Casanova : « Rabiot a un potentiel sans limite »

Alors que la sortie de Verratti au bout de quinze minutes de jeu à Madrid avait tout d'un drame pour le PSG, Adrien Rabiot a largement su enfiler le costume du milieu relayeur, dans un autre style, mais pas avec moins d'efficacité puisque le milieu parisien a même globalement dominé son homologue madrilène, pourtant pas les derniers venus. Hier, en conférence de presse, Laurent Blanc a d'ailleurs salué spontanément la prestation de Rabiot et, alors que les journalistes lui parlaient de Di Maria et de Verratti, il a coupé court pour rappeler une nouvelle fois rappelé le «gros gros potentiel du joueur.»

Avec son excellent match à Madrid, Rabiot a gagné le droit d'enchaîner les rencontres et c'est son ancien entraîneur qui a parlé de lui dans les colonnes du quotidien L'Equipe du jour, Alain Casanova. Prêté six mois à Toulouse à l'hiver 2013, Rabiot y avait gagné un statut de joueur de Ligue 1 sous la coupe du technicien et celui-ci a gardé en haute estime le jeune milieu de terrain : «Il a un potentiel sans limite et, s'il joue sur la durée, il sera vite en équipe de France. Il est mentalement très fort, techniquement au niveau de Motta, athtlétiquement endurant et résistant... C'est normal qu'il passe après des joueurs qui ont du vécu mais il n'a rien à envier à un Verratti ou à un Motta. Il représente l'avenir du PSG.»

Le plus bel hommage ne vient pourtant pas de son ancien entraîneur mais de Manuel Sanchis, légende du Real Madrid, et conquis par le jeune joueur à l'occasion du match de mardi au Bernabéu : «La qualité n'a pas d'âge, mais ce que ce gamin a fait, c'est grand, il m'a énormément plu. Le Real pensait sans doute profiter de la sortie de Verratti, mais, au final, Rabiot a sans doute été leur meilleur joueur au milieu. Quand tu es capable de faire une telle entrée à Bernabeu dans ces circonstances, ça veut dire quelque chose. On savait qu'il avait des qualités de jeu, mais là, il a prouvé qu'il avait aussi du mental, un sacré caractère. Pour moi, c'est sûr, il a un grand avenir devant lui.»

Pour autant, Casanova sait aussi les pièges qui se tendent devant Rabiot et il dénonce notamment «une forme de nonchalance qui peut le faire tomber dans la facilité », Rabiot étant un spécialiste pour se mettre au niveau des matches. Et avec cette caractéristique à la fois rare et frustrante, il n'est pas étonnant de le voir briller en Champions league mais ne pas flamber en Ligue 1. L'été dernier, sa mère avait encore demandé un départ pour avoir du temps de jeu mais elle ne l'a pas obtenue et Casanova commente : «Quelque fois, il est un peu impatient parce qu'il sait qu'il est fort. Il a peut-être peur de perdre du temps, ou on lui a fait croire qu'ailleurs sa progression serait plus rapide.» Pour lui, l'opportunité de montrer qu'il est aussi fort que les observateurs le pensent commence dès cette après-midi, histoire de ne pas faire de son match à Bernabéu une référence sans lendemain.