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Cavani plus efficace sans Ibra : mythe ou réalité ?

Publié le samedi 3 octobre 2015 à 13:14 par Giovanni Pontano
Le duo d'attaque du PSG constitué de Zlatan Ibrahimovic et Edinson Cavani est souvent commenté et décortiqué par le prisme de l'opposition entre les deux. L'Uruguayen marquerait plus sans le Suédois, à moins que ce ne soit le contraire, selon les circonstances du moment. Analyse en chiffres.

Il aura fallu seulement 3 matches sans le géant suédois et sans but de Cavani pour que le poncif refasse surface vers la fin du mois d'août : El Matador connaîtrait plus de difficultés pour trouver la faille en l’absence de Zlatan et il est vrai que depuis qu’Ibra est revenu, l’Uruguayen multiplie les buts (4 buts en 6 matches). Mais ce début de championnat est trompeur : l'avant centre parisien a aussi marqué un doublé contre Bordeaux avec un Zlatan indisponible.

Malgré les idées reçues, il est grand temps de se départir de ce cliché tenace, chiffres à l'appui : Cavani se montre en fait plus décisif quand Ibra n’est pas à ses côtés sur la pelouse, même si ce début de saison tend à démontrer le contraire. Autre mythe brisé par les statistiques, sa proportion de buts marqués de la tête, moins élevée qu'il n'y paraît, même si elle a tendance à augmenter. 

Plus de buts pour Edi sans Ibra

6 réalisations pour El Matador avec Ibra, 2 sans lui pour 10 matches disputés depuis le début de la saison et les observateurs se perdent vite dans des raccourcis fallacieux (ou faciles ?) : Ibra monopoliserait l’attention des défenseurs adverses, cela libèrerait l'espace et profiterait à Cavani qui se montrerait alors bien plus efficace. Les chiffres tordent pourtant le cou à cette fausse idée : depuis qu'il a signé à Paris, Cavani en a mis autant au fond, avec ou sans Ibra (32 buts sur 64). En fait, les statistiques peuvent être trompeuses car, si les deux joueurs sont fréquemment alignés ensemble en début de match, l'Uruguayen plante souvent une fois qu’Ibra est sorti pour être remplacé en fin de rencontre.

Si on prend ses deux premières saisons parisiennes uniquement, le ratio indique qu'Edi se montre d'avantage performant sans Ibra : 30 buts sur 56, soit 54% des réalisations de l’attaquant chevelu, se sont produits en l’absence du géant suédois, et le pourcentage monte même jusqu'à 56% si on s'en tient à la première saison de l'ex-Napolitain à Paris (14 buts sur 25 claqués en solo).

Et si la tendance s’inversait cette année ?

D’autre part, s’il a pu marquer 2 coups francs et 4 pénalties depuis qu’il est à Paris, c’est d’abord parce qu’il a eu le droit de les tirer : Ibra n’était donc pas là pour l'en empêcher (9,4% des buts de Cavani sont marqués sur coup franc ou penalty, privilèges d'ordinaire dévolus à sa majesté Ibra).

Toutefois, ce début de saison inédit semble complètement renverser les statistiques : avec un Ibra qui joue nettement plus en retrait depuis le début de ce championnat, l'Uruguayen n’occupe finalement que très peu le côté en phase de possession. Et même si c’est un phénomène nouveau qui demandera confirmation dans les prochaines semaines, la tendance actuelle semble donc s'inverser, cette année : oui, Cavani marque d'avantage avec Ibra présent en ce moment (6 buts avec Zlatan, 2 buts sans) et cela constitue un vrai changement.

D'ailleurs, Edinson connaît une période particulièrement faste avec un but toutes les 99 minutes en championnat, s'affirmant cette saison comme le numéro 1 en attaque, le véritable finisseur. Même Ibra contribue à ce phénomène puisqu'il lui a déjà offert 2 passes décisives alors que l'exercice 2015-2016 n'en est qu'à son préambule (1 en championnat et 1 en Ligue des Champions). Seuls les penalties (raté pour le dernier) restent encore l’apanage de Zlatan. 

Le but de la tête, la spéciale Cavani ?

Une autre idée reçue veut que Cavani marque énormément de la tête. Il en met, en fait, 1 sur 5 de cette manière, soit 20 % de ses buts, et si ce ratio est bien sûr conséquent, il n’a rien non plus d’extraordinaire. C'est surtout une impression forte qui prévaut : le joueur lui-même semble bien plus adroit avec sa tête qu’avec ses pieds. Il est aussi à noter que la proportion de buts marqués de la tête chez lui augmente année après année (voir tableau). Là encore, cette tendance demandera confirmation (3 têtes décisives cette saison sur 8 buts, soit 37,5% des buts marqués du crâne). Au final, il est l’auteur de 13 coups de boule victorieux et les centres viennent logiquement des latéraux et des ailiers:

Les 13 passes décisives sur ses buts de la tête se répartissent ainsi :

  • Lucas 2 (dont 1 corner)
  • Matuidi 2
  • Van der Wiel 2
  • Digne 2
  • Aurier 2
  • Luiz 1 (coup franc dans l’axe)
  • Maxwell 1 (déviation d’Ibra)
  • Di Maria 1 (coup franc excentré)

Sur ses 13 réalisations du front, Cavani en a marqué 5 sans qu'Ibra ne l'épaule sur le front de l'attaque, soit 38% de ses buts de la tête, et on peut penser que l'absence de Zlatan influe sur le style de jeu pratiqué et sur le nombre de centres aériens. D’ailleurs, cela se produit souvent en coupe : Cavani a mis 4 buts de la tête en coupes nationales la saison passée, et pour 3 d’entre elles, Ibra était au repos. Bien sûr, on n'en déduira pas pour autant que notre Matador est freiné statistiquement dans le domaine aérien par la seule présence d'Ibra à ses côtés. Mais le question mérite sans doute d'être posée...

Enfin, statistique intéressante avec le classique programmé ce week end, Cavani a pris la bonne habitude de marquer à chaque fois un but de la tête au Parc contre Marseille. On espère bien entendu que cela va continuer ce dimanche.


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