets. Deux arrêts pour débuter la série, aucun de ses partenaires qui ne tremblent dans l'exercice et le gardien de 20 ans qui s'affirmait déjà de deux façons : redoutable dans l'épreuve des tirs aux buts et à sérieusement considérer pour le poste de gardien de buts des Bleus. Pratiquement cinq ans plus tard, les promesses sont en passe d'être tenues. 

Chez les Bleus, il est désormais le troisième gardien, solidement installé derrière les trentenaires que sont Lloris (31 ans) et Mandanda (33 ans). Du côté du PSG, l'histoire a connu des hauts et des bas mais jamais Areola n'a semblé aussi bien installé qu'actuellement. A Saint-Etienne, il a ainsi détourné son premier penalty en Ligue 1, gardant dans le match une équipe parisienne pas du tout concentrée. Les penalties, c'est justement l'histoire de sa carrière, à Paris comme ailleurs.

Lens, Bastia, Villarreal, des pics venus des 11m

Après la Coupe du Monde U20, Areola fait ses armes du côté de Lens en Ligue 2 durant une saison, se montrant vite performant. Elu meilleur joueur lensois de novembre par les fans, il s'illustre le mois suivant en détournant son premier penalty face à un vieux baroudeur, un certain Jérôme Leroy. La saison suivante, du côté de Bastia, l'apprentissage continue et il doit s'incliner d'entrée face à André-Pierre Gignac dans cet exercice particulier. Le SC Bastia se bat pour le maintien et Areola rapporte parfois des points. A Nantes, dès la mi-septembre, il détourne le penalty d'Alhadur et permet aux Corses de repartir avec un point.

Mais c'est surtout en Coupe de la Ligue qu'il brille dans cet exercice, tout particulièrement lors d'un Monaco/Bastia qui envoie le vainqueur en finale. Sur le terrain de Louis II, le SCB arrache sa qualification durant les tirs aux buts et Areola se signale. Pas loin sur la plupart des tirs, il dévie celui de Moutinho qui aurait validé la qualification de l'ASM avant de voir Dirar tirer sur sa barre et offrir la finale aux Corses. Un mois plus tard, Areola stoppera un nouveau penalty monégasque en championnat, cette fois-ci tiré par un certain Layvin Kurzawa.

En finale, face au PSG de Zlatan Ibrahimovic, il mesure encore l'écart qui le sépare avec le club de son coeur et le Suédois le crucifie tranquillement depuis les 11m, Paris s'imposant ensuite facilement (4-0)... Pas encore prêt pour Paris, c'est donc du côté de Villarreal qu'il continue son apprentissage du haut niveau. Venu pour remplacer le titulaire gravement blessé, il s'impose vite comme un joueur important et performant. Dès octobre, il est élu joueur du mois par les fans. Même scénario qu'à Lens : il valide le trophée le mois suivant par un penalty détourné contre Dani Garcia alors que son équipe est menée 1-0. Elle égalisera finalement à la dernière minute...

Ludogorets, sommet sans lendemain

Mais le retour à Paris va aussi contribuer aux premières zones d'ombre de la carrière du gardien se revendiquant ouvertement parisien. Emery lui préfère Trapp en début de saison avant de le lancer dans le grand bain début septembre en Ligue des Champions. Performant face à Arsenal (1-1), il sauve même la maison parisienne quelques semaines plus tard. Le PSG est bousculé à Sofia par le Ludogorets et ne mène que 2-1 quand un penalty est sifflé en faveur des Bulgares. Face à Cosmi, le gardien part du bon côté et repousse. A l'époque, l'histoire semble alors écrite : Areola va devenir le grand gardien du PSG de l'ère QSI.

Il n'en sera rien, même si ce penalty consacre ce qui est alors la meilleure période d'Areola à Paris. Ludogorets est un exploit sans lendemain et l'automne est effroyable pour le portier. Tout rentre, quel que soit l'adversaire ou la distance. Sur penalty, la donne est la même. Face à Olivier Giroud, toujours en Ligue des Champions, celui qui aurait pu se racheter sur penalty se trompe de côté et est facilement battu. Emery arrêtera finalement les frais quelques semaines plus tard et réinstalle Trapp. La saison d'Areola se finit sur le banc, à l'exception de la Coupe de France où il réussit de bons matches. 

Après cette première saison marquée par quelques hauts et de nombreux bas, Emery lui redonne sa chance l'été dernier et le début de saison est irrégulier. Souvent performant en Ligue des Champions, il est plus facultatif en Ligue 1. Malcom, des 11m, le trompe d'un contre-pied imparable fin septembre. Comme l'année dernière, l'automne fait renaître des doutes mais la bonne étoile d'Areola fait parfois son apparition. En décembre, à Rennes, il voit ainsi Khazri envoyer son penalty dans les nuages. 

Si proche de CR7...

Début janvier, Areola rechute toutefois lourdement et s'affiche devant la France entière du côté de Lyon. Cette fois-ci, c'est sur un coup-franc lointain de Fekir qu'il se ridiculise. Malgré cette boulette, Emery lui maintient encore sa confiance et le portier la lui rend du côté de Santiago Bernabéu. Meilleur Parisien de la première période, il brille dans ses buts mais Ronaldo le trompe. Sur penalty. Face à l'une des références mondiales dans la discipline, Areola se détend de tout son long mais est trop court d'un rien, le Portugais envoyant un missile au ras du poteau grâce à sa technique de frappe si particulière.

Relancé par ce match où il encaisse pourtant trois buts, Areola réussit aussi son match retour, malgré deux buts encaissés, et la bonne période se prolonge en Ligue 1, Trapp peinant aussi à se montrer convaincant dans les buts. Peu à peu, et au fur et à mesure des performances, le débat sur le poste de gardien s'estompe et Areola n'est plus vraiment contesté. Rarement sollicité, une constante rarement favorable aux gardiens du PSG, il se montre solide et parvient, enfin, à se montrer décisif. A Saint-Etienne, c'est encore une fois sur penalty qu'il valide la bonne période en cours, avec ce premier arrêt en L1 sous les couleurs parisiennes.

Areola a au moins clos le débat pour la saison en cours, une première victoire vu les critiques et même les insultes subies. Concernant l'avenir, c'est en revanche une autre affaire. Si le directeur sportif Antero Henrique a fait d'un nouveau gardien sa priorité de l'été, cette quête ne trouve pas forcément de l'écho à tous les étages du club et certains sont loin de penser qu'il s'agit d'une priorité. A un an de la fin de son contrat, Areola est donc à un tournant. Pas encore assez intouchable, il a au moins insinué le doute, tant dans la tête des tireurs de penalty que dans celle de ses dirigeants.


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